lundi 13 octobre 2014
Le parti JUWA en ordre très dispersé à ANJOUAN !
Législatives à Ndzuani : le parti Juwa en ordre très dispersé
Le parti Juwa pourrait bien partir en ordre dispersé aux prochaines législatives à Mutsamudu, fief de l’ex-président Sambi. En effet, certains responsables et militants de base de cette circonscription contestent la transparence du processus de désignation de Mohamed Bacar Dossar en qualité de candidat.
Missubah M’dama, arrivé en deuxième position, menace même de conduire une liste dissidente. L’ambiance n’est pas franchement à la camaraderie au sein de Juwa. «Il y a eu bourrage d’urnes. On ne connait même pas le nombre total de votants. L’opacité qui a entouré cette primaire est inadmissible», accuse-t-il. Ne craint-il pas une exclusion? «C’est à eux de voir. Personnellement, je ne démissionnerai pas. Mais s’ils veulent m’éjecter, ils n’ont qu’à le faire», lance Missubah M’dama, prêt à en découdre avec ses ex-amis. Selon lui, de nombreux militants, outrés par ce «choix venu d’en haut», seraient derrière lui. «Bien sûr que je ne suis pas seul dans cette démarche, autrement ce serait suicidaire», déclare l’ex-directeur général de Socopotram/Ndzuani.
A écouter certains partisans de Juwa à Mutsamudu, la candidature de Mohamed Bacar Dossar n’est rien qu’un «parachutage». Pour Ibrahim Badrane, autre candidat malheureux à cette primaire, c’est l’ex-président Sambi qui aurait fait pression sur les électeurs pour que Dossar soit désigné. «Et depuis, on le présente comme notre candidat aux législatives. Or, selon les textes du parti, c’est le bureau national qui tranche en dernier ressort entre les trois premiers candidats. On sent déjà la manipulation», s’emporte Missubah M’dama. Au-delà des «magouilles» qui auraient entaché le scrutin, il dit surtout ne «pas être prêt à soutenir un candidat que tout le monde sait qu’il va perdre». Ambiance!
Les partisans de M’dama ne pensent pas qu’une candidature de leur champion puisse poser problème puisque, argumentent-ils, «le gouverneur de Ndzuani, Anissi Chamsidine, qui est le vice-président de Juwa, va présenter des candidats dans certaines circonscriptions, notamment à Domoni, Sima et Bandrani, aux côtés de ceux de Juwa, sans que cela déclenche une quelconque polémique».
Le secrétaire général du parti, Ibrahim Mohamed Soulé, contacté par Al-watwan, a déclaré ne pas être au courant de toutes ces contestations. «Cette primaire s’est deroulée il y a un mois et nous n’avons jusqu’ici reçu aucune requête, aucune réclamation», a-t-il assuré mercredi. Il s’étonne que Missubah M’dama n’ait pas utilisé les voies de recours prévues dans les textes de Juwa pour faire entendre ses arguments. «Le fait que je n’aie pas signé le procès-verbal des résultats aurait dû les interpeller. Je ne reconnais pas avoir été battu dans les règles de l’art», répond M’dama.
Quant à Abdoulkader Mohamed alias Medo, président du Comité de reflexion de Juwa, il admet qu’il y a bien eu quelques imperfections, mais qui «ne sont pas de nature à remettre en cause les résultats définitifs», dit-il. Et d’ajouter: «notre parti vient juste de naitre. Nous n’avons donc pas l’expérience nécessaire pour organiser ce type de scrutin. Les débuts sont toujours difficiles. Il y a donc eu des dysfonctionnements mineurs. Cependant, globalement, nous pouvons être fiers».
Il a fait savoir que les noms des trois candidats arrivés en tête de cette primaire seraient soumis au Bureau exécutif de Juwa pour un choix définitif. «Il est possible que celui qui est classé en troisième position soit désigné comme le candidat de notre parti», lance-t-il.
En tout cas, ces bisbilles dans le bastion même du sambisme et ce, à la veille des législatives, n’est pas pour rassurer les partisans du Juwa. Si l’ex-président n’arrive pas, jusqu’en décembre, à tenir ses troupes et à dégager une certaine unanimité autour de son protégé Mohamed Bacar Dossar, l’image du parti pourrait bien prendre un sacré coup. D’autant que d’autres rumeurs font état d’un même scénario de dissidence à Domoni.
Cette crise intervient dans un climat déjà délétère au sein de Juwa après la sortie du gouverneur Anissi Chamsidine. «J’ai vu le juwa (soleil) avant la création du parti Juwa», a-t-il ironisé il y a quelques semaines. Il y aurait bien de l’eau dans le gaz entre le chef de l’exécutif insulaire et son mentor.
Mohamed Inoussa, Al-watwan
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