mercredi 11 juin 2014

Lettre ouverte à Son Excellence, le vice-président en charge des finances





Monsieur le vice président,

En ma qualité de citoyen, et proche du milieu parlementaire entant qu'employé dans cette honorable institution, je suis avec la grande attention le débat qui anime nos forums et nos places publiques sur la suspension de la licence d'importation de l'alcool pour la société Nicom, représentée par Shemir Kamoula, et l'annulation de celle octroyée aux Etablissements AGK représentés par Amine Kalfane. Un débat qui impose des éclaircissements sur cette décision, et entant que témoin des échanges qui ont eu lieu entre vous assisté de votre directeur général des impôts et la conférence des présidents de l'Assemblée nationale, je me permets de relater à l'opinion ce qui s'est réellement passé et appeler à la vigilance de l'opinion car nous nous sentons tous concernés entant que citoyens.

Permettez-moi Monsieur le vice-président de saluer votre excellent exposé et celui de votre directeur général des impôts devant les présidents de différentes commissions de l'Assemblée qui, visiblement ne sont pas convaincus en voulant tourner le dos à la loi qu'ils ont voté eux-mêmes et promulgués par le chef de l'Etat, et qui autorise la libre concurrence en cassant le monopole. Comme vous l'avez bien dit, l'article 4 montre bel et bien que l'avis conforme des députés sur la base des critères établis pour l'octroi de la licence d'importation et de distribution de l'alcool est prévue par la loi, mais comme ces critères ne sont pas encore établis, il revient à la direction générale des impôts d'en décider en attendant d'établir les critères, ce que refuse nos députés qui exigent que ces critères leur soient soumis pour décider sur deux sociétés notamment AGK et Nicom, comme si elles étaient les seules à pouvoir introduire de demandes de licence d'importation d'alcool alors que le monopole est aboli et que toute personne est libre d'introduire sa demande sans aucune contrainte au moment où la libre concurrence est bien stipulée par la loi.

Une seule question revient dans la tête des comoriens : pourquoi Nicom continue à couler sa marchandise alors que sa licence a été annulée ? Selon les spécialistes du domaine, Nicom dispose d'un stock qu'il doit écouler car il l'a bien importé avant la suspension de la licence d'importation, tout en soulignant que si demain AGK a commandé de l'alcool avant même que la licence qui lui était délivrée le 05 mai 2014 lui soit retirée, il lui reviendrait de droit de couler sa marchandise tout en se rappelant qu'au moment où le monopole a été attribué à Nicom, AGK disposait d'un stock évalué à plus de 300 millions de francs comoriens. C'est ici où nos élus doivent faire preuve de sagesse comme l'observe le vice-président en charge des finances que nous saluons son sens de l'Etat lorsqu'il s'agit de l'intérêt national.

Monsieur le vice-président,

Grand fut notre étonnement ici à l'Assemblée nationale lorsqu'on entend les propos qui sortent de la bouche du président de la Commission des finances Hassane II et repris dans le journal Al-fajr de ce mardi 10 juin 2014. Qu'est ce qu'il dit ? '' Comment suspendre la licence de Nicom alors que ce sont les taxes d'alcool tirées de la société qui figurent et disposées dans la loi des finances 2014 ?''. Etonnant, quand on sait que le député Hassan II a voté la loi qui casse le monopole et qui autorise la libre concurrence. pire encore cette loi rectificative n'est même pas encore votée. Je ne veux pas ici prêter de mauvaises intentions à ce représentant du peuple, mais permettez-moi Mr le vice-président, d'exprimer un doute quant à cette position ouverte qui discrédite une institution comme le parlement, et surtout quand elle émane du président de la Commission des finances. En concluant ses propos, Hassan II qui, à mon humble avis ne maîtrise pas les rouages des finances, affirme qu'il y a amélioration des recettes en ces temps tristes du monopole d'alcool par rapport au temps où le secteur était libéralisé. Un argument qui, visiblement, relève du favoritisme aux yeux de l'opinion et de certains parlementaires qui ne comprennent pas la démarche observée par Hassan II et ses collègues.

Monsieur le vice-président,

Dans un soucis de crédibiliser cette noble institution dont j'en fait partie entant qu'employé, je lance un appel solennel auprès de vous et des membres du gouvernement pour que la loi soit appliquée telle qu'elle est afin de rassurer l'opinion, et non pas se focaliser sur une haine qui ne rend pas service à la nation et à son peuple. Comme c'est le seul moyen que des citoyens lambda disposent pour vous communiquer, je vous saurai gré de bien vouloir jouer le rôle de médiateur qui est le vôtre, dépasser les passions comme vous le faites aujourd'hui car le peuple vous observe et suit avec rigueur les dires de nos parlementaires qui pensent à tort qu'une loi peut être piétinée en faveur de petits intérêts personnels.

Je vous remercie.

A.M.S

Assemblée de l'Union des Comores

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