mercredi 15 octobre 2014
CONFEDERATION DES TRAVAILLEUSES ET CTC
CONFEDERATION DES TRAVAILLEUSES ET TRAVAILLEURS DES COMORES (CTC)
La grève nationale de 48 heures des 30 septembre et 1er octobre, dans la fonction publique, a été suivie, d’une façon satisfaisante à Ngazidja et moyennement à Anjouan, n’en déplaise l’auteur du commentaire de la page économique d’Al-watwan du 08 octobre.
De surcroît, la CTC n’a aucune leçon à recevoir de quelqu’un qui ne parle de dialogue tripartite que pour faire genre mais ne nourrit aucune foi en ses vertus. Il n’est nullement homme de dialogue, car il pratique la censure comme un despote et avec opportunisme. Le personnel qu’il dirige en témoignera. Et visiblement il ne sait pas compter ou fait semblant d’ignorer que les fonctionnaires, les autres agents de l’Etat et les retraités ne comptabilisent pas 1 mois d’arriéré mais 2 mois, et bientôt 3 mois. Et que fait l’Etat ? Rien. Sans parler des 18 mois d’impayés (31 mois à Anjouan) cumulés de 1995 à 2000 et dont l’actuel Vice- Président en charge des finances est grandement responsable.
A Mohéli, les syndicats sont tout simplement réduits au silence par un pouvoir insulaire autoritaire, au vu et au su du gouvernement central, en violation des libertés démocratiques, des principes et droits fondamentaux au travail, conformément aux Conventions 87 et 98 de l’OIT.
Quant à la manif du 30 septembre, elle aurait pu compter plus de fonctionnaires dans la rue mais les intimidations et les pressions subies par les personnels des ministères et commissariats ont été très fortes. Ne pas faire allégeance au régime en place c’est à ses risques et périls.
Encore récemment, le Directeur de l’Autorité de Régulation des Tics (ARTIC) a réuni son personnel pour l’informer, sur un ton autoritaire, que quiconque s’aviserait de le gêner politiquement le paierait cher.
Au sujet de ces violations flagrantes des droits élémentaires, la CTC interpelle la Commission Nationale des Droits de l’Homme, car telle est l’atmosphère qui règne à l’approche des législatives.
Cependant, la grève et la mobilisation du 30 ont eu un écho au- delà de nos frontières : la CGT a sorti un communiqué de presse pour soutenir la CTC et les travailleurs comoriens. Le 1er octobre, Radio France Internationale (RFI) s’étonnait qu’on parle encore d’arriérés de salaire aux Comores.
Aussi, les « conjonctures difficiles » ne sont que le fallacieux prétexte qu’on veut prendre pour maquiller l’inaction du gouvernement, dépassé par les évènements, incapable de fournir des réponses aux maux sociaux qu’endurent au quotidien la population en général et les travailleurs en particulier.
L’Aid El Kabir a été fêtée sans le moindre salaire pour les 13000 fonctionnaires et agents publics, une première dans le pays depuis bien longtemps. La population est excédée par le manque d’eau et d’électricité. Les malades sont condamnés à se saigner à blanc pour supporter les 85000fc de frais d’hospitalisation journalière au nouveau bloc opératoire de l’hôpital El- Maarouf.
L’autre aveu d’impuissance mais qui ressemble plutôt à une déclaration de guerre contre les enseignants, c’est lorsque le Directeur du budget déclare que parmi les solutions envisagées pour que l’Etat soit en mesure de payer, c’est de revenir à la situation d’avant janvier 2014. La signification est claire : ils veulent geler les avancements des enseignants.
C’est pourquoi, très vite et tous unis, nous devons préparer la réplique contre cette volonté visant à casser nos acquis et pour engager le gouvernement dans la recherche, à court terme, de solutions viables aux problèmes de l’eau et de l’électricité, en attendant … « les solutions pérennes ».
Par ailleurs, la CTC attend que l’exécution du budget 2013 soit rendue publique, pour qu’on sache combien concrètement l’Etat-a-t-il empoché d’argent du Programme de citoyenneté économique et qu’est-ce qui en a été fait véritablement. Et le directeur du budget ment quand il déclare qu’il n’y a pas de citoyenneté économique depuis décembre 2012. En vérité, 11650 passeports ont été vendus de novembre 2011 à décembre 2013, à raison de 2600 euros le passeport. Faites vous-mêmes les calculs.
D’ailleurs, nous dénonçons la décision du gouvernement, qui s’apprêterait à vendre des centaines de milliers de nouveaux passeports. Nous militons plutôt pour que tout soit tiré au clair. La population est en droit de connaître les tenants et les aboutissants de cette citoyenneté économique.
Le Bureau Exécutif
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