vendredi 15 août 2014
10,515 milliards Fc pour près de 74 km de routes : YARWABI
12 milliards de francs
Deux premiers protocoles ont ainsi été conclus entre le gouvernement comorien et la société française Colas. Actuellement, c'est elle qui exécute la plus grande partie de ces travaux, soit un peu plus de 10,515 milliards de francs pour près de 74 km de routes. Le reste a été confié, le mois d'août 2012, au groupe turc Kulak pour un coût de 2,342 milliards de francs. Quant au contrôle de ce vaste chantier, il a été confié à une autre société française, la Secmo, pour un coût total de 625,882 millions de francs et pour une durée totale de cinquante quatre mois de contrôle et surveillance des travaux. Dans ce florissant marché de réhabilitation du réseau routier, beaucoup de mystère subsistent encore. Pourrait-on, un jour, savoir par exemple pourquoi un kilomètre de chaussée bicouche pour les tronçons Wani-Bambao et Bambao-Domoni a coûté plus de deux fois le prix au kilomètre du tronçon Hajoho-Jimlime? Pourtant, il s'agit de la même nature des travaux. Pour le premier cas, un kilomètre de chaussée de cinq mètre de largeur a coûté un peu plus de 63 millions de francs, soit 1,858 milliard de francs pour les 29,5 km de la voie. Quant au tronçon Hajoho-Jimlime, le prix de la chaussée par kilomètre a été facturé à un peu plus de 23 millions de francs, soit près de 154 millions de francs pour une totalité de 6,5 kilomètres de route. Cherchez l'erreur... Première tentative d'explication: pour le premier segment, il s'agit d'un marché de 4,503 milliards de francs, conclu en 2011 entre le gouvernement comorien et la société Colas, pour la restructuration des routes Wani-Bambao et Bambao-Domoni à Ndzuwani .
Gymnastique
Le second tronçon concerne, lui, un projet de 650 millions de francs, signé en septembre 2009 entre l'Agence française de développement et la société Cbe, pour la construction de la route Hajoho-Jimlime. Si l'on pousse un peu plus loin la démonstration, la même gymnastique s'est opérée dans d'autres contrats; le résultat ne pourrait qu'être édifiant en termes de coûts. En définitive, sur les 12 milliards de francs déjà mobilisés, 4 milliards auraient pu être économisés, si l'on prenait en compte les offres les plus raisonnables. De deux choses l'une: soit notre pays est très riche et trop généreux pour se permettre de tolerer de tels différentiels en milliards, soit les appréciateurs des offres tirent profit de ces surcoûts appliqués dans les contrats publics. L'on se demande comment l'Etat accepte d'endosser des factures aussi salées et beaucoup plus chères que ne se le permettraient ses partenaires au développement (Qatar, France, Union Européenne, etc.).
Nouveau détournement
D'autres bizarreries sautent aux yeux après lecture en détail de certains contrats. Pourquoi, par exemple, les prix des travaux au kilomètre sont-ils plus élevés à Ndzuwani et Mwali qu'à Ngazidja? Pourquoi, pour une route existante comme le tronçon Ntsudjini-Bahani (7,5 km), le terrassement est-il facturé à un peu plus de 95 millions de francs? A-t-on sorti l'argent issu du fonds de citoyenneté économique du circuit peu conventionnel de l'homme d'affaires franco-libanais, Bashar Kiwan, juste pour qu'en fin de compte il se retrouve, mais de façon plus sophistiquée dans d'autres poches? Le Comité arabe pour le développement et l'investissement aux Comores, organe chargé du suivi de la conférence de Doha, avait déjà tiré la sonnette d'alarme. En juin 2012, ce comité avait contesté le choix du comité d'évaluation des offres pour les travaux des 71 km de routes, financés par la conférence de Doha. C'est, surtout, les offres du groupe Colas - une première proposition de 1,342 million de dollars pour un kilomètre de route et une deuxième de l'ordre de 1,070 million de dollars - qui avaient mis la puce à l'oreille du comité arabe.
Pourtant, le comité d'évaluation des soumissions avait jugé ces offres recevables et avait proposé le nom du groupe français pour les tronçons Moroni-Hahaya (20 km), Wani-Bambao (20 km) et le tronçon Nyumashiwa-Ndremeyani (9 km).
KS
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