mercredi 15 octobre 2014

Aux Comores, un terrain attribué à deux ambassades crée un incident diplomatique

 Aux Comores, un terrain attribué à deux ambassades crée un incident diplomatique
La parcelle a été attribuée à la Libye pour la construction de son ambassade alors qu'elle avait déjà été attribuée à l'Iran dans les années 1990.

Deux panneaux, l'un libyen, l'autre iranien, sont plantés sur un même terrain à bâtir aux Comores attribué deux fois par erreur à ces deux pays pour construire leur ambassade respective, créant un conflit insoluble lundi, a-t-on appris auprès du ministère comorien des Affaires étrangères.
Une réunion prévue en fin d'après-midi avec les deux parties n'a rien donné, aucun des deux pays n'ayant envoyé de représentant. «C'est plus qu'une situation désagréable ou un malentendu, c'est une grosse gaffe», a commenté auprès de l'AFP un haut fonctionnaire du ministère qui a requis l'anonymat. Au moment de l'immatriculation de la parcelle par la Libye, un fonctionnaire des services domaniales avait pourtant alerté les autorités qu'un décret présidentiel avait déjà attribué le même site à l'Iran au début des années 1990. Mais en fin de semaine dernière, les deux pays ont planté côte à côté, chacun un panneau revendiquant la propriété du site, situé dans le quartier de Hamramba, au sud de la capitale, en face de l'Assemblée fédérale à Moroni. «La propriété est détenue par l'ambassade de la République islamique d'Iran», dit le panneau iranien. «Propriété de l'ambassade de Libye. Attribué par l'Etat comorien à l'Etat libyen», dit celui de la Libye, suivi des références sur les numéros d'immatriculation et du permis de construction.
Les autorités comoriennes envisageraient de régler le litige en réattribuant à chacun un autre terrain dans la région de Bahani, à une dizaine de kilomètres sur les hauteurs de la capitale, Moroni. Mais «je crains que cette solution ne satisfasse aucune partie. En tout cas l'Iran nous a clairement fait savoir que ce n'était pas une petite affaire, et qu'il veut son terrain», a expliqué le haut fonctionnaire. Un autre fonctionnaire du ministère a confirmé le litige, évoquant une «affaire pas aisée». Contacté par l'AFP, l'ambassade libyenne à Moroni a indiqué que «des négociations étaient actuellement en cours avec le ministère (comorien) des Affaires étrangères sur cette affaire». L'ambassade de l'Iran a refusé de s'exprimer«pour l'instant».
AFP

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