La magnifique consécration doctorale de l’anthropologue Ibrahim Barwane
Le flamboyant anthropologue nous replonge au cœur de l’actualité
sociopolitique
Il
n’y a que l’irremplaçable Ibrahim Barwane pour le faire, et le faire avec un tel
panache, une telle élégance intellectuelle, une telle flamboyance: soutenir une
Thèse de Doctorat en Anthropologie ce samedi 5 juillet 2014 à l’Université
Paris 8 – Saint-Denis sur «Les rapports entre politiques, notables et religieux en Grande-Comore», juste à un moment où
on ne parle que de ça aux Comores et dans la communauté comorienne à
l’étranger. En effet, comme on le sait, l’actualité sociale et politique
actuelle des Comores est dominée depuis trois mois par les prétentions
politiques des notables autoproclamés qui somment en public le Président de la
République de limoger Hamada Madi Boléro, son Directeur de Cabinet chargé de la
Défense, émettent des «fatwas» à la manière de l’Ayatollah Khomeiny condamnant à mort Salman Rushdie, et
ce pour interdire à tous les Grands-Comoriens toute présence sur les lieux où
se trouverait le Président Ikililou Dhoinine, y compris lors de la célébration
de la Fête nationale des Comores le 6-Juillet, pendant
que des Oulémas défroqués, dégoulinant de servilité, de cupidité et de
rapacité, les poches pleines des billets de 10.000 francs de Môssieur Shemir
Kamoula, défilent à l’Assemblée de l’Union des Comores, la prétendue «représentation nationale», pour plaider
la cause alcoolique et alcoolisée du chef de la Société
NICOM. Des «oulémas» corrompus par
Môssieur Shemir Kamoula pour plaider la cause de l’alcool en terre d’Islam! On sait que le «fatwa» des mauvais garçons contre le Président
Ikililou Dhoinine a poussé le Grand Mufti de la République à lancer une
malédiction sur ceux qui veulent diviser le pays. Nous retrouvons donc dans
cette actualité, le triptyque
constituant la problématique novatrice d’Ibrahim Barwane: politique, notabilité
et religion.
Le
jury ayant passé sur le grill Ibrahim Barwane était des plus prestigieux,
puisque composé de Pierre-Philippe Rey (Directeur de recherche), Ahmed Ben
Naoum (Président du jury), Abdoulaye Niang et Mme Françoise Le
Guennec-Coppens. En plus, c’est devant un public de plus de 200 personnes
venues de toutes les origines nationales, raciales, géographiques,
intellectuelles et socioprofessionnelles que l’anthropologue Ibrahim Barwane a
soutenu magistralement pendant trois heures et demie une Thèse de Doctorat très
érudite et savante, une Thèse de 230 pages écrite dans un français flamboyant
et lumineux sur une problématique se situant au cœur de l’actualité politique
et sociale des Comores, comme cela est indiqué.
En
effet, Ibrahim Barwane ne parle que des relations, parfois incestueuses, entre
la politique, l’Islam en tant que religion de l’écrasante majorité des
Comoriens, et des notables, dont on connaît l’influence, parfois néfaste
jusqu’à la nausée et fort discutable. Avec bonheur, Ibrahim Barwane nous
explique d’ailleurs comment un seul homme peut se réclamer à la fois de la
politique, de la religion en tant que théologien et notable nageant dans la
Tradition après avoir célébré avec faste et ostentation son «Grand Mariage». Au cours du débat
très animé et passionné qui a caractérisé cette belle soutenance, la situation
sociopolitique des Comores au regard de la religion et de la notabilité a été
comparée avec celle d’autres pays musulmans, et cela n’a fait que plonger dans
le bonheur une foule nombreuse, qu’on retrouvait même dans les couloirs,
puisqu’il n’y avait pas de places assises pour tout le monde. Pour tout dire,
il y avait plus de personnes debout qu’assises, malgré un jeûne de Ramadan dont
la durée s’étend de 4 heures du matin à 22 heures. Par la suite, le débat sera
ouvert au public et quatre personnes purent poser leurs questions aux membres
du jury, avant la délibération. Ce fut tout simplement admirable et
sympathique. Comme quoi Ibrahim Barwane a une grande capacité de mobilisation,
donc une fraîcheur intellectuelle qui n’a rien perdu de son acuité. Ce qui ne
fait qu’accroître sa crédibilité intellectuelle, car les soutenances de
certains chercheurs comoriens en France n’ont pas été très faciles, agréables et
heureuses. Et puis, certains Comoriens ont soutenu leurs Thèses de Doctorat
dans des salles entièrement vides, à l’exception de papa et maman. Ce qui n’a
pas été le cas de celle d’Ibrahim Barwane.
Fait
ayant son importance, l’aisance et l’assurance qu’affichait Ibrahim Barwane au
cours de cette soutenance qui a marqué les esprits étaient beaucoup plus celles
d’un professeur d’université échangeant doctement et professionnellement avec
d’autres professeurs d’université que la position craintive d’un doctorant
stressé face à un jury qui détient son sort entre ses mains. Pourquoi? Comment
ça «pourquoi» alors qu’on sait
qu’Ibrahim Barwane est intarissable sur le sujet qu’il a choisi de traiter, un
sujet sur lequel son expertise est totale et indiscutable, un sujet sur lequel
il est intarissable et captivant? Pour tout dire, c’est son sujet de
prédilection, qu’il aborde avec l’aisance intellectuelle de celui qui sait de
quoi il parle et qui ne parle que pour tenir l’assistance en haleine, en
captivant son attention.
Finalement,
quand le jury a décidé d’attribuer la Mention «Très honorable» (la plus haute et la plus prestigieuse)
avec «les félicitations du
jury à l’unanimité» à notre anthropologue, personne ne manifesta la moindre surprise car
notre érudit national a largement mérité sa consécration universitaire. Ibrahim
Barwane a mérité son titre de Docteur en Anthropologie. Nous espérons qu’il
aura la bonne et brillante idée de publier sa Thèse pour qu’elle soit
accessible à un large public. Nous attendons cette publication avec impatience
et promettons de nous jeter dessus avec gloutonnerie le jour où elle sera
accessible à un large public.
Sincères
félicitations, Ibrahim, et bienvenue dans le monde des Docteurs.
www.lemohelien.com – Dimanche 6 juillet 2014.
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