lundi 31 août 2015

LE GOUVERNEMENT INCAPABLE DE TROUVER UNE SOLUTION

Comores: l'hôpital El-Maarouf est gravement malade !

Grève à El-Maarouf:Le gouvernement incapable de trouver une solution

Frappé par un mouvement de grève des médecins depuis un mois, l’hôpital El-Maarouf met à nue l’incapacité du gouvernement comorien qui ne parvient pas à trouver un début de solution.


Les médecins grévistes réclament le départ immédiat du directeur général de l’établissement, Mohamed Soudjay, dont ils dénoncent l’incompétence et la mauvaise gestion. Ils exigent également des meilleures conditions de travail et le paiement de leurs indemnités de garde.


Sauf que trois jours après le déclenchement de la grève, plus précisément le 1er août, le Conseil d’administration de l’hôpital s’est réuni pour demander, entre autres, l’arrêt immédiat de la grève qu’il juge illégal pour défaut de préavis et exiger des sanctions contre les médecins grévistes.


Jusqu’au 10 août, aucune mesure n’ayant pas été prise par le gouvernement, le mouvement de grève s’est intensifié jusqu’à affecter le service minimum. « Nous avons décidé de maintenir le mot d’ordre de grève parce qu’aucune autorité n’a pris en compte nos revendications », a déclaré à la presse le gynécologue Ahmed Abdou Chacour à l’issue de la réunion du syndicat des médecins dont il est le secrétaire général.


En représailles, la direction de l’hôpital, qui semble bénéficier jusqu’ici de la protection du ministère de la Santé, a jugé bon de suspendre le docteur Ahmed Abdou Chacour et son collègue urgentiste de leurs fonctions et les mettre à la disposition de la fonction publique. Cette décision va être entérinée quelques jours plus tard par le vice-président en charge de la Santé, Fouad Mohadj, en affectant les deux médecins à l’administration de l’île autonome de Ngazidja.


Du côté du gouvernement, on reste muet face à cette situation qui devient de plus en plus grave. L’hôpital est quasi-désert et les malades sont livrés à eux-mêmes. Le 7 août, le ministère renforce, par des techniciens du ministère, le comité de direction de l’hôpital pour réactualiser le manuel de procédure, finaliser le règlement intérieur, assurer le suivi du projet « pôle mère-enfant » et faire un audit des opérations financières de l’hôpital. Dans le même arrêté, on retire provisoirement du directeur général la compétence de toutes les opérations financières. Mais aucune réponse aux principales revendications des grévistes et même pas une rencontre avec eux.


Si le Conseil des ministres du 12 août a parlé du dossier El-Marouf, le résultat était décevant : comme le ministère, il a constaté la grève, indexé les médecins sans annoncer la moindre solution. Contacté par Karibu Hebdo, le secrétaire général du ministère, lui-même un médecin, rejette toute éviction du directeur contesté au motif qu’aucune preuve de mauvaise gestion n’a été encore établie. « Nous avons un délai de 60 jours pour travailler et s’il y a besoin d’une décision de ce genre c’est le Conseil d’administration de l’hôpital qui la prendra, car c’est un établissement autonome », a expliqué Younoussa Assoumani. « Rien ne presse », a-t-il ajouté arguant que « El-Maarouf est en crise depuis très longtemps, il faut maintenant trouver une solution durable ».

A l’entendre, pas question de nommer un nouveau directeur général, tant que le manuel de procédure ne sera pas finalisé et le règlement intérieur validé. En attendant, l’hôpital El-Maarouf reste sans direction crédible, sans médecins et sans malades.



Karibu Mag

POUR QUI ROULE EL- MAAROUF ?


On peut s’étonner de l’attitude plutôt ambigüe des hautes autorités à l’égard de la grève à l’hôpital El-Maarouf qui dure depuis de longues semaines.


La revendication des médecins est à priori facile à satisfaire. Ils ne demandent pas de hausses de salaires ni le paiement d’indemnités dues mais ils exigent le départ du directeur général de l’établissement. La cause, Ils lui reprochent une gestion hasardeuse.


Certes, on ne doit pas prendre les accusations des médecins pour une vérité d’évangile. D’un côté, le rôle des médecins n’est pas de juger les hommes ; de l’autre l’intéressé doit pouvoir se défendre et prouver sa bonne foi. Mais pas au détriment des malades.


Tous les jours, des personnes sont victimes d’accidents. Des hommes et des femmes gravement malades sont abandonnés à eux mêmes dans ce mouroir indigne de porter encore le nom d’un homme illustre. D’autres continuent à mourir dans les cliniques privées débordées et encore plus démunies pour certaines.


Au regard de la fermeté des médecins, qui sont de toute façon irremplaçables en l’état actuel des ressources humaines disponibles dans le pays, on était en droit de s’attendre à ce que l’autorité cherche une solution pour assurer le fonctionnement du service. Ne serait ce qu’en nommant une direction provisoire, le temps de démêler le vrai du faux dans les accusations portées par les praticiens.


Au lieu de cela, on crée des subterfuges comme par exemple cette décision consistant à « renforcer » le conseil d’administration alors que personne ne remet en cause cette instance.


Ce qui est en question c’est l’utilisation effective des ressources affectées à l’hôpital dont le fameux RAU directement versé à partir des recettes des douanes. Ou encore l’utilisation des recettes issues des actes accomplis à l hôpital par les médecins et par le laboratoire d’analyses biomédicales


. « Nous avons demandé à ce qu’il y ait confrontation entre nos propres registres et les documents comptables présentés par l’administration de l’hôpital. Mais nous avons rencontré un refus catégorique », regrette le Dr Chacour, secrétaire général du syndicat des médecins, qui est sous le coup de sanctions disciplinaires.


Il dit être convaincu que des fautes de gestions ont contribué largement à plomber l’hôpital
le gouvernement de la République ne devrait pas donner l’impression de protéger des personnes sur qui pèsent de lourds soupçons. Au contraire ; il devrait aider à promouvoir la transparence dans ce dossier.


Le directeur d’El-Maarouf, quel qu’il soit et quelque soit son appartenance politique, est un peu comme la femme de César : on ne peut le soupçonner.


AMj

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Osons réfléchir et agir !


Osons réfléchir et agir !Mitsoudjé ! Dzahani ! Vanampboini !Moroni ! Les exemples sont légion ! Les forces de l'ordre se livrent t- elles à des punitions collectives ! Il suffit qu'il y ait révolte, barricade, jet de pierres pour que le vieux, le jeune, le cadre, le « je viens » soient arrêtés, bastonnés ou contraints de soulever les pierres et carcasses ! Combien de maisons défenestrées ? Combien de mosquées fracassées, de places publiques saccagées ? Combien de blessés, d'emprisonnements, de gardes à vue ?

Les habitants de la capitale ont subi les intimidations, les menaces à visage découvert d'un officier de la Gendarmerie Nationale. Ils ont été avertis : ils auront difficilement accès aux mosquées pour les prières de Al fadjr et subiront les pires des tortures les contraignant à se faire traiter à Madagascar ou en Tanzanie, si jamais « les jeunes récidivent à jeter les pierres sur les routes »!!!

Les propos ne sont pas un dérapage ! L'acte n'est pas isolé ! Est-ce alors une terreur institutionnalisée ? Une gouvernance de la sécurité publique aux abois ? Des signes d'une fin de règne non maîtrisée ou d'une instabilité programmée ?

Nous observons une punition collective qui constitue un déni de droit et une injustice criante ! Pire la libre circulation des personnes est violée ! Menacer un musulman de se rendre à la mosquée pour effectuer sa salat quotidienne n'est pas anodin ! Le chiisme tant décrié ne fait pas le poids face à cette menace. Pendant ce temps, nos hommes politiques courent et courent encore pour 2016 ! Les notables occupés par les mariages! Les cadres plongés dans les ateliers et colloques! Les ulemas à se déchirer!

Décidément, le pas des bottes est strident ! Le silence des décideurs politiques et de la classe politique en général est assourdissant! L'indifférence des Directeurs d'établissements publics affichée au grand jour face aux revendications et besoins des citoyens ne peuvent que susciter indignation et crainte ! Crainte d'une dérive de violation des droits de l'homme et d'une déstabilisation programmée. Crainte d'une dégradation vertigineuse des conditions de vie du comorien qui peine aujourd'hui à avoir de l'électricité, de l'eau, des soins, même les plus urgents, à communiquer avec aisance et des tarifs abordables.

Oser mettre le holà de cette manière de maintenir l'ordre public, de répondre aux revendications légitimes des citoyens n'est il pas un devoir collectif ? Les partis politiques, les élus, les intellectuels, la société civile ont le devoir de réfléchir, de proposer, d'agir. Il y va de l'intérêt de la démocratie, des libertés et de la stabilité de notre pays.

Sahali Assaf Mohamed

vendredi 28 août 2015

ELECTION PRESIDENTIELLES, PROFIL DU CANDIDAT IDEAL


Dans quelques mois, les Comoriens seront appelés à choisir la femme ou l’homme qui conduira leur destin pour succéder à l’actuel président Dr Ikililou Dhoinine. Étant donnée la grandeur de la tache, la lourdeur de la mission, l’exigence de la responsabilité, il me paraît nécessaire de mettre au jour les traits de caractère, les ressources et qualités nécessaires pour être un bon chef d’État dont la Nation aspire. Deux configurations sont essentielles pour choisir un candidat : l’offre politique qu’il propose, autrement dit le programme, et son profil sociologique. Je m’intéresse aujourd’hui au profil, le temps viendra pour parler de l’offre politique.


Être président, ce n’est ni un ministre ni un gouverneur. C’est un chef d’État. De ce fait, un chef d’État doit incarner à ce titre la nation. Il doit être doté d’une stature et d’une autorité incontestable à l’échelle nationale et internationale. Il doit être capable de donner de la voix et des idées à la république dont il est le garant, et de bénéficier d’une solennité, d’une carrure haute. Il doit penser à inscrire son action dans le temps, dans l’histoire des Comores et à exprimer un goût prononcé pour l’histoire et à la place qu’il veut occuper. Être président demande d’avoir en permanence une conscience d’une grande responsabilité, de vouloir assumer le destin de la nation, de disposer du sens des priorités, de savoir prendre les grandes décisions qui concernent l’avenir du pays. Il doit se prémunir de faire quelque chose qui pourrait choquer la morale des Comoriens ou de froisser la conscience collective. Un candidat qui aspire à la haute magistrature du pays devait sécuriser son image, et continuer à la protéger. Il doit être capable de garder un secret, travailler en équipe et décider seul sans le faire selon ses intérêts personnels, mais en fonction de l’intérêt général. Il doit être capable de recadrer les ministres quand ils s’écartent de la ligne qu’il a tracée pour le pays.
Incarnation de la nation, être président ce n’est pas un chef d’un parti ni un représentant des cantons, c’est le président de tous les Comoriens. Pour cela, il doit se placer au-delà de la mêlée et être capable de statuer entre des intérêts contradictoires et des opinions opposées, et essayer de trouver la voie de la justice et celle du consensus. Il doit être capable de réserver une place importante à l’opposition lors des prises des décisions sur les grandes questions de finances publiques et de la sécurité intérieure.
Il doit avoir une capacité de travail et une prédisposition à gouverner, à évoquer l’esprit républicain, à imprimer la voie de l’unité, et à porter en son sein l’identité comorienne dans sa dimension charnelle, culturelle et spirituelle. C’est-à-dire qu’il doit incarner non seulement l’autorité de l’État, mais également conserver dans son style, dans son quotidien les valeurs du pays. Il doit être capable de concilier les valeurs islamiques, africaines et universelles. Être président suppose qu’il soit un trait d’union entre l’Orient, qui est proche de notre culture, de notre spiritualité et l’Occident avec qui nous partageons une histoire commune et dont nos institutions s’inspirent en grande partie.
Il doit avoir une cohérence idéologique solide, et des convictions fortes. On ne doit pas constater dans l’histoire qu’il a vécue des traces d’une versatilité politique, ni attester qu’il a changé d’un camp à l’autre quand l’adversité l’atteint. Car cela montrerait une faiblesse politique, une posture inquiétante et moins rassurante, portée à la recherche de la survie personnelle, beaucoup plus qu’à la quête du plus grand intérêt national.
Cette conviction idéologique doit s’éprouver par le fait qu’il a été capable durant sa carrière politique de s’opposer, et traverser une expérience politique éloignée des pouvoirs et de ses attributs. Car cela démontrerait qu’il croit à quelque chose de plus grand, de plus sacré que le souci du quotidien. Qu’il est prêt à supporter des sacrifices pour son peuple. Qu’il est guidé par ses idéaux et non par son ambition. Car le premier caractère relève d’un homme politique, le second d’un politicien.
Toute personnalité politique qui aspire à devenir président est sommée d’exprimer cette dimension morale, sincère de la politique.
C’est-à-dire que face à la grandeur des enjeux qui l’attendent, un candidat à la présidence de la République doit détenir des ressources morales, intellectuelles et culturelles, avoir une grande connaissance des dossiers, sur de grandes questions en matière économique, sociale, éducative, institutionnelle et religieuse.
Il doit s’exprimer parfaitement en comorien et être capable de maîtriser les bases de la connaissance religieuse, parce qu’en terre comorienne, un chef de l’État est aussi le chef des croyants. Il doit également maîtriser les nouvelles technologies. Un président incapable d’envoyer lui-même ses e-mails, de naviguer sur internet, c’est un président en déphasage avec son temps et avec la jeunesse. Il sera donc incapable de comprendre le monde d’aujourd’hui.
Un candidat à la présidence de la République doit attester des capacités physiques qui lui permettront d’être disponible, de servir son peuple avec passion et solidité, de suivre les événements en cours, de s’occuper convenablement de la gestion de gérer des urgences qui surgissentdes affaires publiques, , et de s’en tenir à des grandes directives.
C’est dire qu’un président en phase avec son époque et avec le monde doit être politiquement crédible, intellectuellement légitime, culturellement proche du peuple et physiquement disponible.
Et vu de l’offre des candidatures telle qu’elle se présente, j’ai l’intime conviction qu’Azali Assoumani cumule à lui seul les qualités et ressources nécessaires qu’il faut pour notre Nation : Sa force de travail, son énergie, son rapport à la République, sa maîtrise des dossiers, son autorité presque naturelle, font de lui, à mes yeux, l’un des hommes politiques les plus doués de sa génération. Son expérience présidentielle, son dynamisme, son attachement aux institutions et à l’équilibre des îles plaident aussi en sa faveur. Azali Assoumani est une valeur sûre, il a la stature, le cran et le courage pour relever les défis. Il connaît bien l’histoire des Comores et les rouages de l’État. Il incarne la nation et l’autorité de l’État, et véhicule dans son quotidien l’amour du peuple et de la République. Il pourra mieux à même et mieux que personne diriger à nouveau le pays.

