lundi 7 juillet 2014

La magnifique consécration doctorale de l'anthropologue





La magnifique consécration doctorale de l’anthropologue Ibrahim Barwane
 

Le flamboyant anthropologue nous replonge au cœur de l’actualité sociopolitique

    Il n’y a que l’irremplaçable Ibrahim Barwane pour le faire, et le faire avec un tel panache, une telle élégance intellectuelle, une telle flamboyance: soutenir une Thèse de Doctorat en Anthropologie ce samedi 5 juillet 2014 à l’Université Paris 8 – Saint-Denis sur «Les rapports entre politiques, notables et religieux en Grande-Comore», juste à un moment où on ne parle que de ça aux Comores et dans la communauté comorienne à l’étranger. En effet, comme on le sait, l’actualité sociale et politique actuelle des Comores est dominée depuis trois mois par les prétentions politiques des notables autoproclamés qui somment en public le Président de la République de limoger Hamada Madi Boléro, son Directeur de Cabinet chargé de la Défense, émettent des «fatwas» à la manière de l’Ayatollah Khomeiny condamnant à mort Salman Rushdie, et ce pour interdire à tous les Grands-Comoriens toute présence sur les lieux où se trouverait le Président Ikililou Dhoinine, y compris lors de la célébration de la Fête nationale des Comores le 6-Juillet, pendant que des Oulémas défroqués, dégoulinant de servilité, de cupidité et de rapacité, les poches pleines des billets de 10.000 francs de Môssieur Shemir Kamoula, défilent à l’Assemblée de l’Union des Comores, la prétendue «représentation nationale», pour plaider la cause alcoolique et alcoolisée du chef de la Société NICOM. Des «oulémas» corrompus par Môssieur Shemir Kamoula pour plaider la cause de l’alcool en terre d’Islam! On sait que le «fatwa» des mauvais garçons contre le Président Ikililou Dhoinine a poussé le Grand Mufti de la République à lancer une malédiction sur ceux qui veulent diviser le pays. Nous retrouvons donc dans cette actualité, le triptyque constituant la problématique novatrice d’Ibrahim Barwane: politique, notabilité et religion.


    Le jury ayant passé sur le grill Ibrahim Barwane était des plus prestigieux, puisque composé de Pierre-Philippe Rey (Directeur de recherche), Ahmed Ben Naoum (Président du jury), Abdoulaye Niang et Mme Françoise Le Guennec-Coppens. En plus, c’est devant un public de plus de 200 personnes venues de toutes les origines nationales, raciales, géographiques, intellectuelles et socioprofessionnelles que l’anthropologue Ibrahim Barwane a soutenu magistralement pendant trois heures et demie une Thèse de Doctorat très érudite et savante, une Thèse de 230 pages écrite dans un français flamboyant et lumineux sur une problématique se situant au cœur de l’actualité politique et sociale des Comores, comme cela est indiqué.


    En effet, Ibrahim Barwane ne parle que des relations, parfois incestueuses, entre la politique, l’Islam en tant que religion de l’écrasante majorité des Comoriens, et des notables, dont on connaît l’influence, parfois néfaste jusqu’à la nausée et fort discutable. Avec bonheur, Ibrahim Barwane nous explique d’ailleurs comment un seul homme peut se réclamer à la fois de la politique, de la religion en tant que théologien et notable nageant dans la Tradition après avoir célébré avec faste et ostentation son «Grand Mariage». Au cours du débat très animé et passionné qui a caractérisé cette belle soutenance, la situation sociopolitique des Comores au regard de la religion et de la notabilité a été comparée avec celle d’autres pays musulmans, et cela n’a fait que plonger dans le bonheur une foule nombreuse, qu’on retrouvait même dans les couloirs, puisqu’il n’y avait pas de places assises pour tout le monde. Pour tout dire, il y avait plus de personnes debout qu’assises, malgré un jeûne de Ramadan dont la durée s’étend de 4 heures du matin à 22 heures. Par la suite, le débat sera ouvert au public et quatre personnes purent poser leurs questions aux membres du jury, avant la délibération. Ce fut tout simplement admirable et sympathique. Comme quoi Ibrahim Barwane a une grande capacité de mobilisation, donc une fraîcheur intellectuelle qui n’a rien perdu de son acuité. Ce qui ne fait qu’accroître sa crédibilité intellectuelle, car les soutenances de certains chercheurs comoriens en France n’ont pas été très faciles, agréables et heureuses. Et puis, certains Comoriens ont soutenu leurs Thèses de Doctorat dans des salles entièrement vides, à l’exception de papa et maman. Ce qui n’a pas été le cas de celle d’Ibrahim Barwane.


    Fait ayant son importance, l’aisance et l’assurance qu’affichait Ibrahim Barwane au cours de cette soutenance qui a marqué les esprits étaient beaucoup plus celles d’un professeur d’université échangeant doctement et professionnellement avec d’autres professeurs d’université que la position craintive d’un doctorant stressé face à un jury qui détient son sort entre ses mains. Pourquoi? Comment ça «pourquoi» alors qu’on sait qu’Ibrahim Barwane est intarissable sur le sujet qu’il a choisi de traiter, un sujet sur lequel son expertise est totale et indiscutable, un sujet sur lequel il est intarissable et captivant? Pour tout dire, c’est son sujet de prédilection, qu’il aborde avec l’aisance intellectuelle de celui qui sait de quoi il parle et qui ne parle que pour tenir l’assistance en haleine, en captivant son attention.


    Finalement, quand le jury a décidé d’attribuer la Mention «Très honorable» (la plus haute et la plus prestigieuse) avec «les félicitations du jury à l’unanimité» à notre anthropologue, personne ne manifesta la moindre surprise car notre érudit national a largement mérité sa consécration universitaire. Ibrahim Barwane a mérité son titre de Docteur en Anthropologie. Nous espérons qu’il aura la bonne et brillante idée de publier sa Thèse pour qu’elle soit accessible à un large public. Nous attendons cette publication avec impatience et promettons de nous jeter dessus avec gloutonnerie le jour où elle sera accessible à un large public.


    Sincères félicitations, Ibrahim, et bienvenue dans le monde des Docteurs.


www.lemohelien.com – Dimanche 6 juillet 2014.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire