Quatre candidats
attirent notre attention. Mamadou, Mouigni Baraka, Azali, Sambi ou
son dauphin Bourhane.
Le premier Président
de l’Union des Comores Azali Assoumani, fera –t-il son retour aux
règnes du pays ? Mamadou finira t-il son parcours politique au
palais présidentiel de l’Union des Comores ? Mouigni Baraka
Said Soilih va-t-il surprendre ses adversaires en quittant Mdrodjou
pour Beit-Salam ? Sambi défiera t-il tout le monde y compris
l’Union Africaine en se présentant candidat et éventuellement se
faire élire de nouveau Président de l’Union des Comores pour
tirer sa revanche contre Ikililou et les tenants politiques qui
rendent sa vie très compliquée ces deniers temps ? Ou l’ancien
rais va-t-il désigner un candidat pour lui chercher le pouvoir ?
Analyse.
Tout d’abord, Sambi
réussira t-il à faire passer sa candidature et être à la course
présidentielle de 2016 ? C’est moins sûr. Quand on sait que
la majorité des partis politiques préoccupée par la paix et la
cohésion sociale s’oppose à cette démarche. Ces partis
considèrent que l’esprit de la présidence tournante entre les
îles consiste à assurer la stabilité dans le pays car les
comoriens d’Anjouan et de Mohéli accusaient à tort ou à raison
ses frères de Ngazidja de confisquer le pouvoir. Et qu’il faut
faire en sorte que chaque île de l’Union des Comores préside le
pays. Seule solution pour préserver l’unité et sauvegarder
l’intégrité territoriale. L’Union Africaine garante de la
stabilité du continent croit la même chose que la majorité des
comoriens d’ailleurs. De ce point de vue, Sambi n’a aucune chance
de faire valider sa candidature.
Mais supposons qu’il
y réussisse. Y-a-il une chance pour lui de regagner Beit-Salam ?
Cela est impossible. Bien qu’il soit toujours populaire mais cette
popularité heurtera une résistance de taille de wangazidja et même
ceux de son propre camp. Pour expliquer cette affirmation, revenons
un peu sur les motivations du séparatisme anjouanais. L’esprit
était simple. Que des comoriens originaires d’Anjouan dirigent le
pays. Même motivation pour les Mohéliens. Sambi pourrait, une fois
sa candidature validée par la cour constitutionnelle, être parmi
les trois candidats qui passeront au second tour. Ça c’est
certain. Mais au delà non. Il sera sans doute victime du chauvinisme
de wangazidja tout comme les wangazidjas et les Mohéliens allaient
l’être au cas où c’était le tour d’Anjouan de présider le
pays et vice versa. En effet, vu le degré du chauvinisme qui ronge
malheureusement la société comorienne, il n’est pas imaginable
qu’avec ce système de présidence tournante, qu’une île qui
échoit le tour de présider le pays élise un Président d’une
autre île quelque soit sa popularité et/ou son bilan. Sambi ne fera
pas exception. D’ailleurs, il aura vraiment du mal à Anjouan en
tant que comorien originaire de cette île de remettre en cause
l’esprit de la présidence tournante. Anjouan et Mohéli ne lui
pardonneront jamais. Mais disons que tout passe comme il le souhaite,
sa candidature est validée, mais en réalité, en terme de bilan,
Sambi aura vraiment de difficultés à convaincre les comoriens de
lui accorder un autre mandat. En un mot, Sambi n’a aucune chance de
revenir à Beit-salam.
Et pour son dauphin ?
Lui aussi non. Tout serait fait par les proches d’Ikililou pour
barrer la route à Sambi et à ses proches de reprendre le pouvoir.
Alors si ce n’est
pas Sambi, qui donc est favori ? Mouigni Baraka Said Soilih ?
