vendredi 24 octobre 2014
L’opposition accentue la pression contre le gouvernement
La pression monte d’un cran à quelques semaines des élections harmonisées. Avant la grande marche prévue de se dérouler ce matin, l’opposition saisit ce mercredi la communauté internationale sur de « graves violations » du code électoral. Des élections que cette même communauté finance à coup de millions.
L’étau se resserre sur le gouvernement à quelques semaines des élections harmonisées : députés, conseillers des îles et municipales. Une large coalition de 15 partis politiques de l’opposition menace le gouvernement d’actions pacifiques à partir de ce jeudi pour le contraindre à revenir sur des décisions jugées anticonstitutionnelles.
Au cours d’une conférence de presse, ces leaders politiques ont montré leurs inquiétudes sur le « mutisme observé par l’Exécutif » par rapport au mémorandum qu’ils ont adressé au chef de l’Etat le 15 octobre dernier. La pression monte alors d’un cran avant la marche pacifique d’aujourd’hui. Ces partis politiques ont saisi la communauté internationale, principale bailleur de fonds du processus électoral en cours par ce même mémorandum. « On a assez fait preuve de patience. Maintenant, on doit recourir à la rue pour dénoncer le mutisme du gouvernement par rapport à nos revendications mais aussi par rapport à la crise qui frappe le pays », avance Mahmoudou Ali Mohamed, leader de l’ANC.
Même son de cloche pour Me Ahamada Baco du Ridja. Cet avocat au barreau de Moroni pense que si le gouvernement persiste dans sa stratégie d’ignorer les revendications de l’opposition, « rien n’empêche un boycott » de ces échéances électorales. « On ne cautionnera pas une mascarade d’élections », met-il en garde. Ce secrétaire régional du parti Ridja se demande même si vraiment ce régime veut réellement organiser des élections.
S’il y a un ennemi à designer, c’est unanimement la Cour constitutionnelle qui a été la cible de toutes les interventions. « Une cour anticonstitutionnelle » comme a ironisé Moustoifa Chamsoudine, secrétaire général du PEC. « Les partis politiques dénoncent la posture indigne et dangereuse pour la démocratie de la Cour constitutionnelle et leurs arrêts tendancieux en matière d’élection », lit-on dans un communiqué de presse distribué à l’issue de cette conférence de presse. Ces partis s’indignent du fait que la « pluralité politique continue à être ignorée du fait que les membres des commissions insulaires et communales chargées de gérer les élections ne sont pas représentatifs de l’ensemble des citoyens et des partis qui les représentent ». Et de conclure, « les partis signataires s’inquiètent des proportions inimaginables de la corruption qui s’est institutionnalisée, de l’eau et de l’électricité qui sont devenues un luxe et de la situation des fonctionnaires accumulant plusieurs mois de salaires et du gouvernement qui demeure sourd aux cris lancés par la population portant les prestations des services sociaux de base ».
Maoulida Mbaé
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