vendredi 18 juillet 2014

COMORES : UN RAMADAN DANS LE NOIR





Depuis le début du mois sacré du ramadan, la capitale et ses environs peinent à avoir de l'électricité. Le député Abdoulfatah Said dénonce une absence totale de l'Etat dans ce domaine.




Un ramadan dans le noir. Tels sont les mots prononcés par la plupart des citoyens en ce mois de ramadan. Depuis le début du mois, la capitale et ses environs peinent à avoir de l'électricité. Dans cette démarche, le directeur général de la société comorienne de l'eau et de l'électricité (Ma-Mwe) a entrepris de mettre en place certaines mesures pour que le comorien dispose de l'électricité au mois de ramadan, en vain.
Les comoriens se trouvent toujours plongés dans le noir. Au sein de la Ma-Mwe, on se plaint que le gouvernement les a lâchés en ce mois sacré. « Dans notre fonctionnement, nous avons 11 mois et un mois particulier. En ce mois particulier, celui du ramadan, le gouvernement apporte sa contribution et jusqu'au jour d'aujourd'hui, il n'a rien donné. Ils nous ont lâché », déclare Faissoil Moussa, le chargé de communication à la Ma-Mwe. Pour pouvoir fournir du courant à la capitale et ses périphéries, la Ma-Mwe a besoin de 45 000 litres de carburant par jour.
Aujourd'hui, nous sommes au 17e jour du ramadan. La capitale reçoit du courant de 17 heures à minuit, soit 18 heures sans alimentation en électricité et n'en parlons pas de ses environs. « Ce que nous sommes en train de vivre, c'est du jamais vu. On casse même le jeûne dans le noir. On n'a jamais connu une telle situation auparavant... », déclare le député Abdoulfatah Said. Ce député de Moroni a souligné qu'à l'époque, les anciens directeurs généraux de cette entreprise publique faisaient des efforts en cette période de ramadan mais aujourd'hui, on constate une absence totale de l'Etat. « Il est temps que les comoriens se réveillent. On se dirige vers l'Ide et la situation est toujours la même », poursuit-il.
En cette période de ramadan, toutes les activités restent bloquées. La presse nationale peine à sortir ses journaux, le commerçant comme le menuisier ont du mal à faire tourner leur activité et l'on discerne une paralysie totale dans les administrations publiques. Seuls ceux qui ont des groupes électrogènes travaillent. « Que font les personnes qui vont dans les administrations publiques lorsqu'on sait que tout passe par l'énergie ? Que font les ministres dans leurs bureaux, sans courant ? », s'interroge le député Fatah.
Ce dernier a posé la question de cette crise énergétique pour le prochain sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de la Commission de l'Océan Indien, qui doit se tenir le 26 Juillet prochain. Un sommet où le gouvernement comorien mise tout pour sa réussite. « Le gouvernement comorien a tout misé sur le sommet et a oublié son peuple. Ils font leurs prières du soir dans le noir », avance le député Fatah. « Est-ce que le gouvernement va fournir le gazole juste pour le sommet ? », s'interroge-t-il à nouveau.
L'avis du député est largement partagé par bon nombre de personnes qui estiment que le gouvernement ne se soucie pas du peuple. « Ils ne réalisent même pas ce qu'on est en train de traverser. Trop c'est trop », indique Faissoil, un commerçant. A une semaine de la tenue du sommet de la COI, la crise énergétique n'est toujours pas résolue. Dans ces conditions, le pays est-il prêt pour accueillir un tel évènement ?

Mohamed Youssouf
la gazette des Comores

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