vendredi 28 août 2015

ELECTION PRESIDENTIELLES, PROFIL DU CANDIDAT IDEAL


Dans quelques mois, les Comoriens seront appelés à choisir la femme ou l’homme qui conduira leur destin pour succéder à l’actuel président Dr Ikililou Dhoinine. Étant donnée la grandeur de la tache, la lourdeur de la mission, l’exigence de la responsabilité, il me paraît nécessaire de mettre au jour les traits de caractère, les ressources et qualités nécessaires pour être un bon chef d’État dont la Nation aspire. Deux configurations sont essentielles pour choisir un candidat : l’offre politique qu’il propose, autrement dit le programme, et son profil sociologique. Je m’intéresse aujourd’hui au profil, le temps viendra pour parler de l’offre politique.


Être président, ce n’est ni un ministre ni un gouverneur. C’est un chef d’État. De ce fait, un chef d’État doit incarner à ce titre la nation. Il doit être doté d’une stature et d’une autorité incontestable à l’échelle nationale et internationale. Il doit être capable de donner de la voix et des idées à la république dont il est le garant, et de bénéficier d’une solennité, d’une carrure haute. Il doit penser à inscrire son action dans le temps, dans l’histoire des Comores et à exprimer un goût prononcé pour l’histoire et à la place qu’il veut occuper. Être président demande d’avoir en permanence une conscience d’une grande responsabilité, de vouloir assumer le destin de la nation, de disposer du sens des priorités, de savoir prendre les grandes décisions qui concernent l’avenir du pays. Il doit se prémunir de faire quelque chose qui pourrait choquer la morale des Comoriens ou de froisser la conscience collective. Un candidat qui aspire à la haute magistrature du pays devait sécuriser son image, et continuer à la protéger. Il doit être capable de garder un secret, travailler en équipe et décider seul sans le faire selon ses intérêts personnels, mais en fonction de l’intérêt général. Il doit être capable de recadrer les ministres quand ils s’écartent de la ligne qu’il a tracée pour le pays.
Incarnation de la nation, être président ce n’est pas un chef d’un parti ni un représentant des cantons, c’est le président de tous les Comoriens. Pour cela, il doit se placer au-delà de la mêlée et être capable de statuer entre des intérêts contradictoires et des opinions opposées, et essayer de trouver la voie de la justice et celle du consensus. Il doit être capable de réserver une place importante à l’opposition lors des prises des décisions sur les grandes questions de finances publiques et de la sécurité intérieure.
Il doit avoir une capacité de travail et une prédisposition à gouverner, à évoquer l’esprit républicain, à imprimer la voie de l’unité, et à porter en son sein l’identité comorienne dans sa dimension charnelle, culturelle et spirituelle. C’est-à-dire qu’il doit incarner non seulement l’autorité de l’État, mais également conserver dans son style, dans son quotidien les valeurs du pays. Il doit être capable de concilier les valeurs islamiques, africaines et universelles. Être président suppose qu’il soit un trait d’union entre l’Orient, qui est proche de notre culture, de notre spiritualité et l’Occident avec qui nous partageons une histoire commune et dont nos institutions s’inspirent en grande partie.
Il doit avoir une cohérence idéologique solide, et des convictions fortes. On ne doit pas constater dans l’histoire qu’il a vécue des traces d’une versatilité politique, ni attester qu’il a changé d’un camp à l’autre quand l’adversité l’atteint. Car cela montrerait une faiblesse politique, une posture inquiétante et moins rassurante, portée à la recherche de la survie personnelle, beaucoup plus qu’à la quête du plus grand intérêt national.
Cette conviction idéologique doit s’éprouver par le fait qu’il a été capable durant sa carrière politique de s’opposer, et traverser une expérience politique éloignée des pouvoirs et de ses attributs. Car cela démontrerait qu’il croit à quelque chose de plus grand, de plus sacré que le souci du quotidien. Qu’il est prêt à supporter des sacrifices pour son peuple. Qu’il est guidé par ses idéaux et non par son ambition. Car le premier caractère relève d’un homme politique, le second d’un politicien.
Toute personnalité politique qui aspire à devenir président est sommée d’exprimer cette dimension morale, sincère de la politique.
C’est-à-dire que face à la grandeur des enjeux qui l’attendent, un candidat à la présidence de la République doit détenir des ressources morales, intellectuelles et culturelles, avoir une grande connaissance des dossiers, sur de grandes questions en matière économique, sociale, éducative, institutionnelle et religieuse.
Il doit s’exprimer parfaitement en comorien et être capable de maîtriser les bases de la connaissance religieuse, parce qu’en terre comorienne, un chef de l’État est aussi le chef des croyants. Il doit également maîtriser les nouvelles technologies. Un président incapable d’envoyer lui-même ses e-mails, de naviguer sur internet, c’est un président en déphasage avec son temps et avec la jeunesse. Il sera donc incapable de comprendre le monde d’aujourd’hui.
Un candidat à la présidence de la République doit attester des capacités physiques qui lui permettront d’être disponible, de servir son peuple avec passion et solidité, de suivre les événements en cours, de s’occuper convenablement de la gestion de gérer des urgences qui surgissentdes affaires publiques, , et de s’en tenir à des grandes directives.
C’est dire qu’un président en phase avec son époque et avec le monde doit être politiquement crédible, intellectuellement légitime, culturellement proche du peuple et physiquement disponible.
Et vu de l’offre des candidatures telle qu’elle se présente, j’ai l’intime conviction qu’Azali Assoumani cumule à lui seul les qualités et ressources nécessaires qu’il faut pour notre Nation : Sa force de travail, son énergie, son rapport à la République, sa maîtrise des dossiers, son autorité presque naturelle, font de lui, à mes yeux, l’un des hommes politiques les plus doués de sa génération. Son expérience présidentielle, son dynamisme, son attachement aux institutions et à l’équilibre des îles plaident aussi en sa faveur. Azali Assoumani est une valeur sûre, il a la stature, le cran et le courage pour relever les défis. Il connaît bien l’histoire des Comores et les rouages de l’État. Il incarne la nation et l’autorité de l’État, et véhicule dans son quotidien l’amour du peuple et de la République. Il pourra mieux à même et mieux que personne diriger à nouveau le pays.

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