lundi 23 juin 2014
Ahmed Sambi s'est fourré dans un guêpier du mercenariat international. «Notre» ancien Président danse sur le cratère d'un volcan en pleine éruption.
La thèse d'un Ahmed Sambi, plus insouciant que jamais, impliqué dans des affaires louches de trafic de bauxite en Guinée n'a pas cessé de soulever des interrogations aux Comores et dans la grande communauté comorienne de l'étranger. Pourtant, à moins de vouloir se laisser dépasser par les événements, cette thèse est à prendre au sérieux, surtout depuis que les gens à qui il avait demandé de renverser et d'assassiner le Président Ikililou Dhoinine se retrouvent comme par hasard dans l'imbroglio de la bauxite de la Guinée, dont les exécutants sont allés jusqu'à faire précéder la tentative de déstabilisation de la Guinée par la création d'une organisation politique fantasque et fantomatique, le Parti national pour le Renouveau (PNR), dont personne n'a entendu parler en Guinée. Dans l'équipée comorienne commanditée par Ahmed Sambi en avril 2013 comme dans les magouilles minérales guinéennes, on retrouve les hommes d'Ahmed Sambi, comme le prouve l'hebdomadaire satirique français, Le Canard Enchaîné (Paris, 25 septembre 2013), connu pour sa liberté de ton et pour l'exactitude de ses investigations: «Officiellement, il s'agissait d'enrôler des volontaires pour l'OTAN en Afghanistan. Pourquoi, alors, les candidats étaient-ils interrogés sur “leurs compétences en français et leur connaissance de l'Ouest africain”? [Victor] Nassar s'est également attaché les services des Français Patrick Klein, alias “Lieutenant Chambert”, un ex-“affreux” de l'équipe de Bob Denard, et de Steve Bokhobza, qui, avec Klein, a joué au petit putschiste aux Comores, en avril dernier. Sans succès. Les trois hommes, expliquent la note américaine, ont contribué à la création d'un mouvement guinéen bidon, le Parti national pour le renouveau, “sans doute sponsorisé par BSG”. Ce parti a rédigé un “mémorandum, saisi par les enquêteurs guinéens”, prévoyant que BSG conserverait ses droits d'extraction, “au cas où le Parti du renouveau participerait à un futur gouvernement”. Un parti politique qui conditionne son destin à celui de l'industrie, les formations françaises devraient en prendre de la graine».
Avant de crier à «l'acharnement contre le Président Ahmed Sambi», comme cela est leur habitude, les crypto-sambistes doivent aujourd'hui demander à leur chef de confrérie s'il leur dit toute la vérité sur ses activités. Et surtout, les mêmes crypto-sambistes doivent demander aux Comoriens si, au cours de leurs «conférences religieuses» avec leur Guide suprême, ils parlent politique seulement ou politique et affaires. Parce que, en ces temps de vaches maigres, si le Procureur général Soilihi Mahmoud dit «Sako» s'est payé le luxe d'un «voyage présidentiel» à Paris du 4 au 14 juin 2014, c'est que le magistrat le plus vilipendé et le plus décrié des Comores avait une idée derrière la tête, et cette idée, il ne l'a pas eue tout seul. En effet, on lui a demandé de se présenter à Paris, toutes affaires cessantes, pour connaître des éléments d'enquête prouvant qu'Ahmed Sambi est non seulement impliqué dans cette affaire de tentative de coup d'État du 19 avril 2013 aux Comores pour des raisons «pétrolières», mais qu'en plus, son équipée a des ramifications dans du trafic de bauxite en Guinée.
Patrick Klein n'est pas un inconnu aux Comores, et cela, non seulement parce qu'il fait partie de la nébuleuse de Robert «Bob» Denard, mais qu'en plus, il s'était illustré aux Îles de la Lune quand, Responsable de l'action de l'action gouvernementale (RAG, pour les intimes) sous Saïd Mohamed Djohar, Mohamed Taki Abdoulkarim l'avait imprudemment nommé Conseiller du gouvernement comorien pour les investissements étrangers. Cette nomination à l'emporte-pièce avait été suivie du limogeage sec de Mohamed Taki Abdoulkarim par le Président Saïd Mohamed Djohar. Sur la relation douteuse entre Mohamed Taki Abdoulkarim et Patrick Klein, l'africaniste Claude Wauthier a écrit ce qui suit en septembre 1997: «L'itinéraire politique du président des Comores est des plus compliqués. D'abord, c'est un vieil ami de Bob Denard. En 1992, alors Premier ministre du Président Djohar, il avait nommé un mercenaire, Patrick Klein, conseiller du gouvernement pour les investissements étrangers. Ce qui lui valut d'être limogé. En septembre 1995, lorsque Bob Denard débarqua dans l'archipel, son premier soin fut de nommer deux coprésidents, dont l'un n'était autre que M. Taki. La France mit rapidement fin à cette aventure, mais Taki réussit à remporter l'élection présidentielle de mars 1996 avec le soutien de l'Élysée, affirme l'opposition comorienne»: Claude Wauthier: Comores. Les amitiés sulfureuses du Président Taki, Le Nouvel observateur n°1714, Paris, 11-17 septembre 1997, p. 39.
