vendredi 15 août 2014

ARRESTATIONS DES 23 ENSEIGNANTS DE L'ECOLE PRIMAIRE


ARRESTATIONS DES 23 ENSEIGNANTS DE L'ECOLE PRIMAIRE PUBLIQUE

Said Larifou choqué d’un alourdissement d’un climat tendu

Arrestations, gardes à vue, condamnations… Après le regroupement des enseignants du primaire, c’est l’injustice qui règne. Les enseignants de l’école primaire publique se disent victimes d'un « scandale judiciaire » et de gardes à vue abusives. Demandant la libération rapide et inconditionnelle des ces enseignants, Said Larifou leur avocat dénonce une double peine dont subissent ses enseignants. « Une première peine : c’est de travailler sans être payer durant un an et une détention illégale après avoir réclamé leur droit », a – t- il déploré. En plus de leurs revendications, certains membres du collectif des enseignants des l’école primaire publique arborent désormais un badge de prisonnier. Ils sont inculpés pour coup et blessure involontaire et trouble à l’ordre publique. Lors d'une conférence de presse, les organisateurs ont dénoncé ce jeudi la répression « injuste » dont sont victimes leurs collègues. Ils se lancent dans un batail juridique pour regrouper les plaintes contre les pouvoirs publics mais aussi vont saisir les présidents de la sous région qui viendront au sommet du 23 aout prochain, sur l’état désagréable du respect du droit de l’homme dans notre pays.

Epinglé au revers des vestes politiques, le pire est porté aux enseignants de l’école primaire publique qui sont la plus part d’entre eux déjà en prison. Avec quelques vingtaines d'irréductibles, il avait tenté une menace de jeter sous les fenêtres du commissariat à l’éducation, le directeur de cabinet de ce commissariat dans la journée du lundi 11 aout dernier. « Nous n’avions pas l’intention de faire du mal mais la police nous a considéré déjà comme de terroristes. Nous sommes restés moins d'une heure avant que la police nous ouvrait la porte », s'insurge le jeune militant.

Assigner la justice pour faute lourde

Le récit de Me Said Larifou avocat de ce collectif, illustre la situation dénoncée par les enseignants. « C'est un scandale judiciaire, il est anormal qu'on tente de faire taire les enseignants de ne pas réclamer leur droit », a dénoncé l'avocat et militant de droit de l’homme Said Larifou. Selon lui, la justice joue les démobilisateurs en annonçant la dangerosité des enseignants puis justifie cela en procédant à des arrestations sans fondements puis les plaçaient en garde à vue et certain d’entre eux en prison. « C’est un alourdissement d’un climat tendu, cet emplacement en détention provoque le trouble à l’ordre publique que l’ajuste les accusent d’autant plus que leur délais de garde à vue est expiré », a déclaré l’avocat franco-comorien. Avant d’ajouté que « on maintient des gens en garde à vue, alors qu’ils savent très bien que cela n’est pas légal ». La juste se dit en veut de preuve et ouvre une enquête. Alors que sur les interpellations menées lors du dernier rassemblement de ces enseignants, seules vingt trois auraient donné lieu à des poursuites judiciaires. « Je ne vois pas l’intérêt d’ouvrir une enquête dans une affaire qui devrai être jugé dans le tribunal de flagrant délie mais on alourdisse la situation et je suis conscient qu’il s’agit des gens qui veulent mettre en mal le président Ikililou », a réagi l’avocat.

En réponse à la justice, les enseignants préparent le lancement d’un setting. A terme, ils souhaitent faire savoir aux présidents de la sous régions qui vont prendre part au sommet de la COI, en leurs adressant une lettre pour faire l’état de lieu du respect de droit de l’homme et de travailleurs dans notre pays. Cette démarche dispensera également des effets sur la conduite à adopter en cas de garde à vue et incitera les militants à déposer plainte au pénal. Autre objectif : regrouper les enseignants du secondaire qui sont dans le même panier, en vue d'une procédure d'assignation de l'Etat pour faute lourde au civil. Une façon de montrer, comme l'explique le président de la promotion 2012 Mohamed Aynoudine que « oui, on reste mobilisés, parce que la famille est attaquée de toutes sortes. Et de montrer ainsi que le combat de l’enseignant est pour tous, par ailleurs nous nous combattons et appelons tout le monde à manifester contre cette injustice », a-t-il précisé.

Nakidine Hassane

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