dimanche 29 juin 2014

Droit de réponse à l'éditorial du 27 juin 2014, de Mohamed Abdou Soimadou, Directeur d'Al-watwan




Chaque jour qui passe, Mohamed Abdou Soimadou, le nouveau Directeur d'Al-watwan, se fait le devoir de nous produire un éditorial de la même facture, une ode lyrique au service du pouvoir. Sa ligne éditoriale est simple, voire simpliste, éloges sans limites pour le régime et critiques sans concession pour tous les autres. Cette fois, dans son dernier éditorial, il prend l'occasion de l'enlèvement des panneaux de la corniche de Moroni pour, sans aucune nuance, prétendre en parlant du précédant régime que: « le quinquennat précédent avait mis en place une politique de gestion de la durée basée sur le mensonge et la duperie ».  Il n'y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Réduire, le bilan du quinquennat de l'ancien Président Sambi aux ratés de la CGH et de la Fondation Fatima, c'est simplement faire preuve d'une mauvaise foi ahurissante.
Je voudrais simplement rafraîchir la mémoire de Monsieur le Directeur, en lui rappelant que si le Président Sambi n'avait fait qu'une seule chose, ramener l'île d'Anjouan dans le giron de la République et par la même occasion donner la stabilité et la crédibilité aux Comores, cela aurait suffit. Et les comoriens, qui eux savent distinguer le vrai du mensonge, lui en saurait gré. Mais au-delà de cela, l'IPPTE dont l'on est si fier et qu'il ne manque pas de célébrer dans ses éditoriaux est une réussite du régime Sambi. « Les hôpitaux qui sortent de terre et routes qui s'ouvrent » comme il le dit dans son édito du 10 juin 2014, ne sont que les fruits de la conférence de Doha, de la citoyenneté économique et de l'ouverture diplomatique vers les pays du Golfe. Il pourrait ajouter, la réhabilitation de la chaussée de Moroni, le bâtiment de l'école de médecine, le stade de Hombo, le projet pêche de Voidjou, le nouveau bâtiment de l'Université Imamou Chafi, la prospection pétrolière etc...
Mais comme le dit l'autre, il ne faut pas confondre bâtiment et développement. La meilleure réussite du Président Sambi a été d'avoir fait renaître l'espoir chez les comoriens, malgré les couacs et les déboires qui font le fonds de commerce de ses adversaires, il avait réussi à montrer et à convaincre les comoriens que le développement est possible, grâce au travail, à la persévérance et à la créativité.
Mais, Monsieur Soimadou, avant d'être un journaliste, vous êtes vous-même un homme politique qui a été un des moteurs d'un des régimes passés dont tout le monde se souvient encore, faites nous donc un édito pour nous dire ce que vous avez laissé en souvenir aux Comoriens !

Mohamed Bacar Dossar
Ancien ministre

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