Dans les
îles de la lune, nous sommes connus pour avoir la mémoire courte, surtout au
sujet de notre propre histoire. Pour un tout petit pays comme le nôtre, en
quelque trente neuf ans d'indépendance, nous avons vécu des évènements, qui à
l'échelle d'un autre pays, aurait pris le double. Nous avons changé X fois
notre constitution, connu des multiples régimes. Pourtant à chaque fois, nous
avons l'impression d'un éternel recommencement. Les hommes politiques se
contentant de toujours gérer les affaires courantes, les affaires urgentes,
diraient les mauvaises langues, sans une vision de long terme.
Deux pays de
notre région, en l'occurrence l'île Maurice ou les Seychelles auraient pu être
pour nous, une source d'inspiration pour développer nos structures de
production et autres services. Cependant nous nous contentons à chaque fois de
formules incantatoires, sans lendemain. L'on se rappelle que l'ancien premier
ministre le regretté Abbas Djoussouf, s'était rapproché des dirigeants
mauriciens pour monter des audits des sociétés d'Etat et impulser une réflexion
profonde sur les mécanismes financiers à mettre en place pour plus d'efficacité
dans la gestion des deniers publics. La suite on la connait, un putsch sur son
chemin.
Nous sommes
tous conscients que les enjeux géopolitiques dans le monde dépassent de loin,
le poids d'un petit pays comme le nôtre. C'est une donnée fondamentale que nous
avons du mal à intégrer dans nos analyses, nous contentant, là encore, de
formulaires incantatoires. Nous savons qu'aujourd'hui un pays qui arrive à
maitriser ses vulnérabilités possède une grande marge à saisir les opportunités
qui s'offrent à lui.
Nous devons
faire de preuve d'imagination et d'esprit de suite dans nos idées. Entre le
combat pour l'unité nationale et celui du développement, nous devons pouvoir
créer des alliances aussi avec les forces françaises qui s'opposent au
démantèlement de notre pays. La France est une grande démocratie et où vivent
beaucoup de nos compatriotes. C'est une donnée lourde quand nous voulons mettre
en place des stratégies de développement. A ce jour, les propositions pour
intégrer ces données n'ont pas été suffisamment intégrées dans les projets de
développement du côté comorien.
A Maoré, le
temps jouera pour nous, si nous savons gérer notre question identitaire d'un
archipel uni par des multiples liens. Et certainement, il y aura un jour, des
autorités françaises, pour faire le bilan d'un gâchis. L'on se rappelle les
paroles du président Giscard d'Estaing, qui voyait mal comment la France
pouvait démembrer notre pays. Un gâchis dans la mesure où cette puissance aura
eu toutes les cartes en main, mais par myopie et esprit d'orgueil, aura
gaspillé son énergie de puissance dans des actions d'éclat au détriment d'une
politique de bon sens, face à une population pacifique.
Les
soubresauts dans les îles de la lune ont toujours été liés à l'activisme des
groupes issus de l'ancienne puissance coloniale. L'on se rappelle le
séparatisme qui a été alimenté par des nostalgiques des confettis de l'empire.
Alors que l'on s'approche à grands pas du 4ème sommet de la Commission de
l'Océan Indien dans notre pays, on peut raisonnablement souhaiter que le
gouvernement et toute la classe politique dans son ensemble sachent donner une
image forte en faisant valoir la question de l'intégrité de notre pays, gage de
sa stabilité. Il est temps d'en finir avec « la vache à trois pattes » si chère
au président Ahmed Abdallah Abdérémane.
Mmagaza
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