Azali Assoumani ou le verrou diplomatique magique !



par Abdoulatuf Bacar
source facebook

Jamais, l’actualité comorienne n’a suscité l’engouement et l’enthousiasme populaires inspirés du fiasco de Saint-Paul de la Réunion dans le cadre des jeux des îles de 2015. Jamais, les Comoriens, femmes et hommes, grands et petits, personnes physiques et personnes morales n’ont su s’allier derrière le gouvernement en place malgré les difficultés sociales et économiques pesant dans le pays pour un événement de la sorte. Cela a un sens. Un sens que personne n’a le droit de détourner pour X raisons. Un sens que nous devrons comprendre. Un sens que nous avons le devoir de traduire pour celles et ceux qui ne s’en font pas encore l’idée que cache cette exaltation populaire, qu’exprime cette extase commune, dirais-je. Quel sens, quelle signification donner alors à cette frénésie populaire suite au retrait des fédérations comoriennes des jeux des îles ? Pour quelles raisons, les Comoriens, toutes catégories confondues se sont-ils assemblés, se sont-ils connectés tous derrière leurs dirigeants ? Posons-nous la question, – Quel a été le déclic, le moyen matériel surtout ayant permis cette extase vécue par les Comoriens de toutes parts ? Si certains choisissent le silence, ou font comme d’autres, parlent, s’expriment mettant en scène la logique de la dissimulation, la théorie de la fourberie comme réponses à ces questions pourtant essentielles, moi, inconnu que je sois, inconnu que je suis, je dis – non, donnons les vraies réponses à ces questions pour éclairer l’opinion comorienne sur cette inconnue connue et qu’elle considère comme vitale.



Si le peuple comorien est plus républicain sur notre retrait des jeux des îles, c’est parce que le président Azali est notre plus grand verrou diplomatique magique de notre temps sur le litige mahorais

S’il y a des questions à se poser sur l’entrée de Mayotte dans les jeux des îles, on peut comprendre lorsque celles-ci relatent, non pas la surprise, l’exacerbation, 9 ans après mais le courage et la vision de 2006 dont il a fait preuve, Monsieur le Président Azali Assoumani sur cette solution plus que fondamentale : magique. Il a fait preuve de courage, d’abord face à des Comoriens qui l’ont sévèrement jugé et qui veulent continuer à le faire aujourd’hui soit par malhonnêteté, soit pour rependre du déjà entendu sans conviction ou pour des raisons politiciennes où la volonté est d’offusquer la raison. Ensuite, il a fait preuve de courage face à la France puissante qui a dû se rendre compte que les Comores avaient un dirigeant déterminé à défendre notre cause liée à notre intégrité territoriale.



Les Comoriens doivent savoir, doivent comprendre que la France « soutenue par des pays satellites de la région COI » avait pesé de tout son poids pour récuser et écarter la position comorienne. Que les Comoriens sachent que c’est cette position défendue bras le corps par les autorités comoriennes de l’époque qui fait de nous aujourd’hui les Comoriens les plus heureux chez nous et dans la région sur notre éternel litige avec la France. Les Comoriens sachent doivent savoir que l’héroïsme de nos athlètes à Saint-Paul de la Réunion n’est pas un hasard. Que les Comoriens sachent que cette sortie a été possible parce que les Comores s’étaient déjà fabriqué une très belle tribune dans la région sans jamais oublier notre intégrité territoriale.



– Oui, les Comoriens ont droit de savoir que cette tribune a été difficile à forger mais qu’elle a été possible. – Oui, le retrait des athlètes nationaux des jeux des îles n’a été qu’une étape matérielle des négociations fortes faites par Azali Assoumani avec la France, puissance mondiale. – Oui, ce retrait des Comores des jeux des îles était prévisible parce que des responsables politiques comoriens ont bel et bien prophétisé cette séquence. Alors, au nom de la vérité, rien que pour la vérité, arrêtons les manigances et la malhonnêteté perpétuelles consistant à enfermer cette réalité dans des gouffres au risque de s’éclater contre tous. Rendons-nous enfin compte que cette réalité s’est déjà présentée en telle quelle sans voile ni masque. Nous ne pouvons pas applaudir l’héroïsme de nos athlètes en méprisant paradoxalement les diplomates ayant créé le verrou dont nous nous servons aujourd’hui comme tribune dans la région et aux yeux du monde entier sur la question comorienne de Mayotte. C’est incompréhensible !



Rassemblons nos talents pour sauver cette tribune, ce verrou qui nous fait honneur et laissons de côté les petites mesquineries populistes.

Le gros souci que nous avons jusqu’alors, c’est que nous sommes très souvent dispersés et s’il nous arrive de se ressaisir sur des circonstances parfois urgentes et négatives, nous manquons de politique de suivi. Or, l’on ne peut sauver cette tribune, ce verrou diplomatique dont les Comores gisent, l’on ne peut conserver cette place de la « petite mouche atteignant le taureau » qu’en étant méthodique, prévoyant, réalistes et solidaires entre nous. Nos capacités de relever nos défis aujourd’hui se mesurent par nos prédispositions que nous mettrons en œuvre avec maturité et nationalisme sans micmacs des uns envers les autres.



Les exemples sont nombreux ; la gestion du crash de 2009 est une parfaite illustration. Nous avons pleuré sur le coup de l’émotion et sous l’effet de la spontanéité. Hélas, cela n’a suffi pour se préparer à une éventuelle catastrophe. Le Samson a fait naufrage, mais quelles leçons en a-t-on tiré ? Quels enseignements a-t-on tiré dans l’ensemble sur les dernières inondations dans le pays ? Et tant de questions démontrant, non seulement pas l’urgence à l’intérieur du pays mais combien comptent pour accompagner toute politique que nous avons à défendre sur l’intégrité territoriale. Il se pose là, la question de nos capacités d’organiser les jeux des îles en 2019. Des jeux qu’il faut, quel que soit le prix à payer accueillir.



La question sur nos capacités intellectuelles, matérielles et autres à mobiliser pour être le pays hôte des jeux de 2019 en est un exemple fondamental, c’est une légitimité de se la poser. En revanche, il serait dommage de ne pas se donner ces moyens et de se donner d’autres pour se cacher derrière des prétextes déloyaux, les mêmes exploités pour assombrir le succès diplomatique du président Azali.

Notre pays doit donc organiser ces jeux et doit alors s’en procurer les moyens. La question de l’île comorienne de Mayotte est plus que jamais mise à jour, remise sur table avec ces jeux et encore plus au lendemain du fiasco de Saint-Paul.



Nous avons tous été enthousiasmés, prouvons-le à Moroni où nos frères et sœurs Mahorais vont devoir défiler, jouer aux couleurs des jeux olympiques sans la Marseillaise.



Oh que j’ai hâte de vivre ces moments. Merci à Azali pour nous avoir créé ce verrou diplomatique !





MAMADOU, SES JEUNES ET LEURS COMMUNICATIONS CONTROUVEES, MOUIGNI BARAKA L’ORPHELIN EN COMMUNICATION.


Lors de son dernier passage en France, Mamadou a avoué son impopularité en Grande-Comores. C’était dans une Réunion restreinte avec ses proches de Paris. Cette lacune est pansée avec la création du « Blog Jeune Mamadou », dont l’identification parait aussi floue. C’est aussi une équipe de choc en communication. La mission principale de cette assise est d’élaguer les branches calcinées et en moisissures de notre arbre centenaire qui ne produit que « gaya la mwatrani ». "Rien ne se perd, tout se transforme". Disait déjà Lavoisier.  Les Jeunes de Mamadou transforment les branches mortes de leur arbre en charbon de bois et fagots pour faire un don à toute la population Comorienne. C’est l’ornement énigmatique de cet arbre sans fruits en bon paysage millénaire. Sont de mise l’exploitation, la désinformation et la contre-vérité pour affaiblir le Gouverneur de l'Ile de Ngazidja et en réhabilitant notre monument octogénaire en musée d'art moderne. Malheureusement il ne sont pas à Lyon, pour ce chef d’œuvre. La biennale d’art contemporain, ouvre ses portes le 6 septembre 2015, et cet arbre attirerait bon monde. Nul n'ignore la solidité de sa fondation qui a résisté contre vents et marées. Le carnet d’adresse… bien plein de sueur est un des composants.

L'offensive de communication de Mr Mamadou a pour but premier ; décrédibiliser le Gouverneur et le pousser vers sa capitulation. Le cheval de batail de VP en charge de finance attaque Mr Mouigni Baraka dans tous les fronts, allant jusqu'à avancer un mensonge selon lequel ; le Gouverneur à capituler et ne se présenterait pas aux élections présidentielles de 2016. Ca ne s’arrête pas là. Ces jeunes Mamadou, avancent le pacte secret qu'ils ont scellé pour épauler la candidature de Mouigni Baraka à sa propre réélection au poste du Gouverneur. Mamamdou et ses hommes s’apprêtent à démolir le gouverneur jusque ses os. Comme par exemple à Mitsamiouli, l’extirpation d’Ali Hamissi et consorts, du socle RDC. Calomnie alors. Les proches de Mouigni Baraka ne préféraient pas la coudre. C’est ainsi qu’ils ont accouché à la démentie de cette mésaventure, en affirmant le concours de aux élections présidentielles.

« L'innovation de désinformation des « Jeunes Mamadou »

Ils ont mis en propagande, une déclaration mensongère, selon laquelle, le président Dhoinine soutient la candidature du Sultan Mamadou I er. Or, jusqu'aujourd'hui, rien ne peut prouver cette déclaration que sur les réseaux sociaux. Encore moins fiable. La communication de Mamadou semble gagner le terrain. Notre journaliste de grand renomme a même invité les analystes politiques de commenter la présentation de l'échiquier politique de 2016. Il n’a pas raté « d’oublier » le Gouverneur dans son magnifique papier. L'éléphant octogénaire démontre sa force, il a même modernisé notre mythe culturel lors d'un "Djaliko". Une danse traditionnelle de célébration d’un Grande-mariage d'un proche, dans sa ville natale, chacun des participants, aurait reçu un billet de Feu Said Mohamed Cheick. C’est ainsi que s’oriente sa communication.

Enfin Mouigni Baraka Said soilihi  semble ignorer le rôle de la communication dans cette bataille de 2016. Presque tous les candidats potentiels ont créé leur Blogs et leurs équipes de communication. A quand le RDC et le Gouverneur vont se réveiller ? Comment un Secrétaire de Parti séquestrait à Beit Salam va défendre sa formation politique contre l’adversaire qui n’est autre que celui qui l’engraisse dans les quatre murs de Béfuni ? Quel jeu joue-t-il le potentiel candidat aux prochaines élections de Gouverneur, le secrétaire de RDC ? En tout cas la surprise s’imposerait Mr Djae Ahamada Chanfi se manifeste avec cohérence. Cet allergique aux convictions politiques, ne peut faire que de plonger sa tête dans la cruche mielleux… et la société Lafarge… pourrait témoigner.

Mohamed Hadji

COMORESplus




LE BILAN ÉCONOMIQUE CHAOTIQUE DE L’ANNÉE 2014


par Abdou Salami Mohamed
source facebook

C’est bien normal que notre pays ne se promouvait pas, car, nous sommes le seul pays au monde contemporain qui ne tire pas les bilans annuels et en faire pas les états financiers. Si ce n’est le cas, pourquoi les comportements irresponsables, les pires mentalités de gestions des finances ne changent pas ? Car, le rapport de l’étude transmis à Monsieur le président le mois de juin 2011 nous a laissé un goût amer. Sur 187 pays évalués, notre pays se trouvait aux dernières places et n’a pas eu la moyenne dans aucun domaine sur les cinq étudiés et analysés.
Les mauvaises habitudes, le pillage des finances et la corruption ne changent pas, mais, ils progressent à une vitesse incroyable. Le 9 décembre 2014, 3 ans après le bilan chaotique, beaucoup d’eau a coulé sous le pont de nos attentes. La corruption a pris des proportions inquiétantes dans notre pays. Le Président de l'Union et son gouvernement dirigé par Monsieur Mohamed Ali Soilihi n'ont pas respecté ses engagements. Le 20eme rapport annuel de l'ONG allemande Transparency International a classé les Comores à la 142eme place avec une notre de 28 sur 100. Vous avez dit lutte contre la corruption !!! Où lutte contre le développement économique et social !!!
Le 20e rapport annuel de l'ONG allemande Transparency International établit un classement de 175 pays, du plus corrompu au plus vertueux, sur une échelle de 0 à 100. Pour établir son indice de perceptions de la corruption, Transparency rassemble des avis d'experts au sein d'organisations, telles que la Banque mondiale (BM), la Banque africaine de développement (BAD), la Fondation allemande Bertelsmann (FAB). L’indice de perceptions de la corruption est élaboré à partir de l’opinion d’experts sur la corruption dans le secteur public. Les pays obtenant une note élevée disposent souvent d’une administration limpide permettant aux citoyens de demander des comptes à leurs responsables.
À l’inverse, une mauvaise note dénote un recours systématique à des pots-de-vin, l’absence de sanctions en cas de corruption et une inéquation entre les activités de l’administration et les besoins de la population. « L’Indice de perceptions de la corruption 2014 montre que les abus de pouvoir des responsables politiques comoriens et des hauts fonctionnaires entravent la croissance économique et les efforts de lutte contre la corruption », affirme José Ugaz, président de Transparency International. Dans ce 20e rapport, les Comores sont reléguées… à la 142e place avec une note de 28 points sur 100. L’année dernière, les Comores étaient placées à la 127eme place avec une note de 28/100.
Le dossier de 2011 publié Fondation allemande Bertelsmann (FAB) était consacré à la lutte contre la corruption engagée par le Président de le l'Union, Ikililou Dhoinine, qui avait placé parmi ses priorités la lutte contre la corruption dès son investiture en 2011. Toute fois, en trois ans et demi de pouvoir, ce dernier n’a fait que multiplier les discours populistes et démagogiques portant sur sa volonté de lutter contre la corruption sans prendre la moindre sanction à l’encontre de ceux et celles qui pillent les deniers publics. Le 9 octobre dernier, au palais présidentiel de Beit-Salam, il avait encore une fois exhorté pour la énième fois les Directeurs Généraux des sociétés d’état, des établissements publics et la Commission Nationale de prévention et de lutte contre la corruption à donner le meilleure d’eux-mêmes, pour lutter contre les mauvaises pratiques de la corruption et du favoritismes dans le respect des normes et des réglementation en vigueur dans le pays. « J’appelle chacun de vous à prendre ses responsabilités car, pour ma part, je prendrai les miennes ». A ce jour, il n’a toujours pas ses responsabilités et les personnes soupçonnées de détournement des fonds pavanent dans ce pays et certains se portent, sans scrupule, candidats aux dernières élections des mois de janvier et février de cette année.
Cette nouvelle classification des Comores de Transparency International démontre encore une fois que la corruption a pris des proportions inquiétantes dans notre pays. Des actions vigoureuses et immédiates tardent à venir notamment l'application des jugements et arrêts définitifs rendus par les tribunaux et Cours qui ont prononcé la confiscation des produits, biens, matériels provenant des actes de corruption avérés. La corruption est devenue une véritable menace pour la stabilité et la sécurité du pays. Elle compromet le développement de ce pays.

Excellence Monsieur le Président, le pays souffre des méfaits de cette corruption, il est temps de sortir de votre angélisme et de sévir pour une fois avant que ces affaires de corruption ne vous rattrapent à la fin de votre mandat !
Chers camarades militants et militantes, regardez un peu comment notre pays est tombé au fond du gouffre avec une croissance économique qui ne cesse de se dégringoler !!! Celle-ci est estimée à 3,5 % en 2013 et devrait atteindre 3-3,5 % en 2014. L’inflation était de 3,5 % fin 2013, mais est tombée à 0,7 % en août 2014. Les exportations et les importations ont augmenté nettement en volume en 2013, toutefois, on note que les exportations restent à un niveau très faible. Les envois de fonds des travailleurs émigrés ont aussi continué de progresser, il est estimé que le déficit des transactions extérieures courantes serait supérieur à 10% du Produit Intérieur Brut (PIB) en 2014 contre 9,5% en 2013.
« Sur le front budgétaire, une quantité considérable des recettes du Programme de citoyenneté économique perçues en 2012 a été utilisée en 2013. Le solde global (base encaissements-décaissements, net de l’allégement de la dette) est passé d’un excédent de 1,6 % du PIB en 2012 à un déficit de 1,3 % en 2013.
Ceci montre combien de fois nos responsables politiques ne maîtrisent pas les dépense de l’état mais continent au contraire à en propager.
Quant à l’hebdomadaire "Jeune Afrique" dans son hors-série No 35 a établi un palmarès 2013 des 54 pays africains. Ce classement s’est basé sur deux indices portant sur le niveau de développement économique et le niveau de développement social. Chaque pays a reçu une note allant de 1 (note maximale) à 54, selon ses performances, dans ces deux domaines. La moyenne de ces notes a permis d’établir un classement général. Tenant compte de ces indices, dans le classement général, les Comores pointent à la 47e place sur les 54 pays africains, loin derrière les pays de la région. L’ile Maurice pointe à la 4 ème place, le Kenya à la 17 ème place, les Seychelles à la 18 ème place, la Tanzanie à la 19ème place et Madagascar à la 26ème place.
Concernant le classement économique, les Comores pointent à la 51ème place sur les 54 pays africains, dans le classement économique. Ce classement comporte 5 indicateurs : le Produit Intérieur Brut (PIB), le revenu par habitant, le montant des exportations hors pétrole, la valeur ajoutée industrielle et le niveau de l’endettement.
Concernant le classement social, les Comores pointent à la 35ème place. Ce classement s’est basé sur le classement annuel du PNUD portant sur l’Indice de Développement Humain (IDH). L’IDH tient compte de la richesse, de l’éducation, de la santé de la population.
Concernant l’Indicateur de développement humain (IDH) publié par le Programme des Nations Unies pour le Développement, le pays occupe la 169e place sur 186 avec un Indicateur de développement humain (IDH) de 0.429. Le Rapport Mondial sur le Développement Humain 2011, plaçait les Comores au 163ème rang sur 187 pays, avec un Indicateur de développement humain (IDH) de 0.433. Ainsi, en deux ans, de 2011 à 2013, les Comores n’ont pas progressé et réalisé des progrès importants comme le Ghana, Maurice et le Rwanda, le pays a perdu 6 places dans le classement de l’Indicateur de développement humain. Les raisons sont simples : l’absence d’un état fort, dynamique, la non intégration de l’économie nationale dans l’économie mondiale et surtout l’absence d’innovation en matière de protection sociale.
Notre pays mérite mieux, que ces classements indignes, 40 ans après son indépendance qui font de notre pays le canard boiteux de l’océan indien et de l’Afrique. Une situation qui fait fuir ses enfants, au péril de leur vie dans les mers du monde. Des centaines de comoriens meurent tous les ans en tentant de rejoindre la quatrième ile de l’archipel demeurée française, Mayotte qui connait une amélioration de ses services sociaux de base alors qu’en 1975, elle était avec Mohéli, l’ile la moins développée.
Beaucoup reste à faire, pour renforcer les réformes des politiques économiques, sociales et institutionnelles du pays afin d’améliorer son classement. Ces efforts doivent porter sur les politiques de lutte contre l’exclusion, les inégalités sociales, la promotion de l’équité avec l’équité dans l’utilisation des ressources publiques, de gestion des finances, la valorisation des ressources humaines et la protection sociale.
Tous les gouvernements précédents et actuels de notre pays ignorent l’importance de la sécurité sociale, or c’est l’un des domaines sociaux les plus soutenus et surveillés budgétairement dans les pays les plus industrialisés. Nous savons tous les raisons, on ne peut pas se doter une protection sociale de pointe avec le taux de chômage le plus élevé d’Afrique. Or, cet outil social ne peut-être efficace, que si chacun d’entre nous qui travaille, cotise mensuellement ou annuellement. Tous les domaines sociaux économiques comoriens nécessitent des réformes anticipées si nous voulons que la situation ne prenne des proportions insupportables au point de pousser la population à envahir les rues de la capitale.
Malgré les bilans catastrophiques 2011, 2012, 2013 et 2014, le président Dr Ikililou Dhoinine ne retrousse pas les manches pour améliorer les conditions de vie alarmante que traverse le pays. Le soutien inconditionnel de son Ministre de l’économie et des finances pour les élections présidentielles de 2016 nous fait penser le contraire. Un proverbe français dit : qu’on ne change pas une équipe gagne. Pour le président comorien, on ne change jamais une équipe qui perde. C’est pour cette raison, qu’il a décidé de mettre en évidence la candidature controversé et contesté par toute la population comorienne de Monsieur Mohamed Ali Soilihi.
Camarades combattants, je crois que le moment est venu de se rassembler pour créer un véritable contre pouvoir afin de faire barrage aux dirigeants comoriens qui ont corrompus et aggravés la décadence, la crise économique et sociale qui a agenouillée le pays de 2002 à 2015, de se présenter aux élections présidentielles de 2016. HAWUKAYA YEYA RUMA HARUMU. WOWA GAZIDJA WAMBA ZEHIDJA ZO HAMBWA WANDRU. NAMADJITSO YOWULA DINGONI. MDRU YEHOMA MTSANDZANI WUZINA NANAYI. PVORONO AZALI ASSOUMANI NA MAMADOU WAZINA NAYI NAPVO KWADJA HOMA MTSANDZANI KOWAMBO YEKA HOMO MTSANDZANI. LEWO NDOYALAZIMU RIHUDUMU YEMAWUDU YAHATRU, HAWUKAYA WOWUSIKU WUWO WANDRU WALIYO WO MWEMA HANO WUSHAWO. YE TWAMAYA YAMAWUDU YAHATRU NO WANA NGIYO HOMI HONONI HATRU, YEVEGE NAMKERADHI RITSI RINTSI YE MABAHILI WANOU WA RUDI WAREDJEYI PVO HIRI DJU.
YAMBWA ANKILI YAYISHIYA HAWU DRIHANA NAMBAPVI.

Mohamed Abdoul-Anziz El Kabir tance Ahmed Sambi . Ayant connu Ahmed Sambi en Arabie Saoudite, il le traite de «voleur»



Mohamed Abdoul-Anziz El Kabir tance Ahmed Sambi . Ayant connu Ahmed Sambi en Arabie Saoudite, il le traite de «voleur»Mohamed Abdoul-Anziz El Kabir tance Ahmed Sambi .

