Shemir Kamoula, suspecté de corruption,
est convoqué et reconvoqué à la CNPLC
Son employé de luxe, le Député
Abdoulfattah Saïd Mohamed, le défend bec et ongles
Il se passe des choses pas orthodoxes du
tout en ce moment à Moroni. L’inquiétude ne vient pas du fait que ces choses se
passent actuellement, car elles ne représentent aucune nouveauté, mais qu’elles
ont pris une nouvelle ampleur qui nous oblige à sortir de notre silence, alors
que nous observions le tout dans un état de neutralité passive. Ces «choses» concernent le bon Môssieur Shemir Kamoula qui, une fois de plus, fait
parler de lui-même, et pas de la plus belle des manières. La preuve? Le lundi
14 juillet 2014, il n’était pas devant son téléviseur pour suivre la
transmission en direct de la Fête nationale française, à laquelle participaient
3 soldats de l’Armée nationale de Développement (AND) et 4 jeunes Comoriens
prenant part à une belle chorégraphie en direct des Champs-Élysées, à Paris,
mais était dans un sombre et triste bureau de la Commission nationale de
Prévention et de Lutte contre la Corruption (CNPLC). Et que faisait-il dans un
lieu aussi sinistre, indigne d’un homme de sa «classe» et de sa «distinction»? La mort dans l’âme,
il répondait à de graves accusations de corruption. Ça doit alors être
l’affaire de 5 minutes, et après, il avait pu quitter tranquillement l’endroit
infâme que sont les locaux de la CNPLC, pour rentrer chez lui et continuer à
mener rondement ses affaires dans le calme, non? Pas du tout! Il était au siège
de la CNPLC de 9 à 13 heures. Pendant 4 heures donc, il a assisté à la mise en
scène théâtrale et infamante d’un Commissaire lui parlant de la corruption dans
laquelle il est plongé jusqu’au cou. Une infamie. On imagine sans peine
qu’après l’audition du lundi 14 juillet 2014, il ne va plus retourner dans les
locaux de la CNPLC, n’est-ce pas? Comme les choses ont changé, il n’a pas cette
chance. Il est attendu une fois de plus dans les locaux de la CNPLC ce mercredi
16 juillet 2014. Ce n’est pas bon tout ça. Ce n’est pas bon du tout…
Assiste-t-on à un tournant dans les
relations entre l’homme le plus puissant des Comores, l’homme qui possède
encore l’Assemblée et les institutions judiciaires comoriennes, et l’État
comorien, sa chose? Il est encore prématuré pour dire que, dans un sursaut de
dignité et de déontologie, la «Justice» des Comores a décidé
de sauver son honneur face à un homme qui l’a complètement phagocytée. Quand
même, il serait temps de laisser tranquille ce bon Môssieur Shemir Kamoula,
n’est-ce pas? Comment le lâcher alors qu’il a dédouané toute l’infrastructure
constituant une chambre froide sans payer un centime? Il a pris son matériel
comme si la Douane lui appartenait. Il est parti tranquillement chez lui. Mais,
il a fait pire: il a fait dédouaner 27 conteneurs d’ailes de poulets.
Normalement, il devait payer les 30% des frais avant dédouanement et les 70%
après. Or, il n’en fit rien, et c’est la Société d’Amine Nasserdine, qui s’occupe de la gestion
des conteneurs, qui s’est employée à la tâche sans avoir vu un centime. Et
alors, il se passa quelque chose d’extraordinaire car, toute honte bue,
Môssieur Shemir Kamoula saisit le Juge de référés et demanda la livraison
immédiate de ses ailes de poulets, sinon la Société d’Amine Nasserdine serait obligée de payer 1
million de francs par jour de confiscation de ses ailes de poulets. Est-ce que
le Juge des référés l’a chassé de son bureau pour exigences excessives? Le
chasser? Comment un Juge corrompu peut-il chasser un corrupteur de ce niveau et
de cette «classe»? Bien au contraire, le Juge des référés
a écouté son employeur Môssieur Shemir Kamoula avec complaisance et a obligé la
Société d’Amine Nasserdine à livrer les 27 conteneurs
d’ailes de poulets pour lesquels cette entreprise n’a pas vu un «pitoussi», encore moins un «gorosso», si nous devons revenir à l’ancienne
division du riyal comorien, puisqu’il n’a rien obtenu de la monnaie actuelle.
En d’autres termes, Môssieur Shemir Kamoula a corrompu le Juge des référés.
L’affaire n’est pas grave; elle est mortelle,
infâme et infamante. Elle tombe très mal, juste à un moment où on croyait que
la «Justice» comorienne allait essayer de redorer son
blason, terni par des années de pratiques mafieuses et crapuleuses. Pour
preuve, le bon Procureur général Soilihi Mahmoud, de son séjour parisien du 4
au 14 juin 2014, n’est-il pas revenu avec un dossier long comme un jour sans
riz sur l’affaire de la tentative de coup d’État du 19 avril 2014, décidé à
demander des comptes à«ceux qui étaient montés sur le cocotier
mais qui n’ont rien récolté et ne veulent pas laisser tranquille celui qui
récolte quelque chose»,et ne font que«lui lancer des
pierres et des cailloux, selon la métaphore historique de Mzé Mouigni
Abdallah, à l’Aéroport international de Hahaya, le lundi 30 juin 2014?
Mais, dans cette affaire qui fend le cœur, le Juge
des référés pourrait doctement déclarer ne pas être le seul à avoir sa fiche de
paie chez le poétique Môssieur Shemir Kamoula, et citer le nom des DéputésAbdoulfattah Saïd
Mohamed, Bianrifi Tarmindhi, Hassan Ali Toibibou, Antoisse Mohamed Ibrahime,
Latuf Abdou et Attoumane Allaoui ainsi que celui du Grand Mufti de la
République et celui de ses oulémas défroqués émargeant chez Môssieur Shemir
Kamoula. D’ailleurs, le Député Abdoulfattah Saïd Mohamed de Moroni-Nord ne
s’est pas fait prier pour commettre la plus crasse des bêtises, la bêtise de
trop, par ce mot maladroit qu’il publia sur sa page Facebook, sans citer son
employeur Môssieur Shemir Kamoula. Or, tout dans sa littérature indigeste le désigne comme s’il y
avait son nom écrit en lettres de feu. Lisons la belle littérature de l’ami Abdoulfattah Saïd Mohamed
sur son employeur Môssieur Shemir Kamoula:«Que se passe-t-il à la
Commission anti corruption? Dénoncer les actes de corruptions oui, demander aux
membres de se conformer à la loi rien qu’à la loi est une obligation;
Dysfonctionnement ou désordre, nous cherchons à comprendre les méandres de
cette structure que nous aimons et soutenons à seule condition qu’elle agisse
dans un cadre légal.pour une meilleure compréhension de la loi
anti corruption votée en 2008 et complétée en 2013, cette loi interdit aux
membres de la Commission d’enquêter sur une affaire dont le dossier est
communiqué au parquet. Comment une personne entendue par la procureur de la
République peut-elle être entendue parallèlement par la commission
anti-corruption?
Chères Comoriennes, chers Comoriens, chères
Terriennes, chers Terriens, quand le Député suffoque d’indignation, il désigne
qui quand il nous pose pudiquement sa question? Voici sa question, pour rappel:
«Comment une personne entendue par la procureur de la
République peut-elle être entendue parallèlement par la commission
anti-corruption?». Qui est cette personne qui, dans l’entourage du Député Abdoulfattah Saïd
Mohamed, avait été entendue par Madame la Procureure Maoulida Djoubeiri et qui
se trouve dans les mailles du filet de la CNPLC? Une seule personne: Môssieur
Shemir Kamoula, le seul et unique Môssieur Shemir Kamoula. L’inégalable et
inimitable Môssieur Shemir Kamoula. Une fois de plus, le Député Abdoulfattah
Saïd Mohamed prend le risque d’indigner tous les Comoriens, même ceux qui ne
sont pas ses électeurs mais qui suivaient avec admiration son action au
Parlement. Le savoir aujourd’hui sur les fiches de paie de Môssieur Shemir
Kamoula et sur les bons de commande de tee-shirts colorés estampillés «NICOM», du nom de l’entreprise de Môssieur Shemir Kamoula, est source de grand
désappointement et déception. En qui croire finalement dans ce pays?
Par ARM
www.lemohelien.com – Mardi 15 juillet 2014.
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