Dans l'imbroglio guinéen, on retrouve les mercenaires français ayant recruté les exécutants de la tentative de coup d'État du 19 avril 2013. D'accord, Patrick Klein est un habitué des Comores. D'accord, il est un ami de l'ancien Président Mohamed Taki Abdoulkarim et un membre des réseaux de Robert «Bob» Denard. Mais, Patrick Klein sait qu'il n'a aucun destin de Vice-roi des Comores à l'instar de son chef Robert «Bob» Denard et qu'il ne peut tout de même pas provoquer un coup d'État aux Comores pour s'installer au pouvoir à Beït-Salam. Donc, c'est quand le juge français a interrogé Patrick Klein et Steve Bokhobza sur leurs petits «trucs» guinéens qu'il s'est rendu compte qu'il existait une parfaite relation entre la tentative de coup d'État aux Comores et la manœuvre de déstabilisation de la Guinée-Conakry par les mêmes mercenaires, agissant surtout sous les ordres du milliardaire franco-israélien Beny Steinmetz, un homme immensément riche et qui a fait fortune (la première d'Israël) dans le diamant. Le milliardaire franco-israélien convoite ouvertement le plus grand gisement ferreux non exploité du monde, celui du site de Simandou, au Sud-est de la Guinée-Conakry.
Israël est dans la galaxie de prédilection d'Ahmed Sambi qui, on le sait, avait bien vendu la représentation des Comores à l'UNESCO à des Syriens et à des Libanais, a été l'introducteur, le parrain et le sponsor et de Bashar Kiwan aux Comores, avant que celui-ci ne siphonne toutes les maigres économies comoriennes, laissant derrière lui un pays exsangue et en pleine banqueroute. C'est le même Ahmed Sambi qui a pris la lourde responsabilité morale de confier le fichier biométrique de tout un État à un Syro-libanais, Albert Karaziwan de la Société SEMLEX, alors que les Comores peuvent tout faire pour leurs passeports sans l'imprimante à deux centimes de ce Monsieur.
Cette connexion au Moyen-Orient est tellement inquiétante que dans sa livraison du 21 mai 2011, La Lettre de l'océan Indien avait écrit un article intitulé «Un trio libano-syrien à l'Unesco. La représentation des Comores à l'Unesco est trustée par deux hommes d'affaires libanais et un ancien ministre syrien. Contre des passeports diplomatiques?». L'article était d'autant plus émouvant et «lacrymogène» qu'il commençait par ces mots: «Le nationalisme ombrageux du ministre comorien des Affaires étrangères, Fahmi Saïd Ibrahim, toujours prompt à dénoncer “l'occupation” française de Mayotte, ne l'a pas empêché de placer trois personnalités étrangères à la tête de la représentation des Comores auprès de l'UNESCO, à Paris». Dans son droit de réponse l'ancien ministre avait doctement déclaré: «En effet, j'avais jugé qu'il était hautement bénéfique pour mon pays qu'un homme de la qualité de Fahad Hariri et de surcroît frère du Premier ministre du Liban, au moment de sa nomination, fût nommé à ce poste afin que les Comores pussent également bénéficier des liens tissés entre sa famille et une partie des élites politiques et financières françaises, d'abord pour nous ouvrir des opportunités en matière d'investissements directs, ensuite pour relayer les propositions de solution équilibrée avancées par les Comores sur la question de Mayotte». Les Comores sont donc sommées d'offrir des postes diplomatiques à tous les frères d'ex-Premiers ministres. Et où en sommes nous avec les «liens tissés entre sa famille et une partie des élites politiques et financières françaises», les «opportunités en matière d'investissements directs» et la «solution équilibrée sur la question de Mayotte»? Qu'on nous le dise!
Donc, en Israël, pays voisin du Liban et de la Syrie, où il a des complicités affairistes, Ahmed Sambi est en terrain connu et peut plonger dans les arcanes d'un complot minier dont on trouve la trace dans des Rapports de la CIA (États-Unis) et des services secrets français (DGSE). Je n'affabule pas. J'ai en moi tout un tas de documents, que je préfère placer sous le coude pour l'instant.
Donc, aujourd'hui, l'État comorien doit assurer la sécurité du Procureur général Soilihi Mahmoud dit «Sako» car le dossier qu'on lui a remis entre les mains à Paris s'apparente à de la TNT, de la nitroglycérine, voire à de la bombe thermonucléaire pouvant faire passer les bombes atomiques de Hiroshima et Nagasaki pour des pétards mouillés pour collégien boutonneux. Si dans les jours à venir nous apprenons la mort «accidentelle» de Soilihi Mahmoud, nous comprendrons qu'il aura été «suicidé». De toute manière, comme a tenu à souligner ce magistrat en poste à Moroni, «il va sans dire que ce dossier va bientôt échapper aux Comores tant il est lourd et enfonce la tête d'Ahmed Sambi dans l'eau boueuse, Ahmed Sambi qui fera tout pour ne pas rater le Président Ikililou Dhoinine cette fois. Il y va de sa vie et de sa survie. Soit Ahmed Sambi redevient Président tout de suite et livre les deux blocs de pétrole qu'il a vendus à des étrangers qui réclament leurs droits, soit il s'expose à des risques mortels. L'interprétation très osée et fallacieuse qu'il fait de l'article 13 de la Constitution au sujet de la présidence tournante et la tentative de coup d'État du 19 avril 2013 doivent nous inciter à la vigilance absolue car cet homme est prêt à tout pour ne pas se faire tuer».
Par ARM
Lemohelien
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