mercredi 5 novembre 2014

Le FMI demande aux Comores d'améliorer les recettes


Le FMI demande aux Comores d’améliorer les recettes intérieures
Une équipe des services du Fonds Monétaire International séjourne depuis deux semaines en Union des Comores. Elle recommande de consolider et accélérer la croissance économique, d’encourager les réformes structurelles et d’améliorer le climat des affaires.

Du 20 Octobre au 4 Novembre, une équipe des services du Fonds Monétaire International (FMI) a mené des entretiens pour examiner l’évolution des finances publiques dans le pays. Le chef de mission du FMI pour les Comores pense que beaucoup restent à faire afin de consolider et accélérer une croissance économique inclusive, encourager les réformes structurelles et améliorer le climat des affaires.



« Des progrès ont été constatés mais il reste beaucoup à faire pour pouvoir bien décoller », déclare Harry Trines, le chef de mission du FMI en Union des Comores. La déclaration issue de cette mission reconnait que les Comores font face à de nombreux problèmes. L’équipe demande au gouvernement à court terme de « chercher un meilleur équilibre entre les ressources disponibles et les dépenses afin d’éviter l’apparition d’arriérés, en particulier sur les salaires et la dette extérieure et d’allouer des crédits à des initiatives importantes ». A moyen terme, il s’agit de « créer un espace budgétaire pour l’investissement des infrastructures et les dépenses sociales en accroissant considérablement les recettes, d’accélérer une croissance solidaire et la création d’emploi et de réduire la pauvreté ».



La mission a souligné que les raisons principales des difficultés actuelles résident dans le faible niveau des recettes intérieures. « La tâche la plus urgente pour les autorités consiste donc à mobiliser davantage de recettes intérieures », recommande-t-il. A cet égard, la mission encourage les autorités à consacrer leurs efforts sur le renforcement des administrations des recettes, notamment en gelant les exonérations nouvelles, en assurant une meilleure maitrise du fichier des grands contribuables et en améliorant le respect des obligations fiscales de manière générale. La mission a noté aussi qu’il importe de « renforcer la gestion des finances publiques notamment en mettant en œuvre une gestion de trésorerie efficace et en accroissant la croissance ».



Elle a également noté que les autorités sont en train d’établir une nouvelle stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCA2DD) pour remplacer la stratégie de réduction de la pauvreté (DSCRP) qui arrive à expiration. La mission a souscrit aux principaux objectifs de la stratégie mais elle a indiqué qu’elle devait reposer sur des hypothèses réalistes. Il conviendrait aussi d’améliorer d’urgence la collecte des données économiques en Union des Comores.



De son côté, le vice-président en charge des Finances a expliqué que le FMI a toujours son rôle pour examiner l’évolution des finances publiques, même sans programme. Toutefois, le pays a demandé le concours du FMI pour la mise en place d’un nouveau programme. « Le gouvernement a demandé que le FMI prépare un autre programme pour les Comores, annonce Mohamed Ali Soilih. « Entrer dans un programme avec le FMI est un avantage indéniable » dit-il.



L’argentier de l’Etat a précisé que ce nouveau programme aura d’autres objectifs. Sur la mission, le vice-président reconnait que le pays traversait un moment difficile mais il a affirmé que les réformes sont toujours en cours. Le FMI se dit encore prêt à collaborer avec les autorités à travers l’assistance technique pour l’établissement d’un cadre macroéconomique et budgétaire efficace ainsi que la gestion de la trésorerie. Le conseil d’administration du FMI va examiner le rapport des services du FMI sur les consultations de 2014 en fin Janvier 2015.



Mohamed Youssouf

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