Depuis le
début du mois sacré du ramadan, la capitale et ses environs peinent à avoir de
l'électricité. Le député Abdoulfatah Said dénonce une absence totale de l'Etat
dans ce domaine.
Un ramadan
dans le noir. Tels sont les mots prononcés par la plupart des citoyens en ce mois
de ramadan. Depuis le début du mois, la capitale et ses environs peinent à
avoir de l'électricité. Dans cette démarche, le directeur général de la société
comorienne de l'eau et de l'électricité (Ma-Mwe) a entrepris de mettre en place
certaines mesures pour que le comorien dispose de l'électricité au mois de
ramadan, en vain.
Les
comoriens se trouvent toujours plongés dans le noir. Au sein de la Ma-Mwe, on
se plaint que le gouvernement les a lâchés en ce mois sacré. « Dans notre
fonctionnement, nous avons 11 mois et un mois particulier. En ce mois
particulier, celui du ramadan, le gouvernement apporte sa contribution et
jusqu'au jour d'aujourd'hui, il n'a rien donné. Ils nous ont lâché », déclare
Faissoil Moussa, le chargé de communication à la Ma-Mwe. Pour pouvoir fournir
du courant à la capitale et ses périphéries, la Ma-Mwe a besoin de 45 000
litres de carburant par jour.
Aujourd'hui,
nous sommes au 17e jour du ramadan. La capitale reçoit du courant de 17 heures
à minuit, soit 18 heures sans alimentation en électricité et n'en parlons pas
de ses environs. « Ce que nous sommes en train de vivre, c'est du jamais vu. On
casse même le jeûne dans le noir. On n'a jamais connu une telle situation
auparavant... », déclare le député Abdoulfatah Said. Ce député de Moroni a
souligné qu'à l'époque, les anciens directeurs généraux de cette entreprise
publique faisaient des efforts en cette période de ramadan mais aujourd'hui, on
constate une absence totale de l'Etat. « Il est temps que les comoriens se
réveillent. On se dirige vers l'Ide et la situation est toujours la même »,
poursuit-il.
En cette
période de ramadan, toutes les activités restent bloquées. La presse nationale
peine à sortir ses journaux, le commerçant comme le menuisier ont du mal à
faire tourner leur activité et l'on discerne une paralysie totale dans les
administrations publiques. Seuls ceux qui ont des groupes électrogènes
travaillent. « Que font les personnes qui vont dans les administrations
publiques lorsqu'on sait que tout passe par l'énergie ? Que font les ministres
dans leurs bureaux, sans courant ? », s'interroge le député Fatah.
Ce dernier a
posé la question de cette crise énergétique pour le prochain sommet des chefs
d'Etat et de gouvernement de la Commission de l'Océan Indien, qui doit se tenir
le 26 Juillet prochain. Un sommet où le gouvernement comorien mise tout pour sa
réussite. « Le gouvernement comorien a tout misé sur le sommet et a oublié son
peuple. Ils font leurs prières du soir dans le noir », avance le député Fatah.
« Est-ce que le gouvernement va fournir le gazole juste pour le sommet ? »,
s'interroge-t-il à nouveau.
L'avis du
député est largement partagé par bon nombre de personnes qui estiment que le
gouvernement ne se soucie pas du peuple. « Ils ne réalisent même pas ce qu'on est
en train de traverser. Trop c'est trop », indique Faissoil, un commerçant. A
une semaine de la tenue du sommet de la COI, la crise énergétique n'est
toujours pas résolue. Dans ces conditions, le pays est-il prêt pour accueillir
un tel évènement ?
la gazette des Comores
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