mardi 29 juillet 2014

son dossier bouclé à la commission anti corruption


Son dossier bouclé à la CNPLC, Shemir Kamoula ira-t-il jusqu’au coup d’État?
                            À sa poche, ses magistrats chéris fuient son dossier lourd et empoisonné comme la peste
Par ARM

      À Moroni, règne en ce moment un climat très lourd et épais dans les milieux officiels proches de Môssieur Shemir Kamoula. Au sein de sa milice privée et dans les rangs de ses hommes de main et de bouche que sont Madi Moindjié, «Félix» et «Nono», l’heure n’est pas à la sérénité non plus. Le doute et la peur s’installent insidieusement, comme un poison. Ce qui est bien le cas, d’ailleurs. Car il y a bien un poison en l’air. Ce monde de l’ombre et de l’usage du monopole illégitime la force d’intimidation a de soucis à se faire parce que la Commission nationale de Prévention et de Lutte contre la Corruption (CNPLC) vient de boucler le dossier très lourd et empoisonné du Possesseur des Quatre Points cardinaux de l’État et de la République, l’homme qui commande le ministère de l’Intérieur, les magistrats de siège, les magistrats debout, le Grand Mufti de la République, les Oulémas transformés en Tartuffes et vivant de tartuferie, des notables triés sur le volet, les DéputésAbdoulfattah Saïd Mohamed, Bianrifi Tarmindhi (ancien Premier ministre),Hassan Ali Toibibou, Antoisse Mohamed Ibrahime, Latuf Abdou et Attoumane Allaoui, qui émargent chez lui, lui le seul et unique Môssieur Shemir Kamoula. Ces derniers temps, notre homme dirige pratiquement sa Société NICOM à partir du bureau de la CNPLC, où il est régulièrement convoqué comme un vulgaire contrebandier. Son dossier est devenu une espèce de mélange de dynamite et des poisons de type curare et arsenic parce que les éléments compromettants qu’il contient sont par trop accablants. Trop accablants.


     On y trouve tout, y compris la vente de boissons alcoolisées aux mineurs, à qui il n’est jamais demandé une pièce d’identité pour vérification de leur âge, notamment pour parer à toute éventualité, au cas où, à la suite d’une beuverie monumentale, l’un de ces charmants gamins se mette à commettre l’irréparable. Ça arrive, ces choses-là. Et c’est déjà arrivé. Or, selon la procédure normale, non seulement la production d’une pièce d’identité est exigée, mais en plus, celle-ci doit être photocopiée à toute fin utile. On ne sait jamais. Oui, on ne sait jamais. Il est également reproché à Môssieur Shemir Kamoula une autre vilenie, qui n’est pas des moindres d’ailleurs: son refus obstiné et systématique de faire la différence entre le mois sacré du Ramadan et les autres mois de l’année, vendant ses boissons alcoolisées même en plein Ramadan, de jour comme de nuit. Quant aux conditions d’attribution de la licence d’attribution de la licence d’importation de l’alcool dont il bénéficie, on sait qu’il ne les remplit pas toutes, mais que les autorités n’ont pas été très regardantes à son égard. Elles ont fermé les yeux un peu trop facilement.


      Sur le dossier aujourd’hui bouclé par la CNPLC et remis à la «Justice», on retrouve d’autres éléments très accablants relatifs à ses problèmes de dédouanement, étant entendu qu’une certaine tendance à l’exagération le conduit à considérer la Douane comorienne comme une simple succursale de sa Société NICOM. Dès lors, il peut aller à la Douane de Moroni et récupérer ses ailes de poulets et ses cartons de vin et bière comme s’il était chez lui. Il traite le transitaire par le plus profond des mépris, refusant de lui payer son argent. Or, un transitaire qui n’est pas rémunéré par les importateurs peut baisser les rideaux de son commerce et faire autre chose. Mourad Bazi en fait également les frais, pour son chèque de 20 millions de francs et toujours non payé, étant entendu que Môssieur Shemir Kamoula louvoie pour ne pas l’honorer. De fait, la Procureure Maoulida Djoubeire envisage tout simplement la prison pour lui fin juillet 2014 en cas de non-paiement dudit chèque, car elle lui avait déjà signalé que la récréation était bel et bien terminée et qu’il était enfin temps pour lui de se comporter en homme honnête et respectable.


