vendredi 12 septembre 2014

COMORES : Les caisses de l'Etat sont trouées


COMORES : Les caisses de l’Etat sont trouées
Près de 13 000 agents de l'Etat n'ont toujours pas reçu leurs salaires des mois de juillet et août 2014. Depuis le début de l'année, la machine du paiement des salaires s'est grippée avec l'asséchement des fonds de la citoyenneté économique et surtout l'augmentation des indices des enseignants visant à mettre fin à la paralysie de l'enseignement public. Alors que les pays riches font des économies pour assainir leurs finances publiques, notre gouvernement se donne le luxe d'augmenter les dépenses publiques. Depuis le mois d'août, le Président de l'Union a passé un mois à l'extérieur du pays pour participer à des conférences et réunions avec une cohorte de courtisans dont le montant total   des frais de déplacement et de séjour suffirait largement à aménager des routes, à améliorer les services sociaux de base.
 
Pays placé en 6e position dans les 10 pires économies africaines, les autorités de notre pays ne mesurent toujours pas l'ampleur de la crise économique et sociale qui mine le pays.  Le sans foutisme est devenu une règle de gouvernance pour ceux qui n'hésitent pas à qualifier ce pays de « Tsi ya mafitsi ».   Les dépenses de l'Etat continuent d'augmenter tandis que les recettes ne suivent pas. Les missions des services du Fonds Monétaire International (FMI) encouragent constamment  nos autorités à redoubler d'efforts pour redresser la situation budgétaire, mais le gouvernement ne prend pas les mesures de grande ampleur qui s'imposent pour accroitre les recettes intérieures et maîtriser des dépenses publiques. Des recettes intérieures qui sont plombées par cette corruption insolente qui gangrène l'économie du pays et une gestion chaotiques des entreprises publiques.  Une corruption qui ralentit considérablement le développement économique en plaçant les petites entreprises dans l'impossibilité de surmonter les « coûts initiaux » liés à la corruption. Les entreprises publiques qui contribuaient dans la passé au budget de l'Etat, sont en cessation de paiement. Leurs comptes sont plombés par une masse salariale exorbitante, des frais généraux qui dépassent  l'entendement et des achats fantaisistes, surfacturés et sans appel d'offre qui enrichissent une poignée de leurs dirigeants.  Les taxes et impôts qu'elles versaient à l'Etat sont en chute libre alors que leurs chiffres d'affaires augmentent.

Le Président de le l'Union avait souligné lors de son discours d'investiture de mai 2011 « l'importance de mettre en œuvre, une lutte sans merci contre les pratiques du favoritisme et les passe-droits, sources de frustration et de découragement et de mettre en œuvre, une lutte implacable contre la corruption dont les effets contribuent à saper gravement le sens et le goût de l'effort ». Bien que la Commission Nationale de Prévention et de Lutte contre la Corruption soit mise en place depuis 2011, celle-ci est devenue une coquille vide, inefficace qui assiste impuissante au détournement des bien de l'Etat. Elle connait une fuite de ses membres qui sont partis occuper des postes de Secrétaire Général au Ministère de l'énergie et de conseiller à la Cour Constitutionnelle.

Notre pays va de mal en pis et il serait temps à notre Chef de l'Etat de se ressaisir et de donner une nouvelle orientation à  sa politique économique et sociale avant qu'il ne soit pas trop tard.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire