mardi 26 août 2014

COMORES / Lettre ouverte : Le gouverneur et La suppression du visa Balladur


COMORES / Lettre ouverte : Le gouverneur et La suppression du visa Balladur
Lettre ouverte au gouverneur d'Anjouan, Anissi Chamsidine

Excellence Monsieur le gouverneur de l'île autonome d'Anjouan,

Permettez-moi de m'adresser directement à vous pour vous faire part d'une solution pouvant conduire très rapidement à la suppression du visa Balladur appelé aussi, visa de la mort.

Monsieur, le gouverneur, le 4ème  sommet de la Commission l'Océan Indien qui vient de se tenir ici aux Comores, auquel vous avez assistez, a permis de comprendre que le gouvernement français n'a aucunement l'intention de  supprimer le visa Balladur, qui continue pourtant de tuer des comoriens et plus particulièrement des anjouanais dans le bras de mer de 70 km séparant Mayotte d'Anjouan. « La position de la France c'est qu'il peut y avoir des libéralisations des visas, que s'il y a une maitrise de l'immigration, que s'il y a une prévention des mouvements des populations.» a déclaré avec une certaine arrogance , François Hollande lors de la conférence de presse, et d'ajouter un peu plus loin : « Il ne peut pas y avoir des positions qui puissent laisser penser que les mouvements des populations puissent être maintenant facilités ». C'est clair et net.

Le HCP (Haut Comité Paritaire) censé trouver une solution pour arrêter cette hécatombe, est là comme le fut jadis le GTHN (Groupe de Travail de Haut Niveau) pour soulager la conscience des autorités comoriennes, et masquer la soumission des gouvernants comoriens aux diktats de la France. Après le HCP, on aura un autre Haut Machin ainsi de suite. Les morts sur le chemin de Mayotte ne sont pas la préoccupation des autorités de l'Union des Comores. L'exemple suivant me vient à l'esprit.  Alors que la région du vice-président anjouanais Nourdine Bourhane paye un lourd tribut dans ce génocide légalisé, ce dernier intervient dans ce différend franco-comorien, pour contrecarrer toute initiative susceptible de lever cette mortelle barrière. Rappelez-vous, Son Excellence, Nourdine a fait partie des signataires de l'accord HALLADE le 1er avril 2011 à l'ambassade de France, pour lever l'interdiction des reconduites à la frontière des « sans-papiers » consécutive à l'échec  du GTHN.

Son Excellence, pour sauver des vies humaines, vous n'avez pas besoin du feu vert des autorités de l'Union. Les morts au large de Mayotte les auront éternellement sur la conscience comme disent les jeunes de l'association Ngo'shawo. C'est pour cela que j'ai décidé de m'adresser à Vous, Monsieur le gouverneur de l'île autonome d'Anjouan, pour vous proposer de refuser l'accueil des refoulés de Mayotte conformément au droit comorien et au droit international. C'est le seul et unique moyen, et Dieu m'est témoin, d'amener rapidement la France sur la table des négociations pour arrêter ce génocide.

Oui, Monsieur le gouverneur, la France n'a pas le monopole de la suppression du visa Balladur. Vous avez la possibilité de supprimer ce visa internationalement illégal, en empêchant le retour des « sans-papiers » 
Je finirai ma lettre en disant que si les propriétaires des Kwassas  s'enrichissent sur le dos des comoriens, des compagnies aériennes et maritimes s'enrichissent elles aussi en transportant illégalement certains comoriens de Mayotte vers Anjouan.

Son excellence Monsieur le gouverneur, recevez mes considérations les plus respectueuses.

Baraka INZOUDDINE

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