Le magistrat du TGI de Mayotte
arrive ce lundi à Saint-Denis Après une plainte pour viol, le
juge Karki est déféré à La Réunion
Mis en cause
dans une affaire de viol, le juge d'instruction mahorais Hakim Karki arrive ce
lundi 7 juillet 2014 à La Réunion. Il sera déféré devant le parquet de
Saint-Denis. Ce week-end, le magistrat du tribunal de grande instance de
Mayotte avait été placé en garde à vue pendant 48 heures au commissariat de
Mamoudzou. Saisi de cette affaire, le parquet de Saint-Denis devrait mettre en
examen l'homme en charge de l'instruction de l'affaire Roukia. Longuement
interrogé par les enquêteurs de la sûreté départementale, le juge ne nie pas la
relation sexuelle, mais affirme que la plaignante était consentante.
Ce week-end,
Hakim Karki a été interrogé pendant près de 48 heures par trois enquêteurs de
la sûreté départementale. Le juge d’instruction du TGI de Mamoudzou a été placé
en garde à vue suite à une plainte déposée pour faits de viol. Le procureur de
la République de Mayotte, Joël Garrigue, s’est naturellement déssaisi de
l’enquête. C’est donc à La Réunion que le magistrat sera mis en examen ce
lundi.
Les faits remontent à la nuit du mardi 1er juillet 2014. Lors d’un dîner avec une amie, Hakim Karki fait la connaissance de la plaignante. D’après France Mayotte Matin, le courant passe entre les deux personnes, et le juge d’instruction raccompagne la jeune femme à son domicile. "C’est arrivé au rond point du Baobab à M’Tsapéré que les choses se seraient gâtées selon elle", écrit le journal mahorais.
D’après la plaignante, le véhicule s’est immobilisé et la femme aurait reçu une lourde gifle suivie d’une relation orale forcée. "Hahim Karki serait sorti de la voiture lui demandant de la suivre jusqu’à son appartement", décrit le quotidien. De nouveaux coups et une nouvelle relation sexuelle forcée auraient eu lieu au domicile du juge d’instruction du TGI de Mamoudzou. De retour chez elle, la jeune femme a décidé de porter-plainte le lendemain.
"Les détails sont là, et ils correspondent points par points à ce que le juge Karki a expliqué à la rédaction de France Mayotte avant son placement en garde-à-vue, et ce, à quelques détails près", écrit Samuel Boscher, le rédacteur en chef du quotidien de l’île aux parfums. "Car la plus grosse différence dans les deux récits, vient du consentement", ajoute le journaliste.
Dans sa version des faits, Hakim Karki explique que la plaignante lui aurait demandé les coups au cours d’une relation sexuelle désirée. De son côté, la jeune femme affirme qu’elle ne souhaitait pas avoir de relation sexuelle avec cet homme et qu’elle ne désirait pas se faire frapper. "Des examens ont été réalisés au centre hospitalier, confirmant bien la relation sexuelle et les coups portés", explique France Mayotte Matin. Aucune confrontation n'a eu lieu entre le juge d'instruction et la mahoraise, partie dimanche en métropole.
"Il ne pouvait s’agir que d’un complot contre le chevalier blanc"
Le juge Karki est notamment connu pour instruire depuis 2011 un dossier sensible aux multiples rebondissements, l'affaire Roukia, du nom d'une jeune fille décédée à Mayotte des suites d'une overdose. L'enquête a notamment mis en lumière l'implication d'agents du groupement d'intervention régional (GIR) de Mayotte dans un trafic de drogue entre les Comores et Mayotte.
Ce sont pour ces raisons que certaines personnes voient d’un mauvais oeil la garde à vue du magistrat mahorais. "La mariée était trop belle, l’affaire tombait au meilleur moment, celui où le magistrat doit rendre ses ordonnances de renvoi dans les dossiers Roukia et GIR pour des procès très attendus", écrit Samuel Boscher.
Il y a quelques jours, le juge d’instruction s’était déjà rendu à La Réunion pour s’expliquer avec Dominique Ferrire, le président de la cour d’appel de Saint-Denis. Auparavant, Hakim Karki avait également dû répondre à une procédure disciplinaire à Paris. Il a également été mis en cause par sa direction locale lots d’une inspection pour connaître ses rapports avec un ancien collègue, le juge Boehrer.
"L’histoire était toute faite, il ne pouvait s’agir que d’un complot contre le chevalier blanc protecteur des opprimés", commente le journaliste mahorais. Pour certains, "il ne pouvait s’agir que d’une nouvelle et ultime machination pour faire tomber l’homme le plus fort de France, celui que personne ne pouvait déboulonner à moins de le faire tomber pour un crime répugnant", décrit le quotidien de Mayotte.
Un comité de soutien, désiré par les interprètes du TGI de Mamoudzou, aurait même pu se former dans la journée de samedi. "Mais peu à peu, le doute s’est instigué et les voix se sont faites moins fortes", souligne France Mayotte Matin. C’est donc seul que le juge d’instruction devra défendre sa cause au parquet de Saint-Denis.
"Une question se pose alors : comment un homme si exposé, si surveillé, un gardien de la justice, de la moralité, appelé à juger, à instruire des affaires de violences, de viols, de meurtres, peut avoir souhaité partager des moments intimes avec une personne en lui faisant subir ce que la raison et la loi peuvent réprouver ?", s’interroge le rédacteur en chef de France Mayotte Matin. La justice réunionnaise prendra connaissance des premiers éléments de réponse à partir de ce lundi.
www.ipreunion.com
Les faits remontent à la nuit du mardi 1er juillet 2014. Lors d’un dîner avec une amie, Hakim Karki fait la connaissance de la plaignante. D’après France Mayotte Matin, le courant passe entre les deux personnes, et le juge d’instruction raccompagne la jeune femme à son domicile. "C’est arrivé au rond point du Baobab à M’Tsapéré que les choses se seraient gâtées selon elle", écrit le journal mahorais.
D’après la plaignante, le véhicule s’est immobilisé et la femme aurait reçu une lourde gifle suivie d’une relation orale forcée. "Hahim Karki serait sorti de la voiture lui demandant de la suivre jusqu’à son appartement", décrit le quotidien. De nouveaux coups et une nouvelle relation sexuelle forcée auraient eu lieu au domicile du juge d’instruction du TGI de Mamoudzou. De retour chez elle, la jeune femme a décidé de porter-plainte le lendemain.
"Les détails sont là, et ils correspondent points par points à ce que le juge Karki a expliqué à la rédaction de France Mayotte avant son placement en garde-à-vue, et ce, à quelques détails près", écrit Samuel Boscher, le rédacteur en chef du quotidien de l’île aux parfums. "Car la plus grosse différence dans les deux récits, vient du consentement", ajoute le journaliste.
Dans sa version des faits, Hakim Karki explique que la plaignante lui aurait demandé les coups au cours d’une relation sexuelle désirée. De son côté, la jeune femme affirme qu’elle ne souhaitait pas avoir de relation sexuelle avec cet homme et qu’elle ne désirait pas se faire frapper. "Des examens ont été réalisés au centre hospitalier, confirmant bien la relation sexuelle et les coups portés", explique France Mayotte Matin. Aucune confrontation n'a eu lieu entre le juge d'instruction et la mahoraise, partie dimanche en métropole.
"Il ne pouvait s’agir que d’un complot contre le chevalier blanc"
Le juge Karki est notamment connu pour instruire depuis 2011 un dossier sensible aux multiples rebondissements, l'affaire Roukia, du nom d'une jeune fille décédée à Mayotte des suites d'une overdose. L'enquête a notamment mis en lumière l'implication d'agents du groupement d'intervention régional (GIR) de Mayotte dans un trafic de drogue entre les Comores et Mayotte.
Ce sont pour ces raisons que certaines personnes voient d’un mauvais oeil la garde à vue du magistrat mahorais. "La mariée était trop belle, l’affaire tombait au meilleur moment, celui où le magistrat doit rendre ses ordonnances de renvoi dans les dossiers Roukia et GIR pour des procès très attendus", écrit Samuel Boscher.
Il y a quelques jours, le juge d’instruction s’était déjà rendu à La Réunion pour s’expliquer avec Dominique Ferrire, le président de la cour d’appel de Saint-Denis. Auparavant, Hakim Karki avait également dû répondre à une procédure disciplinaire à Paris. Il a également été mis en cause par sa direction locale lots d’une inspection pour connaître ses rapports avec un ancien collègue, le juge Boehrer.
"L’histoire était toute faite, il ne pouvait s’agir que d’un complot contre le chevalier blanc protecteur des opprimés", commente le journaliste mahorais. Pour certains, "il ne pouvait s’agir que d’une nouvelle et ultime machination pour faire tomber l’homme le plus fort de France, celui que personne ne pouvait déboulonner à moins de le faire tomber pour un crime répugnant", décrit le quotidien de Mayotte.
Un comité de soutien, désiré par les interprètes du TGI de Mamoudzou, aurait même pu se former dans la journée de samedi. "Mais peu à peu, le doute s’est instigué et les voix se sont faites moins fortes", souligne France Mayotte Matin. C’est donc seul que le juge d’instruction devra défendre sa cause au parquet de Saint-Denis.
"Une question se pose alors : comment un homme si exposé, si surveillé, un gardien de la justice, de la moralité, appelé à juger, à instruire des affaires de violences, de viols, de meurtres, peut avoir souhaité partager des moments intimes avec une personne en lui faisant subir ce que la raison et la loi peuvent réprouver ?", s’interroge le rédacteur en chef de France Mayotte Matin. La justice réunionnaise prendra connaissance des premiers éléments de réponse à partir de ce lundi.
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