vendredi 2 octobre 2015

Elections Présidentielles de 2016 : c’est qui le favoris ?



Quatre candidats attirent notre attention. Mamadou, Mouigni Baraka, Azali, Sambi ou son dauphin Bourhane.
Le premier Président de l’Union des Comores Azali Assoumani, fera –t-il son retour aux règnes du pays ? Mamadou finira t-il son parcours politique au palais présidentiel de l’Union des Comores ? Mouigni Baraka Said Soilih va-t-il surprendre ses adversaires en quittant Mdrodjou pour Beit-Salam ? Sambi défiera t-il tout le monde y compris l’Union Africaine en se présentant candidat et éventuellement se faire élire de nouveau Président de l’Union des Comores pour tirer sa revanche contre Ikililou et les tenants politiques qui rendent sa vie très compliquée ces deniers temps ? Ou l’ancien rais va-t-il désigner un candidat pour lui chercher le pouvoir ? Analyse.
Tout d’abord, Sambi réussira t-il à faire passer sa candidature et être à la course présidentielle de 2016 ? C’est moins sûr. Quand on sait que la majorité des partis politiques préoccupée par la paix et la cohésion sociale s’oppose à cette démarche. Ces partis considèrent que l’esprit de la présidence tournante entre les îles consiste à assurer la stabilité dans le pays car les comoriens d’Anjouan et de Mohéli accusaient à tort ou à raison ses frères de Ngazidja de confisquer le pouvoir. Et qu’il faut faire en sorte que chaque île de l’Union des Comores préside le pays. Seule solution pour préserver l’unité et sauvegarder l’intégrité territoriale. L’Union Africaine garante de la stabilité du continent croit la même chose que la majorité des comoriens d’ailleurs. De ce point de vue, Sambi n’a aucune chance de faire valider sa candidature.
Mais supposons qu’il y réussisse. Y-a-il une chance pour lui de regagner Beit-Salam ? Cela est impossible. Bien qu’il soit toujours populaire mais cette popularité heurtera une résistance de taille de wangazidja et même ceux de son propre camp. Pour expliquer cette affirmation, revenons un peu sur les motivations du séparatisme anjouanais. L’esprit était simple. Que des comoriens originaires d’Anjouan dirigent le pays. Même motivation pour les Mohéliens. Sambi pourrait, une fois sa candidature validée par la cour constitutionnelle, être parmi les trois candidats qui passeront au second tour. Ça c’est certain. Mais au delà non. Il sera sans doute victime du chauvinisme de wangazidja tout comme les wangazidjas et les Mohéliens allaient l’être au cas où c’était le tour d’Anjouan de présider le pays et vice versa. En effet, vu le degré du chauvinisme qui ronge malheureusement la société comorienne, il n’est pas imaginable qu’avec ce système de présidence tournante, qu’une île qui échoit le tour de présider le pays élise un Président d’une autre île quelque soit sa popularité et/ou son bilan. Sambi ne fera pas exception. D’ailleurs, il aura vraiment du mal à Anjouan en tant que comorien originaire de cette île de remettre en cause l’esprit de la présidence tournante. Anjouan et Mohéli ne lui pardonneront jamais. Mais disons que tout passe comme il le souhaite, sa candidature est validée, mais en réalité, en terme de bilan, Sambi aura vraiment de difficultés à convaincre les comoriens de lui accorder un autre mandat. En un mot, Sambi n’a aucune chance de revenir à Beit-salam.
Et pour son dauphin ? Lui aussi non. Tout serait fait par les proches d’Ikililou pour barrer la route à Sambi et à ses proches de reprendre le pouvoir.
Alors si ce n’est pas Sambi, qui donc est favori ? Mouigni Baraka Said Soilih ? Cette hypothèse n’est pas envisageable. Sa chance est très moindre bien qu’il ait cas même un bilan à prévaloir. Il peut se targuer d’avoir entre autres, mis en place la mutuelle de santé pour les élèves du primaire au niveau du public et leurs distribué gratuitement des fournitures scolaire. Il peut aussi parler de la reconstruction des travaux publics, le renforcement de capacité matérielle de radio Ngazidja et l’ouverture de la Télévision de Ngazidja pour ne citer que cela, mais le patron de Mdrodjou aura un grand problème dans les autres îles. En effet, il n’a pas de bonnes bases à Anjouan et à Mohéli. Il pourrait être parmi les trois premiers mais il n’y aura pas assez d’énergie pour gagner la deuxième bataille. Sa course finirait à Mdrodjou.
Si cette hypothèse s’avère exacte, le favori serait soit Mamadou ou soit Azali. En tout cas la plupart des pronostiques réalisées jusqu’à là, placent ces deux hommes d’Etat étant les grands favoris de 2016. Mais sûrement qu’il aura un seul gagnant. En a croire l’hypothèse qu’en Afrique, le pouvoir n’organise pas une élection pour la perdre, là, le prochain Président de l’Union des Comores c’est Mamadou. On peut s’arrêter là et lui souhaiter plein de succès. Mais malheureusement pour lui, il a derrière lui, un bilan très mitigé voire négatif aux yeux des comoriens. On reproche le pouvoir qu’il appartient incapable de répondre aux besoins les plus élémentaires des comoriens. Pas d’électricité, pas d’eau, les fonctionnaires accumulent toujours des arriérés de salaires, des routes délabrées, mal gouvernance et tant de secteurs non moins importants en mal tels que l’éducation, la santé, l’agriculture etc. Autre handicap pour Mamadou est le cas d’Anjouan. Tout le monde est d’accord qu’Anjouan est, jusqu’à preuve de contraire, aux mains de sambi. Il l’a prouvé lors des élections législatives précédentes. Pourtant le régime actuel y est mal vu du fait qu’il malmène l’ancien rais, Ustadh Sambi. Sans doute, le candidat d’Ikililou accusé d’avoir trahi son parrain, fera un très mauvais score. Tel est le cas, Mamadou finirait sa carrière politique au ministère des finances car il ne sera pas facile pour lui de rafler à Ngazidja et à Mohéli. Et il n’est plus sûr qu’il soit possible que les élections soient volées pour faire installer Mohamed Ali Soilih alias Mamadou au palais présidentiel, pour deux raisons : D’abord, parce que le choix de Mamadou pour porter le flambeau d’UPDC ne fait pas l’unanimité au sein de la mouvance. Des rumeurs disent que beaucoup des haut cadres de la mouvance ont réussi de cosigne venant d’en haut de voter pour Azali. Ensuite parce que rien n’est sûr qu’Ikililou avalisera un vol des élections pour Mamadou sachant que ce dernier ne serait pas solide pour protéger ses proches collaborateurs en cas d’éventuel procès judiciaire. Alors si cela se confirme, là le Colonel Azali Assoumani a toute l’opportunité de redevenir Président de l’Union des Comores. Et cela pour plusieurs raisons. Il peut vanter ses réalisations faites quand il était au pouvoir (1999-2006) à savoir l’installation du téléphone mobile aux Comores (Comores-Télécom), l’introduction de téléphonie fixe et le branchement de l’électricité de la société ma-mwe dans les régions les plus éloignées, l’ouverture de l’université, la création de la SNPSF etc. c’est peut être un très bon bilan pour lui pour reconquérir les électeurs comoriens. Autre avantage pour l’ancien Président Azali est le fait qu’il a de très bons haut cadres à Anjouan et à Mohéli pour enregistrer un score honorable. Il a aussi un carnet d’adresse bien rempli surtout sur l’échelle internationale et des moyens financiers conséquent. Cela est indispensable pour tout candidat qui veut gagner une élection. Une chose est sûre, l’échec de Mamadou ouvrira la porte de la réussite à Azali.

par Ahmed Bacar

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