Mohamed Abdoul-Anziz El Kabir est un théologien comorien. Le Président Ikililou Dhoinine l'avait nommé Ambassadeur des Comores en Arabie Saoudite avant de le limoger dans des conditions peu glorieuses. Mohamed Abdoul-Anziz El Kabir sort très amer de cette parenthèse diplomatique. Mais, s'il est un homme contre qui il est très fâché, c'est bel et bien Ahmed Sambi. Il connaît ce phénomène depuis qu'ils étaient tous deux en Arabie Saoudite. Pour tout dire, Mohamed Abdoul-Anziz El Kabir n'a que du mépris pour Ahmed Sambi. En 2006, peu de temps après l'élection d'Ahmed Sambi, il m'expliquait devant des témoins, à Houilles, dans les Yvelines (France) que les mots qui cernent mieux la personne d'Ahmed Sambi sont «voleur», «vaurien», «satanique», «manipulateur» et «menteur». À cette époque, alors que les Comoriens ne juraient que par cet individu, il me disait: «Tu vas voir comment ces gens-là vont être déçus. On ne peut pas compter sur un ignorant pour être un bon Président. Je connais cet homme depuis mes années de formation en Arabie Saoudite. Il n'a rien fait dans les études et je suis effaré d'apprendre qu'il s'est proclamé théologien. C'est un menteur qui ne connaît rien en islamologie. Il n'a aucune qualité pour devenir théologien». La suite lui donna raison.

Ce dimanche 23 août 2015, notre confrère le blog Mlimadji.skyrock.com a mis en ligne la plus accusatrice des vidéos, une vidéo dans laquelle Mohamed Abdoul-Anziz El Kabir s'en prend avec une rare verdeur à Ahmed Sambi, tout en réglant quelques comptes avec le régime politique actuel. Dans un discours qui évacue toute forme de langue de bois, il place Ahmed Sambi devant sa mauvaise foi, ses folies et ses délires. Ses missiles contre certains membres de la classe politique comorienne sont à tête nucléaire et à tête chercheuse.

D'entrée de jeu, il attaque: «Il y a un visage de l'hypocrisie» aux Comores, dit-il, avant de tancer avec colère Maître Saïd Larifou, Président du RIDJA qui, selon lui, avait déclaré devoir demander pardon à Dieu et aux Comoriens pour avoir soutenu Ahmed Sambi au deuxième tour de l'élection présidentielle de 2006. Il soupira, en parlant de Maître Saïd Larifou: «Je ne savais pas qu'il était aussi satanique». Il dénonce l'alliance entre Ahmed Sambi et Maître Saïd Larifou, signalant que les Comoriens n'ont rien oublié de ses déclarations contre Ahmed Sambi. Pour lui, le bilan d'Ahmed Sambi est une catastrophe: «Sambi a été Président pendant 5 ans et n'a pas laissé en héritage de l'amour, mais des catastrophes». Très remonté, il lança un missile à tête thermonucléaire: «Comment un homme qui a été Président pendant cinq ans et qui n'a rien fait de bien pour le pays ose dire aux Comoriens que cette fois-ci, s'il est élu, il fera quelque chose?». C'est une question que tous les Comoriens qui aiment leur pays se posent depuis des années.

Mohamed Abdoul-Anziz El Kabir démarre très fort sur un autre chapitre, mais en faisant toujours mouche: «Le Président Sambi est l'enfant qui porte malheur à son pays». Pour expliquer le fond de sa pensée, il explique: «Il a introduit le Chiisme aux Comores en 1986. Il a créé de nouveaux conflits religieux aux Comores, allant jusqu'à insulter les femmes du Prophète». Pour Mohamed Abdoul-Anziz El Kabir, le Chiisme, la religion d'Ahmed Sambi, insulte les femmes du Prophète et les Compagnons de ce dernier, et cela est strictement par l'a religion islamique.

Il rappelle quand, le 4 septembre 1997, Ahmed Sambi a défilé seul à Moroni contre le débarquement de l'Armée comorienne à Anjouan, en pleine période de séparatisme. Il accuse de nouveau: c'est Ahmed Sambi qui a fait fuir les chefs séparatistes d'Anjouan en mars 2008 après le débarquement de l'Armée comorienne. Il accuse encore: Un terroriste libanais a été saisi au Liban avec un passeport diplomatique comorien portant la mention «Conseiller du Président Ikililou Dhoinine», et il s'agit des manœuvres d'Ahmed Sambi. Un Iranien va dans les conférences internationales avec un passeport diplomatique comorien, au grand dam de l'Arabie Saoudite, qui ne veut pas de l'implication de la République islamique d'Iran dans les affaires des Comores, un pays tributaire de pays ennemis de l'Iran.

Revenant sur les passeports, il déplore le fait suivant: «4.000 passeports ont été saisis entre les mains de la mafia à Dar-Es-Salam». Les ministres comoriens de l'Intérieur et des Affaires étrangères avaient été interpellés par la Tanzanie sur la question. Pour lui, l'accusé est Ahmed Sambi: «Sambi a détruit les Comores en vendant nos passeports à l'étranger. Chaque voleur à l'étranger est muni d'un passeport comorien». Mohamed Abdoul-Anziz El Kabir daube sur les «fausses sociétés» introduites par Ahmed Sambi aux Comores et qui n'y ont pas investi un centime. Il accuse trois sociétés iraniennes, agissant au nom de la Fondation Fatima, qui arrivèrent dans les eaux comoriennes, mais pour faire du «trafic d'armes et de drogue». Il accuse Ahmed Sambi de «haute trahison» et de tripatouillages de la Constitution. Pour lui, aux Comores, «les acteurs politiques sont des hypocrites».

Ahmed Sambi reste sa cible: «Sambi doit être jugé» parce que «Sambi est devenu un voleur et a trahi son pays». Il a même la sanction: «Il doit être jugé et frappé d'indignité électorale à vie». Très en colère, interpelle Ahmed Sambi en personne: «Sambi, tu n'es pas dans un champ», rappelant que ce dernier se croit au-dessus des hommes et des lois. Il a fustigé ses ambitions présidentielles en 2016, insistant sur le fait que les Comoriens vont faire de la lutte traditionnelle et donner des coups de poings pour lui barrer la route car, seuls les Grands-Comoriens peuvent être candidats à l'élection présidentielle de 2016.

Pour Mohamed Abdoul-Anziz El Kabir, il est nécessaire de signaler qu'«un homme qui écoutait un discours de Sambi a pleuré» à cause de l'hypocrisie de cet homme devenu «arrogant» et «méprisant», un ancien Président de la République qui ne sait même pas parler en public et qui ose insulter publiquement le Gouverneur Anissi Chamssidine d'Anjouan, qu'il traite de «campagnard». Il accuse Ahmed Sambi d'être incapable de s'exprimer comme un ancien Président. Dès lors, la solution est simple: «Il faut en finir avec Sambi». Il ajouta: «Sambi est Comorien, mais il a la malédiction en lui et est maudit. Il est un enfant qui porte malheur à son pays». Il expliqua qu'un homme né d'une mère anjouanaise a été interdit de candidature à Anjouan 2006, pour éviter des confusions et des conflits.

Horreur suprême, il avait constaté qu'Ahmed Sambi ne parlait que du «Projet Habitat», mais n'a pas écrit une ligne sur le sujet. Finalement, «le Roi Abdallah d'Arabie Saoudite lui a remis 5 millions de dollars, et c'est lui qui est arrivé aux Comores pour dire qu'on lui a donné ces 5 millions pour financer “le Projet Habitat”. Personne ne sait où est passé cet argent. C'est lui qui a dit qu'on lui a donné cet argent pour financer ce projet». En conclusion: «Le pays n'a pas besoin de mépris et d'arrogance».

Est-ce que l'ancien satrape va porter plainte contre Mohamed Abdoul-Anziz El Kabir, qui a relevé que le blog Mlimadji.skyrock.com a fait révélations fracassantes sur Ahmed Sambi? Il n'osera pas parce que Mohamed Abdoul-Anziz El Kabir connaît trop de choses dangereuses sur lui. Il ne peut s'attaquer qu'aux blogueurs.

Présidentielles 2016 : La position du président pourrait accélérer les choses

 Le clan Sambi, qui avait d'abord fait d'Ikililou Dhoinine «le relais qui rassure» avant de se voir éjecter du bateau, est le seul à ne pas attendre un quelconque appui de Beit-Salam. Les autres forces politiques quémandent sinon un soutien affiché, du moins, une neutralité bienveillante.

L'information court et court  toujours. Sans démenti officiel, elle devient «information» avec des sources authentifiées et dignes de foi.  Le président de la République, Ikililou Dhoinine, aurait lâché le mot devant ses partenaires politiques : il soutiendrait son vice-président Mohamed Ali Soilihi à la présidentielle de 2016. Ce soutien surprise et précoce a créé une onde de choc. Il impose surtout une nouvelle distribution des cartes et une recomposition des alliances.
Ce positionnement, s'il venait à se confirmer, aurait l'avantage  de relancer le jeu. A l'issue des dernières élections législatives, des alliances circonstancielles ont été tissées avec le pouvoir dans l'espoir de les faire perdurer au-delà des travaux des groupes parlementaires. La nouvelle donne met un frein à d'autres pactes stratégiques ultérieurs pour la conquête du pouvoir.
Certains hommes politiques, qui pensaient jouer aux échecs en se rapprochant du pouvoir, se retrouvent aujourd'hui pris au piège, incapables de bouger leurs pions sur l'échiquier. Le vice-président le plus proche du Raïs devient pour eux une sérieuse menace.
Le clan Sambi, qui avait d'abord fait d'Ikililou Dhoinine «le relais qui rassure» avant de se voir éjecter du bateau, est le seul à ne pas attendre un quelconque appui de Beit-Salam. Les autres forces politiques quémendent sinon un soutien affiché, du moins, une neutralité bienveillante.
Parce que l'Etat et le gouvernement restent encore, dans l'imaginaire populaire, une valeur sûre de la campagne électorale. En raison surtout des moyens colossaux dont peut disposer son candidat (la machine administrative est souvent mise à contribution) et des sponsors les plus variés, de l'intérieur et surtout de l'extérieur, qui sont toujours tentés de se rapprocher du pouvoir.
Il y a d'abord le parti Crc (Convention pour le renouveau des Comores) qui a réalisé un score honorable aux dernières élections malgré son éclatement en deux clans. On imaginait des alliances avec le pouvoir en jouant sur l'isolement de Mohamed Ali Soilihi, comptable à leurs yeux de tous les déboires du régime. Les éclaboussures des fantasques politiques et des scandales financiers constituaient l'argument fort pour obtenir les faveurs de Beit-Salam.
Le directeur de cabinet du président, membre de ce parti, ne s'avoue pas vaincu, même si le ralliement de Houmed Msaidié avec l'Updc assombrit son jeu. Le rapprochement tant rêvé entre le colonel Azali Assoumani et Houmed Msaidié n'est pas encore à l'ordre du jour tant que les ambitions des deux hommes s'équilibrent.
Msaidié, que les militants de Radhi poussent à se présenter aux présidentielles, n'a pas encore franchi le pas. A Beit-Salam, l'ambition de la première dame de jouer un rôle politique de premier plan, les prochaines années, est à la base de ces clins d'œil entre le vice-président Mamadou, la Crc et le président Ikililou.
Au niveau du clan Sambi, le suspens reste entier. La volonté du président Sambi de se présenter candidat de son mouvement est clairement affiché, avec les risques potentiels de se voir éjecter par la Cour constitutionnelle.  L'ancien président dispose pourtant de dauphins qu'il peut éventuellement positionner, à l'exemple de Fahmi Said Ibrahim, même s'il se refuse à donner des indications claires.
L'ambigüité du jeu politique de Juwa permet à des électrons libres, proches amis de Sambi,  comme l'ancien président de l'Assemblée nationale Bourhane Hamidou, de se déclarer candidats.
D'autres candidatures sérieuses sont annoncées, à l'exemple de celles de Said Ali Kémal, d'Ali Nassor, de Mahmoud Wadaane, ou encore de Hachim Said Hassane. Reste que l'entrée en scène du trio Mamadou-Azali-Sambi risque de bousculer les choses.
Ces trois candidats sont supposés disposer d'assez de moyens pour soutenir une campagne coûteuse. Il existe encore des mouvements (Orange, Mouroi..) qui n'ont pas encore dit leur dernier mot. Mais, le choix du président Ikililou de soutenir son vice-président risque d'accélérer les choses ; il permet aux analystes de voir un peu plus clair dans ce capharnaüm politique.

