Chaque jour
qui passe, Mohamed Abdou Soimadou, le nouveau Directeur d'Al-watwan, se fait le
devoir de nous produire un éditorial de la même facture, une ode lyrique au
service du pouvoir. Sa ligne éditoriale est simple, voire simpliste, éloges
sans limites pour le régime et critiques sans concession pour tous les autres.
Cette fois, dans son dernier éditorial, il prend l'occasion de l'enlèvement des
panneaux de la corniche de Moroni pour, sans aucune nuance, prétendre en
parlant du précédant régime que: « le quinquennat précédent avait mis en place
une politique de gestion de la durée basée sur le mensonge et la duperie
». Il n'y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Réduire, le
bilan du quinquennat de l'ancien Président Sambi aux ratés de la CGH et de la
Fondation Fatima, c'est simplement faire preuve d'une mauvaise foi ahurissante.
Je voudrais
simplement rafraîchir la mémoire de Monsieur le Directeur, en lui rappelant que
si le Président Sambi n'avait fait qu'une seule chose, ramener l'île d'Anjouan
dans le giron de la République et par la même occasion donner la stabilité et
la crédibilité aux Comores, cela aurait suffit. Et les comoriens, qui eux savent
distinguer le vrai du mensonge, lui en saurait gré. Mais au-delà de cela,
l'IPPTE dont l'on est si fier et qu'il ne manque pas de célébrer dans ses
éditoriaux est une réussite du régime Sambi. « Les hôpitaux qui sortent de
terre et routes qui s'ouvrent » comme il le dit dans son édito du 10 juin 2014,
ne sont que les fruits de la conférence de Doha, de la citoyenneté économique
et de l'ouverture diplomatique vers les pays du Golfe. Il pourrait ajouter, la
réhabilitation de la chaussée de Moroni, le bâtiment de l'école de médecine, le
stade de Hombo, le projet pêche de Voidjou, le nouveau bâtiment de l'Université
Imamou Chafi, la prospection pétrolière etc...
Mais comme
le dit l'autre, il ne faut pas confondre bâtiment et développement. La
meilleure réussite du Président Sambi a été d'avoir fait renaître l'espoir chez
les comoriens, malgré les couacs et les déboires qui font le fonds de commerce
de ses adversaires, il avait réussi à montrer et à convaincre les comoriens que
le développement est possible, grâce au travail, à la persévérance et à la
créativité.
Mais,
Monsieur Soimadou, avant d'être un journaliste, vous êtes vous-même un homme
politique qui a été un des moteurs d'un des régimes passés dont tout le monde
se souvient encore, faites nous donc un édito pour nous dire ce que vous avez
laissé en souvenir aux Comoriens !
Mohamed
Bacar Dossar
Ancien
ministre
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