lundi 31 août 2015

Osons réfléchir et agir !


Osons réfléchir et agir !Mitsoudjé ! Dzahani ! Vanampboini !Moroni ! Les exemples sont légion ! Les forces de l'ordre se livrent t- elles à des punitions collectives ! Il suffit qu'il y ait révolte, barricade, jet de pierres pour que le vieux, le jeune, le cadre, le « je viens » soient arrêtés, bastonnés ou contraints de soulever les pierres et carcasses ! Combien de maisons défenestrées ? Combien de mosquées fracassées, de places publiques saccagées ? Combien de blessés, d'emprisonnements, de gardes à vue ?

Les habitants de la capitale ont subi les intimidations, les menaces à visage découvert d'un officier de la Gendarmerie Nationale. Ils ont été avertis : ils auront difficilement accès aux mosquées pour les prières de Al fadjr et subiront les pires des tortures les contraignant à se faire traiter à Madagascar ou en Tanzanie, si jamais « les jeunes récidivent à jeter les pierres sur les routes »!!!

Les propos ne sont pas un dérapage ! L'acte n'est pas isolé ! Est-ce alors une terreur institutionnalisée ? Une gouvernance de la sécurité publique aux abois ? Des signes d'une fin de règne non maîtrisée ou d'une instabilité programmée ?

Nous observons une punition collective qui constitue un déni de droit et une injustice criante ! Pire la libre circulation des personnes est violée ! Menacer un musulman de se rendre à la mosquée pour effectuer sa salat quotidienne n'est pas anodin ! Le chiisme tant décrié ne fait pas le poids face à cette menace. Pendant ce temps, nos hommes politiques courent et courent encore pour 2016 ! Les notables occupés par les mariages! Les cadres plongés dans les ateliers et colloques! Les ulemas à se déchirer!

Décidément, le pas des bottes est strident ! Le silence des décideurs politiques et de la classe politique en général est assourdissant! L'indifférence des Directeurs d'établissements publics affichée au grand jour face aux revendications et besoins des citoyens ne peuvent que susciter indignation et crainte ! Crainte d'une dérive de violation des droits de l'homme et d'une déstabilisation programmée. Crainte d'une dégradation vertigineuse des conditions de vie du comorien qui peine aujourd'hui à avoir de l'électricité, de l'eau, des soins, même les plus urgents, à communiquer avec aisance et des tarifs abordables.

Oser mettre le holà de cette manière de maintenir l'ordre public, de répondre aux revendications légitimes des citoyens n'est il pas un devoir collectif ? Les partis politiques, les élus, les intellectuels, la société civile ont le devoir de réfléchir, de proposer, d'agir. Il y va de l'intérêt de la démocratie, des libertés et de la stabilité de notre pays.

Sahali Assaf Mohamed

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire