vendredi 15 août 2014

La résurgence de l'opposition et la sanction des bandits



Maître Saïd Larifou, pour la résurgence de l’opposition et la sanction des bandits

Mais, l’opposition comorienne présente-t-elle une alternative crédible face à l’État?

Par ARM

     Et si l’opposition ne voulait pas d’élections législatives le 2 novembre 2014? C’est quoi encore cette nouvelle provocation? Mais, notre valeureuse opposition aurait-elle peur d’aller au charbon? Elle ne le dira jamais ouvertement, mais elle ne s’y retrouve pas vraiment. Ceci est d’autant plus vrai que dans la configuration politique et partisane actuelle, on ne voit aucun parti politique obtenir plus de 7 sièges à lui seul au cours de l’élection législative au cas où elle aurait lieu. Car il n’est même pas sûr que les Comoriens voteront le 2 novembre 2014. Les Comores vont se retrouver devant ce qu’on appelle communément «l’introuvable Chambre», un Parlement sans majorité, même de façade, ni cohésion, ni de cohérence. Les Comores vont payer cher l’atomisation d’une carte politique très décousue, sans lisibilité, ni visibilité. Pourtant, Maître Saïd Larifou, Président du Parti RIDJA, appelle la population à un sursaut national, pour donner une belle gifle électorale au régime politique actuel:

«La population doit s’exprimer pour le changement lors des prochaines élections. Soit elle fait le choix de redonner la force à ces hommes qui les enfoncent chaque jour un peu plus dans le gouffre, soit elle opte pour un avenir meilleur avec des hommes de confiance». D’accord, la population doit «sanctionner» les fossoyeurs de la République, et elle doit le faire de la plus expressive des manières. Mais, à qui confier le destin législatif du pays, dans un pays sans opposition réelle, mais un pays à la carte politique complètement «balkanisée»? Des carcans politiques inutiles, ce n’est pas ce qui manque aux Comores, mais où sont les vrais partis politiques? Pas les groupes de pression, dont le chef cherche juste à se caser quelque part, mais les vrais partis politiques, ceux qui ont de vrais hommes, de vraies femmes et des idées constructives, qu’ils comptent vraiment concrétiser pour le bien des Comoriens? On les cherche. Les trouvera-t-on? C’est une autre histoire…


    Il va sans dire que Maître Saïd Larifou dit des choses intéressantes quand il annonce que «le temps est venu de manifester notre mécontentement en votant contre le pouvoir». Il est également dans le vrai quand il suggère bruyamment que«le temps est venu de manifester notre mécontentement en votant contre le pouvoir». Il parle d’or quand lance: «Il n’est plus acceptable que le pays entier soit plongé dans le noir et privé d’eau et d’électricité. Aucun investissement sérieux n’a été fait. Les autorités préfèrent utiliser l’argent public pour leurs intérêts». Tout ça est bien dit, mais maintenant, il faut aux Comoriens une alternative crédible et sérieuse. Celle-ci aurait été plus visible dans une large coalition de l’opposition excluant le parti antirépublicain, antidémocratique, citadin (le Parti de Mutsamudu et Moroni) et raciste (pour en être membre, il faut avoir la peau très claire) d’Ahmed Sambi. Ici, nous parlons de République et de Démocratie et non de destruction et de livraison des Comores à la République islamique d’Iran et à la mafia du Moyen-Orient. Nous parlons des Comores et non de la mégalomanie d’un homme, Ahmed Sambi, qui est prêt à tuer la moitié de la population comorienne pour s’installer au pouvoir et voler les Comoriens comme par un passé récent. Maître Saïd Larifou parle de «châteaux construits par les personnalités qui ont occupé de hautes fonctions de ce pays». Pourquoi «qui ont occupé de hautes fonctions de ce pays» alors qu’il y a ceux «qui occupent encore de hautes fonctions de ce pays»? Maître Saïd Larifou dit cela juste au moment où circulent à Paris d’étranges rumeurs sur l’achat en cours d’une maison en France par une très haute personnalité comorienne. Pour l’instant, son nom ne sera pas divulgué parce qu’une enquête officielle est en cours. Mais, quand les investigations seront concluantes sur ce sujet, nous ne tairons aucun nom. Que chacun assume ses responsabilités et ses crimes. Il s’agit de l’argent du peuple comorien. Et le peuple doit savoir comment et où son argent est très mal employé. Biens mal acquis…

    Jusqu’à maintenant, le Président du RIDJA a dit des choses intéressantes pour signaler que les autorités actuelles sont des canailles, des chenapans, des bandits de grand chemin, des coupeurs de routes et des coupeurs de têtes. Tout ça est bine vrai. Mais, a-t-il quelque chose de concret à proposer au peuple comorien pour le tirer de la misère ambiante? C’est ce qu’il dit: «Nous avons un projet. Un programme, que nous allons confier à des hommes de confiance pour répondre aux besoins de la population». Et si Maître Saïd Larifou se montrait plus explicite? Quand il accepte d’être plus explicite, voici ce qu’il dit en substance: «Nous avons un programme et des propositions pour les secteurs de la santé, de l’énergie et de la Justice. Si nous nous retrouvons dans certains programmes avec d’autres partis, on peut bien accepter de s’allier avec eux». Un «Projet», un «Programme» et des «Propositions»? Tous les anciens Présidents comoriens en avaient, et de très beaux. Mais, personne n’a respecté sa parole. Chacun arrive au pouvoir et se moque des Comoriens après. C’est d’une honte…

      En décembre 2013, j’ai regardé Maître Saïd Larifou droit dans les yeux et je lui ai dit: «Je suis trop indépendant et trop explosif pour être un homme de parti. Je ne serais jamais un homme d’un parti. Je me reconnais dans toutes les initiatives heureuses et intelligentes prises pour le bien-être des Comoriens. Vous qui êtes dans le chaudron de la politique, c’est à vous de nous prouver votre sérieux et votre crédibilité pour obtenir notre soutien. Si nous continuons à constater les mêmes travers, les mêmes reniements, les mêmes saloperies, nous serons en marge des partis politiques et nous continuerons à les regarder avec méfiance et suspicion. C’est mon discours à moi, mais d’autres Comoriens pensent de la même façon parce qu’ils ne croient plus aux partis politiques, aux slogans et aux mots d’ordre». Je n’ai pas changé de discours. Mon discours n’a pas changé d’un iota. Il faudra, en effet, que les partis politiques comoriens prouvent qu’ils valent mieux que le gouvernement en place, avec ses voleurs de poules. C’est aussi simple que ça.

www.lemohelien.com

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