      Aujourd’hui donc, le dossier explosif du possesseur des Comores est bouclé à la CNPLC. C’est une petite bombe thermonucléaire placée sur le sommet d’un volcan en éruption en amont d’une centrale nucléaire de type Tchernobyl. Le dossier a été remis aux juges pour que Justice passe. Il était même envisagé de le déposer sur la table du Conseil des Ministres, mais la CNPLC en a décidé autrement, préférant la voie judiciaire. Et, comme il fallait s’y attendre, aucun magistrat ne veut toucher à ce dossier qui ressemble à un serpent à sonnettes prêt à mordre. Pourquoi? Parce que tous les juges susceptibles de travailler sur ce dossier ont une fiche de paie chez Mossieur Shemir Kamoula. Tout a été noté au cas où l’un de ces gens-là chercherait à jouer au plus fin. Le magistrat émargeant chez Môssieur Shemir Kamoula qui prendra le risque de toucher à cette bombe thermonucléaire sera traîné dans la boue par son chef, Môssieur Shemir Kamoula, qui pourra toujours dire: «Même toi, cher employé, toi que j’ai nourri? Même toi, tu me trahis aujourd’hui?». Si le Procureur général Soilihi Mahmoud y touche, on va rire pendant des décennies car il est l’employé le plus zélé et le plus fidèle du Possesseur des Quatre Points cardinaux de l’État et de la République. Ça fait longtemps qu’il fait ami-ami avec Môssieur Shemir Kamoula, qu’il a choisi d’appeler affectueusement et en privé «Mon frère Shemir». Jusqu’alors, le traitement des dossiers judiciaires qui le concernent a toujours été fait de manière à lui donner raison, alors qu’il a toujours tort. Un homme d’affaires mahorais à qui il doit une caisse d’argent l’a appris à ses dépens, et c’est pourquoi l’homme d’affaires européen qu’il a eu en beauté a préféré la voie d’Interpol. Mais, cette fois, si le gros dossier établi avec minutie et amour du travail bien accompli par la CNPLC aboutit dans un cul-de-sac judiciaire, les Comoriens sauront tout car les faits sont vraiment trop accablants.


      L’erreur la plus grave commise par le possesseur de l’État et de la République a été de ne pas faire comprendre à «ses» Députés attitrés que le lobbying parlementaire est une chose et une guérilla parlementaire suivi de chantage en présence du Vice-président Mohamed Ali Soilihi une autre. Depuis, son sort judiciaire est scellé. Comment va-t-il sortir du mauvais pas dans lequel il s’est plongé par arrogance si la «Justice» comorienne décide, pour une fois, de faire son travail selon les règles de l’art? C’est la question que se posent les observateurs.

      Mais, n’y a-t-il pas un risque à courir en tentant de ramener à la raison cet homme qui ne se rend en boîte de nuit qu’accompagné de la garde prétorienne qu’est sa milice privée? Le risque est bel et bien là, car Môssieur Shemir Kamoula a les moyens de faire un coup d’État et de renvoyer le Président Ikililou Dhoinine à Djoiezi, juste pour qu’on le laisse en paix. Ayant noyauté le ministère de l’Intérieur, il peut faire son coup d’État et installer au pouvoir un chef d’État à sa botte. Comme c’est un homme très dangereux, il y a péril en la demeure, et il serait imprudent de ne pas le prendre au sérieux en matière de putschisme. En tout cas, les autorités comoriennes lui ont tellement donné le Bon Dieu sans confession qu’il est capable du pire.

      L’un de ses amis les plus fidèles explique doctement au téléphone, ayant tout de même le mérite de s’être convaincu lui-même: «Il faut avoir de la tolérance envers Shemir, et ça ne serait que justice. Au fond, ce n’est pas un mauvais bougre, mais juste un joueur de poker, qui a grandi dans une culture de poker, donc une culture de mystification, simulation et dissimulation. Il ne faut même pas lui en vouloir car il n’a pas grandi aux Comores, où il est arrivé sur le tard, et cela le situe dans un décalage par rapport aux Comores. Pour tout dire, ce n’est pas quelqu’un qui a plongé dans nos marmites de riz. Cela étant, il ne faut pas lui en vouloir. Je crois sincèrement qu’il faut entrer dans sa psychologie et comprendre que ce n’est pas un mauvais bougre, mais juste un joueur de poker». Piètre excuse qui ne vaut strictement rien, comme on peut le constater à la lumière de l’avalanche de très mauvaises nouvelles s’abattant sur lui en ce moment.

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