dimanche 24 août 2014

Môssieur Shemir Kamoula et le «trou» de 800 millions de francs de NICOM

Môssieur Shemir Kamoula et le «trou» de 800 millions de francs de NICOM
Conflits d’intérêts, «trou», comptabilité foireuse, mise sous tutelle et maldonne

Ceux qui l’ont vu ces derniers temps disent que Môssieur Shemir Kamoula a perdu son sourire carnassier et arrogant. Naturellement, quand ces choses arrivent aux Comores, elles se remarquent très vite, surtout quand elles sont le fait d’un homme connu pour ses excès et pour son goût immodéré pour le pimpant et le cliquant de pacotille et de souk destinés à amuser le tapis dans le bazar de Volo-Volo. En un mot, les choses ne se passent pas bien en ce moment pour le possesseur de l’État et de ce qu’il y a dedans: le Grand Mufti de la République, les Députés Abdoulfattah Saïd Mohamed, Bianrifi Tarmindhi (ancien Premier ministre), Hassan Ali Toibibou, Antoisse Mohamed Ibrahime, Latuf Abdou et Attoumane Allaoui. On n’a même pas besoin de mentionner le menu fretin, constitué des Madi Moindjié, «Félix» et «Nono», ce dernier ayant été entre les mains de la Gendarmerie pour quelques vilénies qui n’avaient pas plu aux pouvoirs publics. Il est resté sous contrôle judiciaire. Mais, comme on sait que qui dit «Nono» dit Môssieur Shemir Kamoula, c’est son chef qui trinque, même quand il regarde avec insistance la femme d’autrui.



En réalité, Môssieur Shemir Kamoula n’est pas homme à paniquer, mais là, il y a tout de même un gros trou de 800 millions de francs dans la comptabilité de NICOM, et ça fait du désordre. Il a donc fallu placer NICOM sous la tutelle de ses actionnaires regroupés dans la COFIPRI, la maison mère de Moroni Terminal, la société qui gère le Port de Moroni. Ces actionnaires sont furieux, et certains jurent ne pas pouvoir répondre d’eux-mêmes s’ils tombent sur Môssieur Shemir Kamoula. Nous espérons que les choses n’iront pas si loin que ça. En tout état de cause, il y a un grave conflit d’intérêts. Il faut tout de même signaler que les choses risquent de devenir très sales pour Môssieur Shemir Kamoula car COFIPRI détient tout de même 44% des actions de NICOM, et 44%, ça représente quelque chose. On ne crache pas dessus.




Au moment où on assiste à cette avalanche de mauvaises nouvelles, Môssieur Shemir Kamoula ne voit toujours pas s’éloigner de lui l’infâme et infamante accusation de corruption active et passive qui pèse sur lui. Lassés d’attendre des paiements qui ne s’effectuent pas, ses fournisseurs étrangers ont déjà commencé à débarquer aux Comores un par un pour réclamer leur dû, et on dit que ça va chauffer sec, dans la mesure où les huissiers de Moroni sont en alerte rouge, le degré le plus élevé. Dans l’affaire, il y a quelque qui fait vraiment rire: on prétend que personne ne connaît l’adresse de Môssieur Shemir Kamoula aux Comores! Rien que ça? C’est vraiment trop fort et trop beau. Il fallait oser le faire. Ne pas avoir d’adresse connue aux Comores quand on est un flamboyant homme d’affaires ayant pignon sur rue, même d’une manière très peu conventionnelle et très peu orthodoxe, c’est prendre les gens pour des têtes de veaux.




Informé de toutes ces avanies, l’homme d’affaires Mourad Bazi piaffe d’impatience et jure entre ses dents car son chèque de 20 millions de francs comoriens n’est toujours pas honoré par Môssieur Shemir Kamoula. Il a placé tous ses espoirs sur Madame la Procureure Maoulida Djoubeire, qui a juré de faire tomber Môssieur Shemir Kamoula de son piédestal et de le foutre en prison s’il n’assure pas le paiement du chèque de Mourad Bazi, dont la patience est à bout, d’après ceux qui l’ont vu ces derniers jours. Il y a de quoi: 20 millions de francs comoriens, à peu de choses près, 40.000 euros. Ce n’est pas sale comme somme. Actuellement, le Tribunal de Moroni est parcouru de toutes sortes de bruits et de rumeurs de couloirs et de bouchères sur l’épilogue des mésaventures de Môssieur Shemir Kamoula, dont l’erreur la plus grossière a été de pousser ses Députés personnels à prendre en otage tout un Parlement, en présence du Vice-président Mohamed Ali Soilihi, juste pour défendre la cause alcoolique de leur chef.



Depuis, chaque fois qu’on parle de NICOM et de Shemir Kamoula en sa présence, le Vice-président Mohamed Ali Soilihi crache par terre et poursuit sa route. En même temps, on a assisté à l’abandon spectaculaire de Môssieur Shemir Kamoula par Maître Ibrahim Ali Mzimba, son ancien avocat. Les gens ne veulent pas être associés aux frasques et scandales d’un homme d’affaires qui heurte la sensibilité des autres par sa nature explosive, incontrôlable et imprévisible. Aujourd’hui, la Commission nationale de Prévention et de Lutte contre la Corruption (CNPLC) a bouclé son dossier et l’a refilé au Tribunal de Moroni, où aucun magistrat ne veut s’en occuper, de peur de «soulever une pierre et de tomber sur un serpent», comme on dit en bon comorien. La plupart des magistrats de Moroni ne sont-ils pas des salariés de notoriété publique de NICOM, dont il faudra qu’ils se résolvent à déclarer le salaire? Puisque la chose se sait, pourquoi continuer ce jeu de cache-cache?




Par ARM
© www.lemohelien.com –

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire