Des relations complexes avec la France
Sommaire de l'article
La France
ignore la légalité internationale L'enclave française de Mayotte pose problème
Le plus grand cimetière marin Une embellie à l'horizon
La France ignore
la légalité internationale
Après plus
de cent ans de colonisation, en décembre 1974, la France organise un référendum
sur l'avenir du Territoire : 95 % de l'ensemble des habitants des 4 îles
comoriennes choisissent l'indépendance. Suite à cette consultation, l'archipel
des Comores (La Grande Comore, Anjouan, Mohéli, Mayotte) doit donc former un
Etat indépendant.
Mais, au
décompte des voix, île par île, 65% des Mahorais demandant le maintien de
Mayotte dans la République française, la France décide de conserver Mayotte.
L'Assemblée
des Nations Unies, dans sa résolution 3385 du 12 novembre 1975, confirmée par
plusieurs autres résolutions toujours en vigueur, condamne la France pour non
respect de l'unité territoriale du territoire telle que définie par les
frontières de la colonisation et déclare que l'Union des Comores comporte les
quatre îles de l'Archipel, dont Mayotte.
A son tour,
en 2009, l'Union africaine déclare illégal l'ancrage de Mayotte dans la France.
L'enclave
française de Mayotte pose problème
Alors que
Mayotte est devenu le 101ème département français, en 2011, et région
ultrapériphérique (RUP) européenne en janvier 2014, le gouvernement français,
estimant que Mayotte est un cas particulier, continue d'y appliquer un régime
d'exception, notamment en matière d'immigration, au mépris du droit
communautaire européen.
Les
Comoriens présents sur le sol mahorais sont nombreux, le plus souvent ils sont
en situation « irrégulière » car l'accès au droit au séjour est extrêmement
difficile à obtenir. Les autorités françaises contrôlent, enferment, expulsent
chaque année plusieurs centaines de Comoriens dont de nombreux mineurs. Cette
situation dramatique est dénoncée par l'Etat comorien, par les Nations Unies et
par les associations de défense des droits des migrants.
Le plus
grand cimetière marin
Devant
l'Assemblée des Nations Unies, le 25 septembre 2013, le Président de l'Union
des Comores, Ikililou Dhoinine, lance un cri d'alerte sur les conséquences de
la violation par la France des résolutions des Nations Unies, portant atteinte
à la libre circulation des personnes entre les îles de l'archipel des Comores.
Ce droit de circuler est soumis à une décision des autorités françaises, qui
imposent, depuis 1995, un visa entre les îles comoriennes et Mayotte (visa dit
« Balladur »).
De
nombreuses familles se trouvent ainsi séparées par la « frontière française »
dressée comme un mur autour de Mayotte. Outre ceux qui veulent tout simplement
rejoindre leur famille originaire de Mayotte, les raisons de vouloir rejoindre
cette île sont nombreuses : le niveau de vie y est bien supérieur à celui des
autres îles comoriennes, les malades ont l'espoir de pouvoir s'y faire soigner
et on espère, de là, pouvoir partir en métropole...
Les
autorisations de séjour étant quasiment impossibles à obtenir, chaque jour, sur
des kwassa-kwassa, ces frêles barques de pêcheur, de nombreux Comoriens tentent
d'atteindre les côtes de Mayotte gardées par la Police de l'Air et des
Frontières (PAF) française. Les naufrages sont fréquents, notamment entre
Anjouan et Mayotte distantes de 72 kms seulement, les interpellations sont
violentes : on évalue à 10 000 les morts et disparus en mer
depuis 1995.
Une embellie
à l'horizon
Suite à une
« déclaration d'amitié et de coopération » entre la France et l'Union des
Comores, signée le 21 juin 2013 à l'Elysée par les présidents de ces deux pays,
des groupes de travail se sont mis en place afin de refonder les relations
bilatérales, malgré le différend historique entre les deux pays. Les deux
présidents se sont engagés à prendre des mesures pour mettre fin aux drames en
mer, à étudier les questions de sécurité maritime, à passer des accords
d'entraide judiciaire en matière pénale et à créer, aux Comores, les conditions
d'un développement plus harmonieux.
La première
réunion du haut conseil paritaire entre la France et l'Union des Comores s'est
tenue à Paris les 28 et 29 novembre 2013 alors que sur place, à Mayotte, les
associations de défense des droits des étrangers continuent à dénoncer les
expulsions arbitraires et les dérives de la politique française d'immigration
appliquée aux Comoriens.
Il est prévu
que la prochaine réunion du haut conseil se tienne aux Comores, en juillet
2014.
Les
relations entre les Comores et la France sont complexes mais il faudra bien
trouver une solution politique pour que la libre circulation soit rétablie
entre toutes les îles de cet archipel
Source (sans la photo) : http://www.ritimo.org/article5299.html
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