samedi 20 septembre 2014

Elections: Anissi Chamsidine limite sa fidélité à Sambi !


Elections: Anissi Chamsidine limite sa fidélité à Sambi !Il se dit depuis un temps que la mayonnaise ne prend pas tout à fait bien entre le gouverneur de l'île de Ndzuani, Anissi Chamsidine, et son gourou, l'ex-président Ahmed Abdallah Sambi. De par les annonces faites par Anissi, le samedi 13 septembre dernier à l'aéroport de Wani, devant un parterre d'Anjouanais venus l'accueillir, ce qui semblait être une rumeur prend maintenant un air sérieux. Du moins, l'on peut affirmer qu'entre le gouverneur et Juwa, le parti de l'ex-raïs dont il est membre, ce n'est pas tout à fait l'harmonie.

Anissi Chamsidine rentrait d'un voyage en France. A l'aéroport, il s'est adressé à ses administrés, venus en masse (ou plutôt, pour être juste, recueillis en masse dans leurs villages au moyen de bus affrétés par Dar-nadjah) l'accueillir. Cette adresse a été précédée d'une intervention d'un uléma-notable du nom d'ustadh Asnadi, qui a «parlé au nom des Anjouanais», pour faire part au gouverneur de leurs préoccupations du moment. Ustadh Asnadi a, de ce fait, interpelé le chef de l'exécutif insulaire au sujet de ses «voyages incessants». Il a ensuite souhaité savoir quelles sont ses consignes pour les prochaines élections des représentants de la Nation. Mais si pour la seconde question, le gouverneur n'a pas tergiversé, les explications données pour la première doivent plutôt être laissées à l'appréciation de chacun.

Au sujet donc de ses pérégrinations internationales: «si j'avais su que l'on me poserait cette question ici, j'aurais apporté mes tickets de voyage! C'est pourtant l'année où j'ai effectué moins de déplacements à l'étranger», a-t-il commencé par dire. Avant d'enchainer: «L'année dernière, nous avons beaucoup voyagé et nous nous sommes dit qu'il faut cette année réduire les déplacements et attendre les fruits de ceux déjà effectués».

Au juste, le «peu de déplacements extérieurs» que le gouverneur aura effectués cette année se «résume» à un «voyage de formation de 25 jours en Chine», une tournée en Tanzanie pour «régler des problèmes de nos étudiants là-bas», une autre virée à Maurice pour «régler des détails de l'accord de coopération avec la ville de Port-Louis», et puis la France d'où il vient, et où il avait pris part à la cérémonie de soutenance d'étudiants de l'université du Mans. Ces étudiants ont mené une étude sur l'aménagement d'une partie du territoire de l'île de Ndzuani, l'année dernière, sur invitation du gouverneur. Osons, cependant, dire que cette liste des voyages n'est pas tout à fait exhaustive.

S'agissant de politique et spécifiquement des élections en vue, Anissi Chamsidine a été on ne peut plus clair sur ses rapports avec son parti, Juwa. «Après les résultats des élections, je serai jugé certes en tant que membre du Juwa, mais aussi et surtout en ma qualité d'autorité suprême de cette île qui a eu ou pas de bons résultats. Les membres de mon exécutif seront candidats aux élections des députés et des conseillers, et celui qui ne le veut pas devra me remettre sa démission. Après les élections, il y aura un nouveau gouvernement, mais si je ne donne pas la chance à mes commissaires de voir ce qu'ils valent aux yeux des Anjouanais avant de les remplacer, je n'aurai pas été juste avec eux», a-t-il soutenu. «Il est vrai que Juwa est mon parti, mais j'ai vu le juwa [soleil] avant le Juwa», a-t-il lancé cette antanaclase ironique, laissant ainsi entendre qu'il a avant tout une légitimité d'élu à sauvegarder, et une équipe à défendre.

Car il semble que le problème entre Sambi et Anissi soit le même que celui qui oppose l'ancien chef de l'Etat à ses autres anciens compagnons politiques: une volonté de dicter sa volonté à ceux qu'il juge redevables, notamment lorsqu'il s'agit de qui doivent-ils ou pas hanter.

Sardou Moussa - Alwatwan

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