mercredi 7 octobre 2015

LAFARGE COMORES : UN CRIME ÉCONOMIQUE


La commission de paix et sécurité vient de publier un communiqué dans lequel elle met en garde les velléités de certains Politiciens, je cite : « Exprime sa préoccupation face aux tentatives de certains acteurs politiques comoriens de remettre en cause le principe de la présidence tournante, tel que consacré par la Constitution comorienne. Le Conseil met en garde contre ces tentatives et contre toute autre action de nature à créer des tensions et à compromettre les avancées enregistrées dans le processus de réconciliation et de stabilisation des Comores ». Compte-tenu de cette information controversée, nous avons rencontré Mr Tocha DJOHAR, coordinateur du parti PEC et 2ème  porte-parole de la coalition de l'opposition qui a accepté de répondre à nos questions.


Mbadakome : M.TOCHA, par un communiqué de la commission paix et sécurité, l'union africaine n'est pas allée par 4 chemin pour montrer son ingérence dans les affaires intérieures de notre pays. Quelle est votre réaction face à cette ingérence et comment expliquez-vous cette sortie controversée?


M.TOCHA : Personnellement je suis étonné de cette postion d'ingérence dans les affaires internes de l'union des Comores. A ce que je sache, l'Etat comorien dispose d' une constitution et des Instances habilitées, à savoir, la CNI et la Cour Constitutionnelle, pour statuer et dire qui peut être candidat et qui ne répond pas aux conditions de l'être.


De ce fait, cela est à ahurissant et scandaleux de voir cette commission trancher à la place des Institutions citées plus haut.
Alors quel serait le rôle de la CNI et de la Cour Constitutionnelle si l'UA se substitue s'y substitue ? Je trouve cette sortie maladroite et les conséquences ne seront pas moindres.


Il aurait été judicieux de laisser la commission électorale indépendante enregistrer les dépôts de candidatures pour les prochaines échéances, la cour constitutionnelle statuer en dernier ressort les contentieux électoraux.

Mais mettre la charrue avant les bœufs comme vient de faire  l'UA, c'est créer avant l'heure un climat délétère en donnant carte blanches aux aventuriers de tous bords et aux extrémistes de s'imposer par la force.

Enfin,  ce genre de manœuvre porte atteinte à la souveraineté notre pays et est de nature à fragiliser la cour constitutionnelle et les prochaines élections présidentielles.

Mbadakome : Comme l'UA a pris des bonnes résolutions pour trouver des solutions à tous les conflits sur le continent et pourtant cela fait 40 ans que cette organisation continentale a été saisie sur l'occupation de l'ile comorienne de Mayotte. Alors quelles sont les résolutions prises par celle-ci pour régler ce différend qui oppose la France et les Comores ?


M.TOCHA : Je ne peux que me réjouir de la nouvelle position de l'organisation panafricaine  de mettre en garde aux acteurs Comoriens contre toutes tentatives de déstabilisation et de la mise en cause des progrès enregistrés pour la réconciliation nationale.


Je ne peux que saluer cette position parce que l'archipel des Comores est composé de quatre îles. Pourtant, il est souvent déstabilisé, à partir de l'île comorienne de Mayotte. Par conséquent, si l'UA décide de prendre le taureau par les cornes aujourd'hui, alors je dis mieux vaut tard que jamais. Cela veut dire qu'elle a décidé une fois pour toute, d'œuvrer pour la réintégration de l'île comorienne de Mayotte dans son giron naturel.


D'ores et déjà,  elle doit commencer à dénoncer le cimetière marin qui existe dans notre pays, entre Anjouan et Mayotte dans lequel 15 000 comoriens ont péris depuis des décennies sans que cette tragédie n'émeuve et ne préoccupe l'organisation continentale.



Le moins que l'on puisse dire, ce que avec cette nouvelle lecture, l'UA vient de se rendre compte que sa politique accès sur la défense des intérêts des impérialistes a mis à genou le peuple africain.



Mais surtout, j'attends, dès à présent, que l'Union Africaine mette un terme aux refoulements des comoriens de l'ile de Mayotte vers les 3 îles sœurs, car ils sont en territoire comorien. Cela étant, il suffit à l'organisation continentale d'appliquer les résolutions des Nations Unies qui condamnent la présence française à Mayotte.
Et pourtant, elle est restée de marbre !

Mbadakome  : Pourquoi est-elle restée indifférente à l'affaire COLAS-HANDOULI qui est un conflit qui n'a pas encore dit son dernier mot ?


M.TOCHA : À ma connaissance, malheureusement Ikililou et son gouvernement sont entrain de passer outre, on peut dire que c'est le cadet des soucis de l'Exécutif.


Nous avons une Assemblée Nationale, et c'est à elle et seulement elle qui doit légiférer et au gouvernement de gouverner.
Je ne peux pas comprendre qu'un régime en fin de mandat, s'emploie à signer des contrats engageant les nouvelles générations dans l'opacité totale et le piétinement des prorogatifs qui reviennent à l'Assemblée nationale.

Je voudrais mettre en garde le gouvernement que la mission qui lui est assigné en cette fin de mandat, c'est d'organiser des élections démocratiques, libres, transparentes et expédier les affaires courantes et laisser les grands chantiers d'envergure qui engageront notre pays sur les années et décennies à venir au nouveau gouvernement qui sera investi en mai 2016.

Cela m'amène à dire que Lafarge, COLAS-Handouli et maintenant Comores télécom ont choisi leur candidat qui est celui du pouvoir, un pouvoir qui s'en fout des intérêts des Comoriens.

Mbadakome

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