Ahmed Ali Amir
source : alwatwan

Election présidentielle de 2016 : on marche sur la tête


La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) vient d'arrêter un calendrier des prochains scrutins des gouverneurs des iles et du Président de l'Union des Comores. Ce calendrier vient d'être ...

via : comoresdroit.centerblog.net
La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) vient d'arrêter un calendrier des prochains scrutins des gouverneurs des iles et du Président de l'Union des Comores. Ce calendrier vient d'être validé par le Conseil des Ministres du gouvernement de l' Union, ce 19 aout 2015. Selon ce calendrier, la primaire de l'élection présidentielle et le premier tour des gouverneures des iles autonomes auront lieu le 21 février 2016. L'élection présidentielle et le deuxième tour des élections des gouverneurs des iles auront lieu le 10 avril 2016.

Ce calendrier de la CENI ne tient pas compte des problèmes juridiques en suspens notamment, l'application de l'article 13 de la constitutions de l'Union qui nécessite l'adoption par l'Assemblée de l'Union d'une nouvelle loi organique qui fixera l'ordre de la tournante. En effet, l'article 13 de la constitution dispose que la présidence est tournante entre les îles. Le Président et les Vice – présidents sont élus ensemble au suffrage universel direct majoritaire à un tour pour un mandat de cinq (5) ans renouvelable dans le respect de la tournante. Une élection primaire est organisée dans cette île et seuls les trois candidats ayant obtenu le plus grand nombre de suffrage exprimés peuvent se présenter à l'élection présidentielle. Dans tous les cas, la primaire ne peut s'organiser deux fois successives dans la même île. Selon cetarticle, les conditions d'éligibilité et les modalités d'application de l'article 13 de la constitution sont fixées par une loi organique. La suite :[media_1_C]

mardi 25 août 2015

Elections 2016. La candidature de Mamadou en mauvaise posture


Les déclarations de candidatures à la présidentielle et au gouvernorat de 2016 se précisent dans l’opposition alors que la coalition UPDC/RADHI/ORANGE a du mal à désigner les siennes.

Mohamed Ali Soilihi (détail de l’affiche des présidentielles de 2010)
L’UPDC qui incarne le leadership de cette coalition n’arrive pas, à ce jour, à se mettre d’accord sur la candidature naturelle et unique de l’actuel vice-président Mamadou à la présidentielle. Sa candidature ne fait pas l’unanimité au sein même du parti comme cela était le cas il y a un an. Le fait de se rallier à d’autres partis politiques pour former une coalition et un groupe parlementaire est vu aujourd’hui pour certains comme une force et une opportunité pour gagner les élections de 2016. Mais, pour d’autres, c’est un cadeau empoisonné, un couteau à double tranchant.
La dégradation de la situation économique du pays ne favorise pas la candidature de Mohamed Ali Soilih alias Mamadou qui est accusé à tort ou à raison par l’opinion de ne pas vouloir payer les salaires des fonctionnaires de l’Etat. Ses liens avec la Banque mondiale ne constituent pas une force pour être élu à la magistrature suprême. Les fonctionnaires ont 6 mois d’arriérés de salaires. En période de vacances et des festivités où la consommation ménagère est de plus en plus importante, les fonctionnaires n’ont pas de revenu pour affronter ces dépenses et la crise est observée dans toute l’économie nationale. Une seule personne est accusée d’être le seul responsable de cette situation« Mamadou », certains oubliant même qu’il fait partie d’une équipe gouvernementale.
Au sein du parti UPDC, cette menace est prise au sérieux par les responsables du parti. Des hommes et des femmes qui sont prêts à jouer toutes les cartes pour ne pas perdre les prochaines élections. Plusieurs d’entre eux se posent des questions sur cette candidature qu’ils jugent déjà comme un échec. « Mamadou n’est plus le candidat idéal pour nous faire gagner en 2016. Sa côte de popularité est de plus en plus en baisse au niveau de l’opinion nationale. Il est la cible de tout le monde même de son propre camp. Je pense que les Comoriens ne lui font plus confiance. Il revient à la coalition de voir quels autres potentiels candidats en son sein peuvent nous faire gagner les élections. On n’a pas droit à l’échec», nous a confié un responsable du parti qui a demandé à garder l’anonymat. Ces militants et responsables du parti sont à la recherche d’une autre solution, d’une personne qui sera capable de rassembler et combattre les autres candidats. L’essentiel c’est de gagner, de conserver le pouvoir qui est très convoité par les deux anciens présidents et d’autres grandes personnalités.
Toutefois du côté des proches collaborateurs de Mamadou, on se veut rassurant. Cette situation n’est que conjoncturelle et peut changer rapidement. « Mamadou est un bon candidat qui a fait ses preuves et nous sommes confiants quant à sa chance de gagner » a déclaré un de ses collaborateurs, rencontré lors de la fête de l’Indépendance, pendant laquelle Mamadou a été hué par la foule à son arrivée.
Cette situation ne laisse pas indifférent les militants des partis RADHI et Orange qui estiment que des primaires doivent être organisées pour désigner les candidats de la coalition. Il ne revient pas à Ikililou ou à un autre de trancher car c’est la responsabilité de nous tous et non d’un seul individu. « Il n’y a pas de candidature naturelle, nous avons au sein de nos partis de la coalition des hommes et des femmes présidentiables. Nous défendons partout ce principe de démocratie. Si nous voulons gagner ces élections, il ne faut pas nous imposer des candidatures. Nous voulons bien rester dans cette dynamique mais dans le respect mutuel tout en préservant notre liberté » a prévenu Charfia Ahmada une militante du RADHI dans le Oichili. « Le scénario officieux qui voyait Mamadou titulaire et Msaidié son colistier à Nagzidja ne tient pas la route aujourd’hui, nous voulons gagner ces élections, nous devons faire table rase de nos préjugés et organiser des primaires » a-t-elle ajouté.
L’UPDC a fait de l’argentier de l’Etat son candidat naturel, sans concurrent apparent au sein du parti, arguant qu’il leur fera gagner 2016 car il a les finances. Mais, cet argument a déjà produit l’effet inverse dans le passé. Combien de candidats, bourrés d’argent, l’ont dépensé dans des élections qu’ils n’ont jamais gagnées ? L’argent n’est pas le seul critère pour gagner des élections. La question est de savoir qui sera le bon candidat de la coalition ? Un responsable de l’UPDC répond en voix off « tout sauf Mamadou, la question mérite d’être examiné ».
Mbaraka Djoumbe

Sambi-Anjouan : Omerta sur une sale guerre (suite)


Chronique ; « Les Yeux dans les Yeux »

Monsieur Djaanfar Salim Allaoui
Ancien Vice-Premier Ministre des Comores
Ancien Ministre de l'Intérieur de l'Ile Autonome D'Anjouan
Secrétaire Général et Porte-parole de GNEC Rénové

Thème : Les secrets d'une tragédie
Je fais suite aux dessous et aux non-dits de la crise anjouanaise, une crise provoquée de toutes pièces par Sambi et dont les motivations de ce dernier portaient en sa folie meurtrière d'affirmer son autorité quitte à faire couler le sang à Anjouan et par la suite à Mohéli afin de se maintenir durablement au pouvoir, peu lui importe de savoir l'impact de la tragédie humaine.

Pour rappel, le contentieux Sambi-Anjouan demeure purement électoraliste donc politique, aussi, peut-on se demander s'il n'était pas plus sage d'avoir recours à un règlement politique plutôt qu'à une action militaire contre Anjouan. La question mérite d'être toujours et à chaque fois posée et nous allons à nouveau et toujours nous attarder dans les développements à venir sur tous les aspects factuels de cette crise afin d'évaluer les responsabilités et les manquements des différents acteurs de la crise anjouanaise.

4. Du report de l'élection présidentielle du 10 juin 2007 uniquement à Anjouan
Après avoir été un témoin privilégié de ce feuilleton de mauvais aloi, l'envoyé spécial du Président de l'Union Africaine bien qu'aligné aux caprices sonnantes et trébuchantes de Sambi, s'est tout de même rendu à Anjouan le 07 juin 2007 accompagné d'une délégation de toutes les chancelleries en poste à Moroni pour évaluer avec l'autorité d'Anjouan la situation sur place. Au terme de sa mission de travail à Anjouan, Monsieur Francisco Madeira a ténu à faire le point de la situation au gouvernement intérimaire siégeant à Anjouan, Monsieur Francisco Madeira a avoué en présence des chancelleries reconnaitre que les conditions étaient réunies et a formellement soutenu le calendrier électoral préalablement établi. L'élection des présidentielles des îles, de la bouche du diplomate mozambicain est donc maintenue pour le 10 juin 2007 et le deuxième tour le 24 juin 2007 dans l'ensemble du territoire national en application de l'article 80 du code électoral et du décret portant convocation du collège électoral signé du Président de l'Union des Comores, Sambi lui-même.
Il convient par ailleurs de rappeler que pour ce qui relève du report d'un scrutin, les organes de gestion des élections à savoir la commission électorale nationale indépendante (CENI) et ses structures représentatives dans les îles ne détiennent aucun pouvoir exclusif pour sanctionner le déroulement d'un processus électoral. Ces structures ont comme mode opératoire la stricte application de leurs délibérations propres découlant de leur assemblée générale conformément aux textes en vigueur. Il faut par ailleurs noter que tout avis sur une quelconque appréciation du déroulement des opérations de vote lié aux élections n'est valable que s'il est donné en observant scrupuleusement les dispositions 06 et 15 du règlement intérieur de la CENI lorsqu'on sait l'impact et la portée aussi graves que risqués d'un report d'un scrutin. En effet, la demande de report du scrutin du 10 juin 2007 uniquement à Anjouan aurait pu être envisageable de part la seule association des deux facteurs ;
→ La violation des articles 06 et 15 du règlement intérieur de la Commission Electorale Nationale Indépendante et de la Commission Insulaire aux Elections (C.I.E)
→ L'impossibilité de tenir l'élection en application des dispositions de l'article 80 du code électoral comorien qui dit ceci, je cite « ...le scrutin des présidentielles des Îles se déroule en un seul jour sur l'ensemble du territoire de l'Union des Comores... » Fin de citation. Outre cela, il convient de souligner que le décret de report de Sambi dans le fond et dans la forme soulève 2 préoccupations majeures ; l'avis du Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) n'est pas conforme au règlement intérieur de la structure suscitée notamment en ces articles 06 et 15 qui exigent une délibération en assemblée générale. Enfin le champ d'application imposé par le décret de report N°07∕099∕P.R du 07 juin 2007 est en violation flagrante des dispositions de l'article 80 du code électoral dès lors que ledit décret reste limité sur l'Île d'Anjouan exclusivement.

Le scrutin du 10 juin 2007 à Anjouan tout comme dans les autres îles sœurs s'est d'un point de vue juridique articulé autour des supports documentaires de base tels que la constitution de l'Union et les lois fondamentales des Îles Autonomes de Ngazidja, de Mohéli et de Ndzouani ainsi que les autres textes règlementaires et consensuels en vigueur depuis l'accord de Fomboni-Mohéli. L'organisation de l'élection présidentielle à Anjouan et son déroulement jusqu'à la proclamation des résultats ont obéi à l'ensemble des textes s'y afférent, la supervision et le contrôle du scrutin ayant été assurés par les instances électorales habilitées à savoir la C.I.E Anjouan et les délégués de la CENI en mission à Anjouan pour la circonstance. Les résultats électoraux ont été transmis conjointement par le secrétaire administrative permanent et la commission insulaire aux élections à qui de droit.

5. De la crédibilité et de la sincérité du scrutin du 10 juin 2007
L'organisation de l'élection présidentielle du 10 juin 2007 à Anjouan a puisé son fondement juridique des textes constitutionnels, législatifs, règlementaires et consensuels en vigueur pendant la période intérimaire à savoir ;
→ Le décret portant convocation du collège électoral du 10 juin 2007 pris par le Président de l'Union des Comores en violation de l'article 20 de la loi fondamentale de l'Île Autonome d'Anjouan,
→ L'accord dit de Dar-Nadjah, texte consensuel en date du 11 Mai 2007,
→ Compte rendu du rapport d'évaluation sur le déroulement de la campagne électorale à Anjouan de l'envoyé spécial du Président de la commission de l'Union Africaine, Monsieur Francisco Madeira,
→ Le règlement intérieur de la CENI et la CIE Anjouan en référence aux articles 06 et 15.
Enfin la publication des résultats électoraux à Anjouan s'est faite sur la base des textes réglementaires en cours dans l'Union des Comores. Et comme le prévoit le code électoral comorien, les résultats de l'élection ont été transmis d'office, par ailleurs, au ministère en charge des élections pour information. Ce qui a fait la particularité de ce scrutin à Anjouan réside en la surmédiatisation perverse orchestrée par Sambi, sa démarche dans le négationnisme de cette élection visait personnellement le Président Mohamed Bacar, sa volonté avouée de le faire passer pour un usurpateur, un séparatiste voir même un rebelle relève de sa propension à faire de Bacar un danger capable de nuire sérieusement au processus de la réconciliation nationale aux Comores.

Sambi avait tout mis en œuvre pour donner à l'opinion publique une image négative d'Anjouan et de ses autorités. Aussi, le scrutin du 10 juin 2007 a servi de prétexte à cela. Le talent de simulateur, de show-biz et de propagandiste propres aux intégristes de formation comme l'est Sambi de part son parcours ne sont plus à démontrer. A ce sujet, une question m'a toujours hanté ; comment se fait-il que les chancelleries en poste à Moroni, pourtant habituées à ces personnages foncièrement hypocrites, pourris jusqu'à la moelle épinière ont pu, envers et contre tout, se laisser piéger de la sorte ? Les chancelleries, dans ce cas précis, étaient-elles trop laxistes ou trop aveugles ? Il faut se dire que hormis l'Afrique du sud les autres pays n'ont pas pu venir Sambi avec ses grands sabots.

Sur le front de l'enjeu électoral lui-même les organes de gestion n'auront relevé aucun foyer de tension durant la journée de l'élection qui s'est déroulée dans la sérénité, la transparence et le calme. Il faut rappeler si besoin est que l'absence de contrôle des opérations de vote de certains candidats incombe sur leur propre responsabilité et il convient de signaler qu'en matière de retrait de candidature, il existe des procédures et des délais de retrait à respecter. Enfin de compte Sambi dans sa course effrénée à vouloir à tout prix imposer l'épreuve de force à Anjouan a fini par commettre l'irréparable en faisant virer le Président de la cour constitutionnelle, la plus haute juridiction du pays. Est-ce parce que ce dernier a été désigné par le Président Bacar pour représenter l'Île Autonome d'Anjouan au sein de cette noble institution ? Ou est-ce parce que le Président de la cour constitutionnelle résistait aux injonctions de Sambi ? Cette nouvelle escalade, une de plus, a suscité émotion et sentiments d'injustice et de discrimination à l'endroit de la partie anjouanaise. Le ton était donné et tous les coups, même les plus infâmes étaient permis. Cette décision de révocation du juge des juges a été irrémédiablement un des tournants fatidiques de la discorde.

Il faut reconnaitre que Sambi était prêt à tout pourvu qu'il déboulonne le Président Bacar car ce dernier était tout sauf une marionnette, ce qui en soit, avait le don d'exaspérer au plus haut degré le non moins totalitaire Sambi. Aujourd'hui avec le recul, l'on ne peut que se rendre compte du but recherché à la tête de l'Île d'Anjouan, Sambi a fait « élire » un président dont tout le monde s'accorde à dire qu'il est le plus béni-oui-oui que les Comores ont eu à supporter. Il s'était agi du fantasmagorique Moussa Toyb, c'est tout juste si l'on s'était rendu compte de son existence, en fait le vrai Président d'Anjouan était Sambi lui-même. La crise de confiance entre les deux exécutifs ; Union et Anjouan, le flottement et le jeu d'approximations des chancelleries étrangères basées à Moroni à l'exception de l'Afrique du Sud, ont permis d'asseoir les prémices d'un conflit d'approche par l'affaiblissement des institutions comoriennes et les rivalités interpersonnelles.

Suite de la chronique
« Les secrets d'une tragédie »
« Sambi-Anjouan ; la sale guerre »

UN VRAI DEBAT TRUFFE VOLONTAIREMENT D'ERREURS.Mouzaoir Abdallah et Mohamed Chanfiou.




 INTERVIEW DE MOUZAOIR ABDALLAH DANS ALWATAN DU 20 AOUT : UN VRAI DEBAT TRUFFE VOLONTAIREMENT D'ERREURS.

Lorsque l'on évoque le nom de Mouzaoir Abdallah, les gens se pressent de rectifier pour dire Cheihou. Une allusion à ces prédicateurs des « Mourids » qui dirigent les « toiricats » dans la religion musulmane. Dirigeant du parti « RDPC ou Blanc » qu'il a crée, et où il a formé pas mal d'hommes politiques comoriens, il se sent trahi car ses cadres qui l'ont abandonné au fil du temps, se croyant plus qualifié que leur maître. Seuls Tadjiddine Ben Saïd Massound et Abdillah Mohamed, échappent à cette règle. Le dernier à le trahir, fut Taki Mboreha, dans sa dernière formation : NGUZO. Le pays a certes perdu d'une expérience riche qui aurait pu nous sortir de ce marasme.

Dans l'interview qu'il a accordé au journal Alwatan, comme il en donne très rarement, il évoque plusieurs sujets sur sa riche carrière politique. J'ai quand même retenu la partie dont il évoque sa démission en juin 1975, les relations entre Ali Soilihi et la France et le bilan qu'il tire de ces quarante années d'indépendance.

Ceux qui ont suivi ma conférence dans « Jeudi de l'Arc En Ciel » avec Dr Ibrahim Barwane, il y a deux ans, sur la vie d'Ali Soilihi, ils trouveront certaines références notamment lorsque je disais Ali Soilihi n'était pas un idéologue et qu'il n'a pas lu beaucoup de livre sur les Révolutions. Ses discours n'étaient que des trompes oeils, inspirés de deux livres : « extrait choisis de Mao Zedong et le Capital de Marx ».

S'agissant de sa démission, je trouve inapproprié lorsqu'il dit : « j'ai démissionné ». Il aurait dit qu'il était contraint et forcé de se retirer car contrairement au prince Saïd Ibrahim en 1972, sa censure est justifiée par le fait qu'il était chef de gouvernement. Pour le cas de Mouzaoir, il a été désavoué par ses pairs. Les raisons, il les a évoquées en l'occurrence la lettre qu'il a envoyé au Président de l'Assemblée Nationale Française et au Président Français sur la composition du comité constitutionnel. La réaction de Saïd Attoumane Saïd Ahmed, président par intérim, ne s'était pas fait attendre, il a convoqué la chambre des Députés, les députés ont voté une motion de confiance à A Abdallah, ce qui valait motion de défiance à son président. Il a tiré ses conclusions en se retirant de la présidence.

Ce comportement a fait de lui, sans aucun un grand homme, qui a des convictions, une dignité et un honneur comme on ne peut trouver, dans beaucoup de dirigeants en Afrique. Malgré ce désaveux, Mouzaoir Abdallah a continué à œuvrer pour l'accession du pays à l'indépendance, notamment la déclaration unilatérale survenue quelques semaines après. Il a montré la voie que l'Homme n'est rien face à l'intérêt supérieur de la Nation. Il a su faire la part des choses entre ses comptes personnels et les enjeux nationaux. Le soir du coup d'état du 3 Août 1975, il va changer de camp pour rejoindre le Front National Uni, dans le cadre dune continuité de ses convictions profondes.

Je regrette pourtant des faits marquants, comme la tentative du gouvernement où il fut membre en sa qualité de Ministre d'état, chargé des relations avec Paris, de rassembler toutes les formations dans le cadre d'un gouvernement d'Union nationale, où Ali Soilihi était prévu : Premier Ministre. Trois réunions préparatoires avaient eu lieu dont deux chez Mohamed Ahmed et le dernier chez Abdérémane Sidi. Autre fait oublié est cette date du 6 septembre 1975, celle qui a tué dans l'œuf tout le travail qui a conduit le pays à sa souveraineté.

En cette année du 40ème anniversaire, nombreux sont les jeunes qui affichent leur désarroi devant l'échec épatent de notre indépendance si l'on compare le développement de nos voisins Seychelles, Mozambique etc. Le coup d'état du 3 Août 1975, aurait pu passer comme celui de France Albert René aux Seychelles si le notre n'était pas entaché par l'arrivée des mercenaires pour consolider le putsch. Or, depuis cette date du 6 septembre, qui a vu l'arrivée des mercenaires dans le pays, négociés par Yves Lebret, tous nos dirigeants se voient supporter avec une épée de Damoclès sur leur tête.

Si Denard est parti quelques mois après sont arrivée, il a laissé le capitaine Guilsou qui sera rejoint plus tard par Christian avec son bateau le « Munganya ». Ce sont eux qui assuraient sa garde rapprochée, et ce sont eux, qui ont facilité sa capture. Le retour de Bob le 13 mai 1978 et son installation est une conséquence indéniable du 6 septembre 1975.

Pourquoi donc, Cheihou a omis de souligner cette épisode alors qu'il a évoqué le rapport constant du Mongozi avec la France. Il a noté la présence à ses côtés de français comme Auguste dont il dit avoir travaillé avec lui à l'agriculture, mais n'a pas évoqué le cas de Hervé Chagnoux, cet ancien conseiller du Délégué de la France devenu son principal conseiller. Le cas d'Yves Lebret, un cousin de Giscard d'Estaing, nommé Ambassadeur Itinérant et Plénipotentiaire pour l'Europe.

Ce sont certes comme dirait l'autre, des détails, mais qui nous coûtent chers à tel point que dernièrement, notre président Ikililou Dhoinine a disparu pendant deux semaines, sans que cela n'ait inquiété personne. Aucun de nos journalistes, n'a jugé bon de lui poser la question sur sa disparition temporaire.

L'habilité intellectuelle de l'homme, se découvre dans le trou de mémoire qu'il a laissé aux lecteurs sur les conséquences de sa lettre aux Députés Français. Cette caution du président de la chambre qu'il fut, a permis de propulser l'idée des socialistes français, de proposer un amendement qui demandait à ce que la composition de l'Assemblée Constituante soit de parité égale entre le pouvoir et l''opposition. Partant de cet amendement de Gauche, la droite de Messmer et Poher n'a pas raté l'occasion pour rajouter qu'une fois le texte constitutionnel rédigé, il sera soumis à référendum île par île. Ce texte déformé, provoquera la colère socialiste, mais au lieu de se racheter en suivant le parti communiste pour voter contre le texte, il s'est abstenu, laissant la loi passer à la majorité relative.

Le gouvernement comorien, sur le conseil de Maître Alliot, n'a eu d'autres choix que la proclamation de l'indépendance unilatérale, sans attendre la promulgation de la loi. On voit bien que ceux qui croient que le transfert de la capitale est la raison fondamentale de la séparation de Mayotte ont tort. Ali Soilihi se croyait suffisamment fort pour contraindre Marcel Henry, il s'est perçu tard et je dirai beaucoup plus tard qu'il ne faisait pas le poids. Ainsi va la question de Mayotte !

Je salue cependant son courage, car en ces temps de noces, oser dire que les discours révolutionnaires n'avaient d'autres significations que de tromper nos voisins, ce n'est pas n'importe qui, qui aurait ce cran de vérité.

Ce texte est quand même très intéressant pour celui qui le dit, pour ma part, il me sert de rampe pour ma prochaine contribution au débat que je publierai en Octobre 2015 sur un sujet très brûlant : « Pourquoi a-t-on assassiné Ali Soilihi ?». Un texte dont Cheihou aura à apprécier comme d'autres de ses collaborateurs : Ali Haribou, Caambi El Yachourtui, Ali Toihir, Mohamed Hassanaly, Salim Hadj Himidi et bien d'autres.

Paris le 24 Août 2015.
Mohamed Chanfiou.

INTERVIEW EXCLUSIVE DE SEM MOUZAWAR ABDALLAH
Sources: ALWATAN du 20/082015
INTERVIEW DE MOUZAOIR ABDALLAH DANS ALWATAN DU 20 AOUT : UN VRAI DEBAT TRUFFE VOLONTAIREMENT D'ERREURS.Mouzawar Abdallah : «Mes amis politiques m'ont dupé et trahi»

EXCLUSIVITE. Mouzawar Abdallah est loin d'être un inconnu dans le marigot politique des Comores. Il en fut même l'un des brillants acteurs. Après avoir observé un long silence, il a accepté de répondre à nos questions. L'ancien ministre des Affaires étrangères du régime d'Ali Soilih se montre ces derniers temps très actif dans la défense de la mémoire et de l'œuvre de Mongozi.

