mercredi 12 novembre 2014
VERS UNE NOUVELLE PARALYSIE DE L'ASSEMBLEE
Hassane Ali Tabibou en cavale, Abdoulfattah Saïd Mohamed en embuscade
Vers une nouvelle paralysie de l’Assemblée par les Députés du café de commerce
Par ARM
Drôle d’époque tout de même. Et on s’en rend parfaitement compte quand on écoute l’ami Samir, Algérien de son état, raconter sa truculente et savoureuse petite histoire: «Le Président Houari Boumediene recevait son homme de confiance et lui demanda: “Que dit le peuple en ce moment?”. L’homme de confiance de l’ancien chef de l’État algérien répondit: “Le peuple ne tient pas le même discours, et cela, parce qu’il est divisé en optimistes et en pessimistes, Monsieur le Président. Chaque groupe a son petit discours”. Très intrigué, Houari Boumediene demanda: “Que disent alors les optimistes?”. Et l’homme de confiance du Président de répondre: “Les optimistes disent que bientôt, on va manger de la merde”. Horrifié, Houari Boumediene lui demanda: “C’est grave, ça. Et que disent les pessimistes?”. L’homme de confiance du Président prit une forte inspiration avant de marmonner d’une voix mourante et gênée: “Les pessimistes disent qu’il n’y aura pas assez de merde pour tout le monde”». C’est exactement la situation dans laquelle se trouvent les Comores aujourd’hui, par la faute des Députés du café de commerce, les mauvais garçons que sont le Caporal Bourhane Hamidou, l’ancien putschiste Djaé Ahamada Chanfi, Abdoulfattah Saïd Mohamed, Bianrifi Tarmindhi, Hassane Ali Tabibou, Antoisse Mohamed Ibrahime, Latuf Abdou et Attoumane Allaoui. En effet, un goût de cendre dans la bouche, les Comoriens, scandalisés, ont encore en mémoire les images de la honte quand, en présence du Vice-président Mohamed Ali Soilihi et du ministre Abdoulkarim Mohamed, les DéputésAbdoulfattah Saïd Mohamed, Hassane et Ali Tabibou, aidés par Antoisse Mohamed Ibrahime, Latuf Abdou et Attoumane Allaoui, avaient pris en otage l’Assemblée de l’Union des Comores et donc la République des Comores, devant les caméras de la Télévision nationale et un public médusé, pour obtenir la levée de la décision de suspension de la licence d’importation d’alcool de leur maître, Môssieur Shemir Kamoula, quand il était encore un homme d’affaires. La vidéo tournée sur cette scène pathétique est une anthologie de honte nationale. Ce lundi 10 novembre 2014, le Député Abdoulfattah Saïd Mohamed s’apprête à rééditer le mauvais scénario, en paralysant de nouveau le Parlement national, qui examine la loi de finances pour l’année 2015. Il en fait une affaire de fierté personnelle et s’en vante.
Pourquoi, après l’avalanche de critiques ayant suivi sa première forfaiture, Abdoulfattah Saïd Mohamed veut-il replonger dans la fange? La raison qu’il invoque est la plus surprenante et la plus saugrenue: parce que, claironne-t-il partout, Hassane Ali Tabibou, «Président de la Commission des Finances» à l’Assemblée, est en France, et rien ne pourra se décider en matière financière si l’illustre parlementaire n’est pas présent à Moroni! Bien évidemment, c’est une première dans les annales parlementaires mondiales, puisqu’une Commission parlementaire ne comprend jamais un seul membre, mais des membres, qui ont toute latitude pour agir quand le Président de la Commission parlementaire en cause a un empêchement quelconque. En plus, Hassane Ali Tabibou a signé une procuration à son alter egoAbdoulfattah Saïd Mohamed lui donnant mandat pour agir en ses lieu et place au sein de la «Commission des Finances», alors qu’un Parlement digne de ce nom ne peut pas fonctionner de cette manière. Un Parlement n’est pas une affaire personnelle. Ce n’est pas une affaire de copains et de coquins non plus. C’est une institution publique nationale. C’est la représentation nationale. De fait, après usé de son statut de Questeur de l’Assemblée pour siphonner tout le carburant de l’institution, le Député Abdoulfattah Saïd Mohamed est devenu de fait et cumulativement «le Président de la Commission des Finances», sans être élu à ce poste par ses pairs, comme cela se doit sur le plan statutaire. On se retrouve donc dans une crise constitutionnelle, légale, institutionnelle et de légitimité au sein d’une Assemblée elle-même illégitime puisque sans mandat, ni légitimité depuis le 29 avril 2014.
Comme un malheur arrive rarement seul, il se trouve que le Député Hassane Ali Tabibou est en France pour une durée indéterminée. Pour appeler le chat par son nom, on doit dire qu’il est en cavale et se terre en France comme un rat. Pourquoi donc? Parce que tout simplement, on lui a fait comprendre qu’à compter de décembre 2014, il ne sera plus couvert par son statut de Député, et donc, par son immunité parlementaire. Or, les gens à qui il a volé de l’argent sans obtenir pour eux des visas d’entrée dans l’espace Schengen ont déjà préparé leur plainte et n’attendent que le bon moment pour aller la déposer afin qu’il leur rembourse leur argent spolié dans des conditions honteuses et scandaleuses. En même temps, il doit faire acte de présence sur le territoire de la République française afin de justifier le revenu de solidarité active (RSA) que l’État français lui verse à titre de chômeur à Paris et à Lyon, sous deux noms différents. Pour la petite histoire, on retiendra qu’à son arrivée en France, il a subi la disparition d’un proche, dont il avait fallu rapatrier le corps aux Comores. Où trouver l’argent pour faire face à certaines dépenses liées à cette tragédie? Il eut alors l’idée d’appeler le Gouverneur Mouigni Baraka de la Grande-Comore pour lui demander une aide financière d’urgence. Par le hasard du calendrier, le boxeur-catcheur Mouigni Baraka était en plein pèlerinage en Arabie Saoudite, mais téléphona à Moroni pour que 1.300 euros soient envoyés à Hassane Ali Tabibou en France. Au lieu d’un mandat, l’argent fut confié à un Comorien qui quittait les Comores pour la France. Notre homme prit l’argent et rappela le fameux mot africain: «Voler des voleurs, ce n’est pas voler». Il ne remit jamais l’argent à Hassane Ali Tabibou, qui dut «taper» de nouveau le boxeur-catcheur Mouigni Baraka, qui demanda l’envoi d’une nouvelle enveloppe. Au courant de l’affaire, le peuple applaudit et parle de «châtiment divin contre des malfaiteurs».
www.lemohelien.com
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