samedi 29 novembre 2014
Madji na Mwendje
Ce matin le Mouvement Madji na Mwendje (MMM) a signé un protocole d'accord avec la Ma-mwe. Après avoir obtenu du gouvernement l'engagement d'un soutien à la Ma-mwe pendant 3 mois, ce qui a permis à la société de relancer la distribution quotidienne de courant avec un plan de délastage connu de la population, le MMM a négocié la reconnaissance par la Ma-mwe du préjudice et des mauvais traitements subis par les clients et exigé des gestes commerciaux qui même symboliques (au regard du préjudice) constituent une première dans le pays. Elle doit servir de précédent dans de futurs conflits et contentieux. Nous sommes dans un pays où il n'y a pas encore de loi qui protège globalement le consommateur. La justice n'est pas connue pour défendre le client spolié ou maltraité. La Ma-mwe n'a rien à donner dans l'immédiat ; ni trésorerie , ni réserve de puissance. Mais il faut un début à tout. L'annulation de la facture de septembre empêchera que les clients des villages qui n'ont pas eu de courant pendant le mois ne soient facturés des diverses redevances.
La facture bimestrielle d'une famille moyenne à Ngazidja tourne autour de 9000 F, la location du compteur à 1500 F fait un peu moins de 17 %. Les familles très modestes qui consomment moins de 40 Kw paient un peu moins de la moitié de la redevance. La partie fixe est facturée à partir d'un montant de base de 1089 F par bimestre multiplié du coefficient du consommateur (1,2,3). On peut dire que pour les 3 mois, le client moyen paiera une facture réduite d'un peu moins de 20%.
Le plus important est que la Ma-mwe maintienne la livraison. Nous devons veiller à ce que les factures soient fidèles au protocole d'accord, ce qui est aussi un moyen d'inciter les consommateurs à lire et vérifier les factures.
Le MMM s'est engagé à sensibiliser la population sur le devoir de payer les factures et veiller à la sécurité des agents de la Ma-mwe chargé du contrôle de la consommation. Dans les discussions, Il a été demandé à la Ma-mwe d'établir un code de bonne conduite de ses agents, qui doivent être identifiables et être munis de pièces justifiant de leur mission. Certains agents de la Ma-mwe organisent des rackets dans les villages et quartiers et orchestrent le vol du courant.
Restent les grands chantiers : la restructuration de la Ma-mwe et la politique énergétique à moyen et long terme. C'est l'affaire des syndicats et des organisations professionnelles (personnel qualifié de la Ma-mwe, associations de techniciens et ingénieurs électriciens, économistes et financiers, ...) des gouvernorats, des partis politiques et de l'état. Dans un premier temps la plateforme pour le dialogue secteur public-secteur privé (décret 14-163/PR) qui réunit le gouvernement et les les dirigeants du secteur privé, devrait s'atteler en priorité à la restructuration rapide et drastique de la Ma-mwe. La FCC et les organisations de la société civile veilleront à ce que restructuration ne rime pas avec matraquage du client non professionnel. Les composantes du MMM restent attentives pendant ces 3 mois. Elles saisiront le gouvernement et au besoin agiront si la fourniture de courant n'est pas maintenue .
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