On ne vous entend plus depuis votre départ de la Cour Constitutionnelle. Avez-vous déjà pris votre retraite politique ? Pourquoi vous êtes-vous imposé ce silence ?

C'est depuis que j'ai quitté mes responsabilités politiques, puisqu'à la Cour constitutionnelle, j'ai été tenu par le devoir de réserve. Donc, je ne pouvais pas m'exprimer devant la presse. Aujourd'hui, 40 ans après, période durant laquelle a duré le deuil d'Ali Soilihi, je trouve qu'il est temps de rompre le silence. Au cours de ces quarante ans, j'ai effectué un laps de temps très court avec Djohar, en tant que conseiller aux affaires économiques à la présidence, lui en tant que frère d'Ali Soilihi. Puis un an en tant que ministre de l'Education nationale, avec Taki.

La Cour constitutionnelle a souvent été l'objet de sévères critiques, surtout en période électorale. Reconnaissez-vous, avec le recul, que l'institution n'est pas aussi indépendante du pouvoir politique qu'on l'aurait souhaité?

L'expérience que j'ai de la Cour Constitutionnelle, c'est que les positions finales de cette juridiction reposent sur le droit. Il ne peut pas y avoir de positions individuelles ou politiques qui transcendent le droit. A mon passage à la tête de cette haute juridiction, j'ai eu l'occasion de faire l'objet de pressions. Mais, sous le régime Azali, j'ai refusé la nomination de son représentant à la commission électorale car elle n'a pas été faite dans le respect des règles de droit. Et Azali a procédé à la nomination d'une autre personne. Sous Sambi, les proches du pouvoir m'ont demandé de jouer ma carte de président de la Cour pour faire passer le candidat du pouvoir au deuxième tour. J'ai refusé ; je n'ai pas voulu jouer le jeu. Après cette histoire, une délégation iranienne est venue me voir pour la prolongation du mandat de Sambi. Je leur ai donné comme réponse que je ne suis pas habilité à prolonger des mandats, seul un référendum populaire, demandé par le chef de l'Etat ou de l'Assemblée nationale, peut décider une révision de la constitution.

Parlons d'Ali Soilihi dont vous étiez le ministre des Affaires étrangères. Certains lui reprochent notamment d'être celui qui a ouvert le chapitre noir des coups d'Etat aux Comores. Franchement, y avait-il besoin de faire un coup d'Etat un mois et demi seulement après l'indépendance ?

Les gens apportent un jugement sur l'acte du coup d'Etat. Mais, les éléments qui ont conduit à ce coup d'Etat n'ont jamais été abordés. La réflexion a été faite au Front national uni (Fnu), dont le leader était Ali Soilihi. Immédiatement après le référendum sur l'autodétermination, alors que j'étais président de la chambre des députés, Ali Soilihi m'a contacté pour me demander d'organiser une rencontre entre les différents partis politiques. Pour Ali Soilihi, cette démarche consistait à permettre au pays d'accéder à l'indépendance en ordre uni, à trouver un compris entre les différents partis politiques et à avoir une vision commune quant aux destinées du futur des Comores, particulièrement sur le plan constitutionnel. Pour Ahmed Abdallah, il ne fallait pas qu'il y ait un pouvoir intermédiaire et pour cela, il fallait éliminer les Mahorais des négociations. J'ai considéré que j'étais désavoué par Ahmed Abdallah, j'ai démissionné de l'assemblée. J'ai écris au parlement français pour leur demander d'imposer un comité constitutionnel qui serait composé du gouvernement Abdallah, de la chambre des députés et des partis politiques, Ahmed Abdallah a refusé cette formule. C'est de là qu'Ali Soilihi a compris qu'il n'avait pas d'autre voie de recours que le coup d'Etat.

On dit que Mongozi a été d'abord manipulé par des réseaux français avant d'adopter cette posture anti-française et de tenir ces discours particulièrement critiques contre Bilmapuzi, entendez le colon. Comment analysez-vous ce double discours d'Ali Soilihi?

Ali Soilihi n'a jamais cessé d'avoir des rapports avec les Français, par l'intermédiaire du Sénégal, qui avait une ambassade à Moroni et par l'intermédiaire d'un Français du nom d'Auguste, directeur du service de l'agriculture à Moroni, son ami personnel. En tant que ministre des Affaires étrangères, j'ai eu à le constater. Il m'a dit clairement que les Français devaient revenir. Il a eu une position tactique et un langage politique ; ce qui lui a permis d'obtenir la caution de l'Afrique, surtout dans la région, comme le Kenya, le président Nyerere de la Tanzanie et le président de Madagascar, Didier Ratsiraka, qui sont des nationalistes convaincus.

Comment pouvez-vous travailler pour le retour d'un régime comme celui d'Ali Soilihi, un régime qualifié de brutal, qui embastillait ses opposants et qui ne tolérait pas la moindre contradiction, entre autres ?

Certes, il y a eu des erreurs, mais la réalité est que pendant le peu de temps qu'il a gardé le pouvoir, le changement était réel dans le pays, les avancées économiques étaient significatives. Dans mes fonctions de ministre des Affaires étrangères, je sais quels sont les pays qui ont passé des accords de coopération diplomatique, politique et économique avec les Comores, il y en a beaucoup. Je peux vous assurer que tous nos actes d'adhésion aux différentes institutions financières internationales ont été signés sous le régime d'Ali Soilihi.

Avec la fin des idéologies, la révolution soilihiste a-t-elle encore un sens ?

Son choix de doctrine reposait sur le progrès et l'engagement ; les responsables politiques doivent comprendre qu'ils ne peuvent pas progresser dans le vide. Il faut qu'ils se réunissent et qu'ils opèrent des choix concrets sur l'avenir du pays. La situation des Comores aujourd'hui est catastrophique, il y a un drame économique réel dans le pays. On va rester dans cet esprit là jusqu'à quand? Il faut restaurer la confiance.
Racontez-vous comment avez-vous appris la mort d'Ali Soilih ?

J'ai vécu la mort d'Ali Soilihi comme tout musulman, comme tout Comorien qui perd un être cher, tout ce que je pouvais lui donner, c'est de rester fidèle à sa mémoire et d'observer le deuil. A sa mort je ne pouvais pas oublier l'estime qu'il avait pour moi ; il tenait à m'associer dans ses rencontres importantes avec les personnalités, partis ou groupements politiques, alors que je ne faisais pas partie de son clan. Il avait une estime réelle de ma personne, ce qui m'a amené à respecter et à observer un deuil et à me retirer de la vie politique dans toute cette période de 40 ans. Maintenant, j'estime que les temps ont changé, la vision du pouvoir d'Ali Soilihi a été modifiée dans les esprits des Comoriens et c'est le moment de faire le bilan et je suis prêt à porter ma part de contribution.

Si l'on vous demandait de définir ce qu'est le Soilihisme, que diriez-vous ?

Le soilihisme est un choix politique qui n'a pas de référence idéologique car, il disait qu'il évoluait dans une idéologie neutraliste positive. Pour lui, cette idéologie neutraliste positive lui donnait la possibilité d'opérer un choix pour ou contre le socialisme, ou pour ou contre le capitalisme et d'insérer sa propre doctrine dans le choix des différentes idéologies qui avaient cours dans le pays. Il se donnait la possibilité de faire un choix, c'est pourquoi il disait qu'il était neutre, et opérait des choix que je considère positifs.

Vous avez été le ministre des Affaires étrangères d'Ali Soilihi. Que pensez-vous des orientations actuelles de la diplomatie comorienne, notamment sur la question de Mayotte ?

(Rires). Est-ce qu'il y a des orientations diplomatiques ? Il faut se demander quel est l'avenir diplomatique des Comores avec la France ? Les Français ont une présence réelle aux Comores, tout ce qui se passe actuellement relève des divergences épidermiques. Vous savez, rien ne m'échappe dans la complexité de la question de Mayotte. A l'heure actuelle, la question est devenue très difficile car les problèmes qui se posaient en 1975 ne sont plus les mêmes en 2015, les intérêts sont devenus pratiquement divergents. Des problèmes purement de survie surgissent. Le Mahorais reconnait qu'il est Comorien. Dans les autres îles, il y a tellement de problèmes qui interfèrent dans le débat politique et qui compliquent la question.

Quarante ans après l'indépendance, certains pensent que les Comores marchent à reculons. Avez-vous la même impression ?

40 ans près l'indépendance, les Comores n'ont pas encore trouvé la voie pour assurer leur véritable développement, mais avancer à reculons, non. Il a des intellectuels, il y a des cadres qui sont formés, le corps médical qui est constitué. Si vous allez à l'hôpital et vous n'avez pas de nivaquine, ce n'est pas la faute aux médecins. C'est la faute à la gestion financière du pays.

Avec le recul, reconnaissez-vous avoir commis, dans votre parcours politique, des erreurs ? Si oui lesquelles, par exemple ?

Je ne peux pas dire que j'ai commis des erreurs politiques, car mes choix politiques ont été faits en plein accord avec mes partenaires. Je dirais que j'étais dupé, j'ai des gens sur qui je faisais confiance, ils ne méritaient pas la confiance que je leur faisais. J'ai desservi mes propres intérêts au profit de mon parti.

Propos recueillis par Mariata Moussa

lundi 24 août 2015

Mamadou : un problème pour les Comores


L’économie comorienne réunit depuis la colonisation plusieurs difficultés : une population majoritairement jeune à laquelle il faut offrir un emploi, une minorité travaillant pour une majorité, une forte démographie, un manque de terres agricoles, des techniques de production rudimentaires, une production vivrière insuffisante (essentiellement tournée vers les plantes industrielles : vanille, girofle et ylang) pour les besoins locaux (d’où des importations massives), absence d’infrastructures et d’équipements nécessaires au bon fonctionnement d’un pays (peu de routes, ports sous-équipés, manque de compagnie aérienne, hôpitaux et écoles insuffisants, adduction d’eau et électrification embryonnaires…). D’où une économie mal partie, déjà sous perfusion à l’époque coloniale : l’administration du pays fonctionne grâce à l’argent venant de Paris (Mahmoud Ibrahime, Said Mohamed Cheikh 1904-1970. Parcours d’un conservateur) !

A ces handicaps déjà très lourds s’ajoute le grand mariage à Ngazidja, l’île-capitale du pays. Cette institution est devenue un bulldozer très puissant, qui ne supporte la concurrence d’aucune autre autorité et écrase du coup tout au passage : religion comme politique. Elle fige les mentalités de l’île motrice du pays dans des comportements complètement irrationnels et la population dans une situation de pauvreté permanente. Or ce pays a vocation sinon à sortir de la misère du moins à la réduire. Car comment persister à demeurer dans des pratiques d’un autre temps (dépenser toutes ses économies et s’endetter !) non pas pour construire un avenir mais pour respecter scrupuleusement la tradition ? Le développement économique d’un pays présuppose une société en perpétuelle transformation et exige une « […] volonté non de subir mais de dominer le milieu naturel, et du même coup, souci simultané de mesure, de rationalité, d’avenir (ou de prévision). » Et dans cette perspective, « L’avenir n’est pas conçu comme répétition de ce qui a été […]. La tradition ne suffit plus à consacrer les pouvoirs et les institutions » (Raymond Aron, Les Sociétés modernes).

Et c’est là qu’on attendrait de Mohamed Ali Soilihi, cet ingénieur agronome très expérimenté, a priori connaisseur de la situation nationale et internationale, plusieurs fois ministre des finances, une expertise économique et financière capable de sortir le pays de l’impasse économique dans laquelle le pays se débat depuis toujours. On nous le présente depuis toujours d’ailleurs comme quelqu’un de rigoureux et compétent apprécié des pays amis et des bailleurs de fonds. Il semble du reste qu’il soit très bien vu à l’Elysée !
 Mais non pas du tout : tout ce qu’il a réussi à faire, c’est à être ministre de tous les gouvernements successifs depuis plus de trente ans ! Quant à ses compétences, on peut les chercher longtemps mais je crains qu’on ne les trouve nulle part. Se limiteraient-elles à plaire aux bailleurs de fonds pour qu’ils l’imposent à tous les présidents comoriens au ministère des finances ?
 On constate cependant que même ces bailleurs de fonds commencent à le lâcher : de rapports en rapports, le FMI répète que l’économie du pays va mal – et les Comoriens, eux, s’en rendent compte tous les jours ! Dans son rapport du 16 juin 2015, le FMI décrit une situation quasi-apocalyptique du pays : « La situation économique des Comores s’est dégradée au cours des derniers mois. La crise dans le secteur de l’électricité a affecté négativement l’activité économique […] La situation budgétaire difficile a été impactée par l’augmentation de la masse salariale […] ». Et le FMI d’ajouter que « […] les perspectives demeurent difficiles pour l’économie comorienne. »
 C’est bien ce Mohamed Ali Soilihi, politique médiocre, homme incompétent et déjà un problème dont le pays n’arrive pas à se débarrasser, qui envisage de quitter la place de l’indépendance pour Beit Salam. Les Comoriens jugeront en âme et conscience. Mais qu’ils ne se plaignent pas après car on ne change pas à quatre-vingts ans.