Cette hypothèse n’est pas envisageable. Sa chance est très
moindre bien qu’il ait cas même un bilan à prévaloir. Il peut se
targuer d’avoir entre autres, mis en place la mutuelle de santé
pour les élèves du primaire au niveau du public et leurs distribué
gratuitement des fournitures scolaire. Il peut aussi parler de la
reconstruction des travaux publics, le renforcement de capacité
matérielle de radio Ngazidja et l’ouverture de la Télévision de
Ngazidja pour ne citer que cela, mais le patron de Mdrodjou aura un
grand problème dans les autres îles. En effet, il n’a pas de
bonnes bases à Anjouan et à Mohéli. Il pourrait être parmi les
trois premiers mais il n’y aura pas assez d’énergie pour gagner
la deuxième bataille. Sa course finirait à Mdrodjou.
Si cette hypothèse
s’avère exacte, le favori serait soit Mamadou ou soit Azali. En
tout cas la plupart des pronostiques réalisées jusqu’à là,
placent ces deux hommes d’Etat étant les grands favoris de 2016.
Mais sûrement qu’il aura un seul gagnant. En a croire l’hypothèse
qu’en Afrique, le pouvoir n’organise pas une élection pour la
perdre, là, le prochain Président de l’Union des Comores c’est
Mamadou. On peut s’arrêter là et lui souhaiter plein de succès.
Mais malheureusement pour lui, il a derrière lui, un bilan très
mitigé voire négatif aux yeux des comoriens. On reproche le pouvoir
qu’il appartient incapable de répondre aux besoins les plus
élémentaires des comoriens. Pas d’électricité, pas d’eau, les
fonctionnaires accumulent toujours des arriérés de salaires, des
routes délabrées, mal gouvernance et tant de secteurs non moins
importants en mal tels que l’éducation, la santé, l’agriculture
etc. Autre handicap pour Mamadou est le cas d’Anjouan. Tout le
monde est d’accord qu’Anjouan est, jusqu’à preuve de
contraire, aux mains de sambi. Il l’a prouvé lors des élections
législatives précédentes. Pourtant le régime actuel y est mal vu
du fait qu’il malmène l’ancien rais, Ustadh Sambi. Sans doute,
le candidat d’Ikililou accusé d’avoir trahi son parrain, fera un
très mauvais score. Tel est le cas, Mamadou finirait sa carrière
politique au ministère des finances car il ne sera pas facile pour
lui de rafler à Ngazidja et à Mohéli. Et il n’est plus sûr
qu’il soit possible que les élections soient volées pour faire
installer Mohamed Ali Soilih alias Mamadou au palais présidentiel,
pour deux raisons : D’abord, parce que le choix de Mamadou
pour porter le flambeau d’UPDC ne fait pas l’unanimité au sein
de la mouvance. Des rumeurs disent que beaucoup des haut cadres de la
mouvance ont réussi de cosigne venant d’en haut de voter pour
Azali. Ensuite parce que rien n’est sûr qu’Ikililou avalisera un
vol des élections pour Mamadou sachant que ce dernier ne serait pas
solide pour protéger ses proches collaborateurs en cas d’éventuel
procès judiciaire. Alors si cela se confirme, là le Colonel Azali
Assoumani a toute l’opportunité de redevenir Président de l’Union
des Comores. Et cela pour plusieurs raisons. Il peut vanter ses
réalisations faites quand il était au pouvoir (1999-2006) à savoir
l’installation du téléphone mobile aux Comores (Comores-Télécom),
l’introduction de téléphonie fixe et le branchement de
l’électricité de la société ma-mwe dans les régions les plus
éloignées, l’ouverture de l’université, la création de la
SNPSF etc. c’est peut être un très bon bilan pour lui pour
reconquérir les électeurs comoriens. Autre avantage pour l’ancien
Président Azali est le fait qu’il a de très bons haut cadres à
Anjouan et à Mohéli pour enregistrer un score honorable. Il a
aussi un carnet d’adresse bien rempli surtout sur l’échelle
internationale et des moyens financiers conséquent. Cela est
indispensable pour tout candidat qui veut gagner une élection. Une
chose est sûre, l’échec de Mamadou ouvrira la porte de la
réussite à Azali.
par Ahmed Bacar
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