vendredi 8 août 2014

Coupures de courant : les comoriens songent aux sanctions


La capitale comorienne est plongée dans le noir le plus total. Peu avant l'élection, prévue pour le mois de novembre, la frustration de certains comoriens prend une ampleur politique. Les comoriens, dont leurs appareils électroménagers ne servent pour la plupart qu'à embellir les maisons, sautent sur du bois de chauffe ou du pétrole pour préparer leurs plats. Aussi les prix des aliments à conserver au frais posent énormément des problèmes de santé, suite au manque de courant électrique. Face à cela, les comoriens songent à sanctionner le gouvernement IKI dans les élections de novembre.

Très peu des comoriens bénéficient entièrement de l'énergie électrique, malgré l'existence d'un énergétique important. « Nous sommes fatigués de ce système parce qu'ils (le gouvernement du président IKI, ndlr) nous ont promis qu'il n'y aurait plus de coupures d'électricité surtout le mois de ramadan. Malheureusement, nous sommes sans courant depuis plus de deux mois. C'est un gros mensonge », se plaint maman Nafou, femme au foyer, habitant un des quartiers chic de Moroni. « C'est vrai qu'avec le carte prépayé nous payons ce que nous avons consommé. Mais le problème est que nous ne consommons pas à notre faim » ; ajoute-elle. Dans la plupart des ménages de la ville, la consommation reste du coup relativement faible. Les comoriens, dont leurs appareils électroménagers ne servent pour la plupart qu'à embellir les maisons, sautent sur du bois de chauffe ou du pétrole pour préparer leurs plats. Aussi les prix des aliments à conserver au frais posent énormément des problèmes de santé, suite au manque de courant électrique. « Je n'ai plus de courant dans ma boutique toute la journée. J'utilise un groupe électrogène. Je paie pour le gasoil. Ce qui pousse à augmenter les prix de ma marchandise », explique un boutiquier de volo-volo avec un ton énervant.

Le Ras-le-bol

Le mouvement Citoyen des indignés compte reprendre les sit-in pour protester contre les délestages récurrents de la Ma-Mwé ces derniers temps. En marge de ce mouvement de grève déjà annoncé et qui avait précipité le départ d'Omara Mgomri à la tête de cette société l'année dernière, les promesses directrices de la société comorienne de l'eau et de l'électricité, ressemblent trop à des slogans de campagne. "Nous vivons dans le noir, nous sommes victimes de tous les maux parce que nos quartiers sont dans le noir. Tous ces slogans qu'on nous chante ici, sont des stratégies pour nous pousser à le réélire », a montré le jeune Said Ali. Et certains songent, comme ce jeune, à la sanction des urnes pour démontrer que le gouvernement aurait mieux fait de tenir ses promesses avant. « Tant qu'il n'y aura pas de bonne politique gouvernementale aux Comores, la population devra se contenter de sa vie en obscurité ».

A Moroni, les heures d'obscurité n'étonnent plus. Elles ont augmenté de manière exponentielle. La ville de Moroni n'échappe pas à cette règle imposée par le monopoliste Ma-Mwé qui, pour sa part, avance toujours les mêmes excuses. Avec l'implosion sociale dans la ville avec près de 80 mille d'habitants ainsi que la floraison de petites unités de production, la demande devient de plus en plus forte. « C'est la réalité et une réalité qui choque, mais tous ça, c'est grâce à la mauvaise politique du pays, qui avantage une coopération extérieure avec leur partenaire pour remplir leur poche, en laissant le peuple à leur propre compte. Ce sont des gens sans cœur, ce pour cela qu'il faut qu'il ait un changement sur la scène politique comorienne. C'est ce qu'on espère tous, pour un lendemain meilleurs enfin que le Comores retrouve toutes son intégralité, économique et énergétique », a expliqué ce jeune cadre. Pour certains, « L'heure est venue pour que les Comoriens prennent leur destin en mains. J'invite tous mes Compatriotes à voter contre le gouvernement, car nous connaissons très bien maintenant nos affameurs qui avaient promis un avenir meilleur des nos iles. Trois ans après, nous nous rendons à l'évidence que de tout ce qui avait été promis, rien n'est plus concret est réalisé. Ce qui fait que le peuple demande à IKI et sa classe de plier bagages et de partir pour laisser la place à des dirigeants dignes et compétents afin de apprendre l'avenir meilleur de ce pays dont les potentialités innombrables et les ressources ne sont plus un sujet à discussion », a- formulé le jeune politicien Abdouroihmane Boina

Nakidine Hassane

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