Présidentielles de 2016 : qui pourra se présenter aux primaires?

Mohamed Chanfiou
source facebook

Présidentielles de 2016 : qui pourra se présenter aux primaires?

Cette question qui perturbe la vie politique ces derniers temps a été le sujet d'un débat sur l'émission de la radio parisienne "Echo des îles" où j'étais un des invités. Je pense que si l'on veut continuer la masturbation intellectuelle, le temps est libre. Mais les textes sont formels. D'abord l'article 7 de la nouvelle constitution dit que "chaque île autonome établit librement sa loi statutaire .....".

Dans la loi de la Grande comore, il est dit "est grand comorien, tout comorien de père ou de mère grand comorien." L'article 13 de cette même constitution établit une tournante entre les îles. a moins de me démontrer comment les arbres, les pierres, les montagnes etc qui constituent la superficie de chaque lie vont choisir, alors il revient de faire le choix parmi les gens de île, ce qui n'enlève en rien le droit de chaque comorien de voter là il se trouve où il est inscrit sur les listes électorales.

Chaque comorien électeur n'est pas forcement éligible. Quelqu'un qui n'a pas un bulletin n°3 vierge, peut voter mais n'est pas éligible. Les autres mandats, gouverneur, députés, conseiller etc; ne sont pas tournants entre les îles, par voie de conséquence, chaque citoyen peut se présenter sans entrave.

Tant que la présidente sera tournante, seuls les électeurs dune île, reconnu citoyens de cette île, par la loi fondamentale de l'île peuvent se présenter, s'ils répondent aux 9 autres conditions prévues par le code électoral.

Je voudrais aussi attirer l'attention de ceux qui veulent faire croire que la loi de l'Union prime sur celle des îles que cette disposition ne s'applique que s'il y a conflit d'intérêt entre les deux pouvoirs, ce qui n'est pas le cas.

Mouzawar Abdallah : «Mes amis politiques m’ont dupé et trahi»

INTERVIEW EXCLUSIVE DE SEM MOUZAWAR ABDALLAH
Sources: ALWATAN du 20/082015

Mouzawar Abdallah : «Mes amis politiques m’ont dupé et trahi»


EXCLUSIVITE. Mouzawar Abdallah est loin d’être un inconnu dans le marigot politique des Comores. Il en fut même l’un des brillants acteurs. Après avoir observé un long silence, il a accepté de répondre à nos questions. L’ancien ministre des Affaires étrangères du régime d’Ali Soilih se montre ces derniers temps très actif dans la défense de la mémoire et de l’œuvre de Mongozi.

On ne vous entend plus depuis votre départ de la Cour Constitutionnelle. Avez-vous déjà pris votre retraite politique ? Pourquoi vous êtes-vous imposé ce silence ?

C’est depuis que j’ai quitté mes responsabilités politiques, puisqu’à la Cour constitutionnelle, j’ai été tenu par le devoir de réserve. Donc, je ne pouvais pas m’exprimer devant la presse. Aujourd’hui, 40 ans après, période durant laquelle a duré le deuil d’Ali Soilihi, je trouve qu’il est temps de rompre le silence. Au cours de ces quarante ans, j’ai effectué un laps de temps très court avec Djohar, en tant que conseiller aux affaires économiques à la présidence, lui en tant que frère d’Ali Soilihi. Puis un an en tant que ministre de l’Education nationale, avec Taki.

La Cour constitutionnelle a souvent été l’objet de sévères critiques, surtout en période électorale. Reconnaissez-vous, avec le recul, que l’institution n’est pas aussi indépendante du pouvoir politique qu’on l’aurait souhaité?

L’expérience que j’ai de la Cour Constitutionnelle, c’est que les positions finales de cette juridiction reposent sur le droit. Il ne peut pas y avoir de positions individuelles ou politiques qui transcendent le droit. A mon passage à la tête de cette haute juridiction, j’ai eu l’occasion de faire l’objet de pressions. Mais, sous le régime Azali, j’ai refusé la nomination de son représentant à la commission électorale car elle n’a pas été faite dans le respect des règles de droit. Et Azali a procédé à la nomination d’une autre personne. Sous Sambi, les proches du pouvoir m’ont demandé de jouer ma carte de président de la Cour pour faire passer le candidat du pouvoir au deuxième tour. J’ai refusé ; je n’ai pas voulu jouer le jeu. Après cette histoire, une délégation iranienne est venue me voir pour la prolongation du mandat de Sambi. Je leur ai donné comme réponse que je ne suis pas habilité à prolonger des mandats, seul un référendum populaire, demandé par le chef de l’Etat ou de l’Assemblée nationale, peut décider une révision de la constitution.

Parlons d’Ali Soilihi dont vous étiez le ministre des Affaires étrangères. Certains lui reprochent notamment d’être celui qui a ouvert le chapitre noir des coups d’Etat aux Comores. Franchement, y avait-il besoin de faire un coup d’Etat un mois et demi seulement après l’indépendance ?

Les gens apportent un jugement sur l’acte du coup d’Etat. Mais, les éléments qui ont conduit à ce coup d’Etat n’ont jamais été abordés. La réflexion a été faite au Front national uni (Fnu), dont le leader était Ali Soilihi. Immédiatement après le référendum sur l’autodétermination, alors que j’étais président de la chambre des députés, Ali Soilihi m’a contacté pour me demander d’organiser une rencontre entre les différents partis politiques. Pour Ali Soilihi, cette démarche consistait à permettre au pays d’accéder à l’indépendance en ordre uni, à trouver un compris entre les différents partis politiques et à avoir une vision commune quant aux destinées du futur des Comores, particulièrement sur le plan constitutionnel. Pour Ahmed Abdallah, il ne fallait pas qu’il y ait un pouvoir intermédiaire et pour cela, il fallait éliminer les Mahorais des négociations. J’ai considéré que j’étais désavoué par Ahmed Abdallah, j’ai démissionné de l’assemblée. J’ai écris au parlement français pour leur demander d’imposer un comité constitutionnel qui serait composé du gouvernement Abdallah, de la chambre des députés et des partis politiques, Ahmed Abdallah a refusé cette formule. C’est de là qu’Ali Soilihi a compris qu’il n’avait pas d’autre voie de recours que le coup d’Etat.

On dit que Mongozi a été d’abord manipulé par des réseaux français avant d’adopter cette posture anti-française et de tenir ces discours particulièrement critiques contre Bilmapuzi, entendez le colon. Comment analysez-vous ce double discours d’Ali Soilihi?

Ali Soilihi n’a jamais cessé d’avoir des rapports avec les Français, par l’intermédiaire du Sénégal, qui avait une ambassade à Moroni et par l’intermédiaire d’un Français du nom d’Auguste, directeur du service de l’agriculture à Moroni, son ami personnel. En tant que ministre des Affaires étrangères, j’ai eu à le constater. Il m’a dit clairement que les Français devaient revenir. Il a eu une position tactique et un langage politique ; ce qui lui a permis d’obtenir la caution de l’Afrique, surtout dans la région, comme le Kenya, le président Nyerere de la Tanzanie et le président de Madagascar, Didier Ratsiraka, qui sont des nationalistes convaincus.

Comment pouvez-vous travailler pour le retour d’un régime comme celui d’Ali Soilihi, un régime qualifié de brutal, qui embastillait ses opposants et qui ne tolérait pas la moindre contradiction, entre autres ?

Certes, il y a eu des erreurs, mais la réalité est que pendant le peu de temps qu’il a gardé le pouvoir, le changement était réel dans le pays, les avancées économiques étaient significatives. Dans mes fonctions de ministre des Affaires étrangères, je sais quels sont les pays qui ont passé des accords de coopération diplomatique, politique et économique avec les Comores, il y en a beaucoup. Je peux vous assurer que tous nos actes d’adhésion aux différentes institutions financières internationales ont été signés sous le régime d’Ali Soilihi.

Avec la fin des idéologies, la révolution soilihiste a-t-elle encore un sens ?

Son choix de doctrine reposait sur le progrès et l’engagement ; les responsables politiques doivent comprendre qu’ils ne peuvent pas progresser dans le vide. Il faut qu’ils se réunissent et qu’ils opèrent des choix concrets sur l’avenir du pays. La situation des Comores aujourd’hui est catastrophique, il y a un drame économique réel dans le pays. On va rester dans cet esprit là jusqu’à quand? Il faut restaurer la confiance.

Racontez-vous comment avez-vous appris la mort d’Ali Soilih ?

J’ai vécu la mort d’Ali Soilihi comme tout musulman, comme tout Comorien qui perd un être cher, tout ce que je pouvais lui donner, c’est de rester fidèle à sa mémoire et d’observer le deuil. A sa mort je ne pouvais pas oublier l’estime qu’il avait pour moi ; il tenait à m’associer dans ses rencontres importantes avec les personnalités, partis ou groupements politiques, alors que je ne faisais pas partie de son clan. Il avait une estime réelle de ma personne, ce qui m’a amené à respecter et à observer un deuil et à me retirer de la vie politique dans toute cette période de 40 ans. Maintenant, j’estime que les temps ont changé, la vision du pouvoir d’Ali Soilihi a été modifiée dans les esprits des Comoriens et c’est le moment de faire le bilan et je suis prêt à porter ma part de contribution.


Si l’on vous demandait de définir ce qu’est le Soilihisme, que diriez-vous ?

Le soilihisme est un choix politique qui n’a pas de référence idéologique car, il disait qu’il évoluait dans une idéologie neutraliste positive. Pour lui, cette idéologie neutraliste positive lui donnait la possibilité d’opérer un choix pour ou contre le socialisme, ou pour ou contre le capitalisme et d’insérer sa propre doctrine dans le choix des différentes idéologies qui avaient cours dans le pays. Il se donnait la possibilité de faire un choix, c’est pourquoi il disait qu’il était neutre, et opérait des choix que je considère positifs.

Vous avez été le ministre des Affaires étrangères d’Ali Soilihi. Que pensez-vous des orientations actuelles de la diplomatie comorienne, notamment sur la question de Mayotte ?

(Rires). Est-ce qu’il y a des orientations diplomatiques ? Il faut se demander quel est l’avenir diplomatique des Comores avec la France ? Les Français ont une présence réelle aux Comores, tout ce qui se passe actuellement relève des divergences épidermiques. Vous savez, rien ne m’échappe dans la complexité de la question de Mayotte. A l’heure actuelle, la question est devenue très difficile car les problèmes qui se posaient en 1975 ne sont plus les mêmes en 2015, les intérêts sont devenus pratiquement divergents. Des problèmes purement de survie surgissent. Le Mahorais reconnait qu’il est Comorien. Dans les autres îles, il y a tellement de problèmes qui interfèrent dans le débat politique et qui compliquent la question.

Quarante ans après l’indépendance, certains pensent que les Comores marchent à reculons. Avez-vous la même impression ?

40 ans près l’indépendance, les Comores n’ont pas encore trouvé la voie pour assurer leur véritable développement, mais avancer à reculons, non. Il a des intellectuels, il y a des cadres qui sont formés, le corps médical qui est constitué. Si vous allez à l’hôpital et vous n’avez pas de nivaquine, ce n’est pas la faute aux médecins. C’est la faute à la gestion financière du pays.

Avec le recul, reconnaissez-vous avoir commis, dans votre parcours politique, des erreurs ? Si oui lesquelles, par exemple ?

Je ne peux pas dire que j’ai commis des erreurs politiques, car mes choix politiques ont été faits en plein accord avec mes partenaires. Je dirais que j’étais dupé, j’ai des gens sur qui je faisais confiance, ils ne méritaient pas la confiance que je leur faisais. J’ai desservi mes propres intérêts au profit de mon parti.


Propos recueillis par Mariata Moussa