mercredi 18 juin 2014

Le pétrole à l’origine du coup d’Etat avorté




La licence d’exploration du pétrole serait à l’origine du coup d’Etat manqué du 20 avril 2013, selon le commissaire du gouvernement près la cour de la sureté de l’Etat. Ce dernier, de retour d’une mission en France avec le juge d’instruction en charge de ce dossier, se dit « satisfait ».




Le pétrole comorien fait d’ores et déjà l’objet de convoitise avant même son exploitation, à en croire Soilihi Mahmoud Soilihi alias Sako, commissaire du gouvernement près la cour de sureté de l’Etat. Dans un point de presse tenu hier, de retour d’une mission à Paris avec le juge d’instruction en charge du dossier, le commissaire donne un peu plus de précision sur le mobile de la tentative de coup d’Etat manqué impliquant des comoriens et des expatriés. « L’origine de ce coup d’Etat est liée à l’obtention d’une licence d’exploration du pétrole aux Comores dont l’objectif des putschistes était de placer une marionnette facile à manipuler », a-t-il fait savoir.
Dans son intervention, Sako semble convaincu des investigations faites par la police de Paris, sous la direction du Procureur de la République, pour arriver à établir le mobile de ce putsch. A l’entendre, les enquêteurs français ont épluché les facturations détaillées des lignes téléphoniques et messages électroniques des personnes impliquées dans cette affaire pour pouvoir établir le lien avec le coup manqué. « Toute la lumière a été faite sur cette affaire et les résultats de leurs investigations sont très utiles à la manifestation de la vérité », a-t-il précisé.
Selon le commissaire du gouvernement, le parquet de Moroni attend les procès verbaux et le retour de la commission rogatoire internationale, instituée le 7 avril 2014, chargée de faire la lumière sur cette affaire qui implique entre autres un haut gradé de l’armée nationale, un fils d’un ancien président, un politicien et des mercenaires africains pour « pouvoir régler l’affaire et la juger dans les meilleurs délais », a-t-il précisé.
Sako se dit « satisfait » de la coopération judiciaire française sur cette affaire et a espoir que les « autorités judiciaires françaises prendront toutes les dispositions appropriées pour que les personnes impliquées dans cette affaire et qui se trouvent dans le territoire français soient jugés, conformément à la loi française ». Et lui de profiter de l’occasion pour tacler les avocats des prévenus dans cette affaire, dont il dit prendre acte de leurs propos, qu’il qualifie de « mensongers, diffamatoires et humiliants » et qui « sont adressés aux magistrats de la Cour de la Sureté de l’Etat ainsi qu’une incitation à la haine contre ces magistrats ».
« Je leur dit que cette affaire n’est pas une plaisanterie, mais une affaire sérieuse », a-t-il mis en garde. Pour rappel, en avril 2013, les autorités militaires du pays ont annoncé avoir déjoué un coup d’Etat manqué, visant au renversement du régime. Plusieurs personnes ont été interpellées dont des comoriens et des mercenaires congolais. Ils sont accusés de complot et attentat contre l’autorité de l’Etat comorien et l’intégrité du territoire national, détention d’armes à feu et non dénonciation des crimes et délits. Les prévenus sont placés en détention provisoire à la maison d’arrêt de Moroni dans l’attente de leur procès.
Maoulida Mbaé


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