mercredi 23 juillet 2014

Le Président François Hollande aux Comores



Le 26 juillet prochain, le Président Francois Hollande se rendra à Moroni pour participer au sommet des Chefs de l'Etat et de Gouvernement de la Commission de l'Océan Indien. Les Comoriens épris de paix, de tolérance, de justice et d'égalité, attendent de cette visite un fléchissement de la politique aveugle de la France vis-à-vis des Comores dans son entêtement à vouloir avaliser à la partie comorienne, la « francité » de Mayotte.

Le 1er Président français socialiste de la 5e République à se rendre aux Comores en juin 1990 depuis l'accession des Comores à l'indépendance, François Mitterrand, avait déclaré que les Comores et la France devraient adopter une démarche concrète et pratique, pour parvenir à dépasser le contentieux désagréable de Mayotte et prendre des mesures qui permettent une communication et des échanges constants entre les îles. Ses successeurs n'ont pas tenu cette promesse et ont plutôt renforcé la lutte contre l'immigration à Mayotte au détriment de la coopération et des échanges entre les îles de l'archipel et entre les Comores et la France. Dans un discours prononcé à Mayotte le 18 janvier 2010, l'ancien Président français Nicolas Sarkozy avait pris le contre-pied du discours de Mitterrand en déclarant qu'il voudrait être entendu ici et ailleurs qu'il ne laisserait à personne à aucune puissance étrangère le droit de décider de qui serait français et de qui ne le serait pas. Mayotte c'est la France, Mayotte restera française selon lui. Fidèle à ses rhétoriques, l' ancien président français contrairement à ses prédécesseurs qui connaissaient peut être mieux l'histoire de l'archipel des Comores, avait fait preuve d'une arrogance et du mépris vis-à-vis du peuple comorien.

Les Comoriens n'ont pas du sang français sur les mains et pourtant la douce France, le pays des droits de l'homme continue de piétiner les droits élémentaires de la population de ce pays depuis son accession à l'indépendance le 6 juillet 1975. Les Comores ont suffisamment été humiliées par la France, à travers ses services commandés : un coup d'état fomenté quatre semaines après la proclamation unilatérale de l' indépendance en présence des forces françaises qui étaient stationnées, l'assassinat de deux chefs d'état en 1978 et en 1989 à la suite de coups d'état réalisés par le célèbre corsaire de la République française : Bob Denard, la déportation par l'armée française vers l'île de la Réunion en 1995 d'un Président en exercice, l'imposition d'un visa d'entrée à Mayotte par l' ancien Premier Ministre Edouard Balladur en 1995 qui a transformé le bras de mer séparant les iles d' Anjouan et de Mayotte en l' un des grands cimetières marins du monde. Humiliation suprême : l'appui au mouvement séparatiste anjouanais en 1997 avec cette revendication de rattachement de l'île à la France. Comme si ces humiliations ne suffisaient pas, la France a transformé la quatrième ile des Comores, Mayotte, en 101e département et en Région Ultrapériphérique de l'Europe et continue de traiter, comme du bétail, les comoriens transformés en clandestins à Mayotte, avec la bénédiction et les encouragements de la majorité des habitants de cette ile. Des rafles qui n'honorent pas le pays des droits de l'homme. Sur terre et sur mer, la chasse aux comoriens est un devenu un sport local prisé par les forces de l'ordre de ce pays avec les bavures enregistrées régulièrement. En mars 2011, le Gouvernement français avait pris une mesure inique et radicale vis-à-vis de Comoriens en suspendant toute délivrance de visas à tous les comoriens, à la suite de la mesure prise par le Gouvernement comorien d'exiger des expulsés de Mayotte, une pièce d'identité.

A l'occasion de la visite du Président de l'Union des Comores en France en juin 2013, le Président François Hollande, avait botté en touche la question de Mayotte. Il avait déclaré, à l'issue de sa rencontre avec son homologue comorien le 21 juin 2013 a l'Elysée, que les deux pays travaillent pour une coopération régionale entre la France, Mayotte et la Réunion comprises et les Comores.Il avait poussé son arrogance jusqu'à son paroxysme en refusant de discuter de ce point avec son homologue comorien lors de leur rencontre.

Ces humiliations permanentes à répétition, créent de plus en plus de frustrations, des rancœurs et des souffrances au sein de la population comorienne, qui sont susceptibles de créer des situations incalculables pour un pays comme la France qui abrite plusieurs centaines de milliers de ressortissants issus de ces îles tant honnies.

Les autorités françaises sont-elles conscientes des conséquences de leur politique à l' égard des Comores ? Tant de haine crée de la haine et cet archipel paisible, francophile et peuplé de " français de cœur " peut se transformer en un brasier francophobe qui sera difficile à maitriser.

Comoresdroit

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