dimanche 13 juillet 2014

Les hurluberlus du FNJ mettent en danger de mort



Les hurluberlus du FNJ mettent en danger de mort la sécurité présidentielle
Ce qu’il en coûte de recevoir des maquignons et des bambochards à Beït-Salam

Par ARM



      Pour me prouver qu’il avait accès au Président de la République, Ikililou Dhoinine, cet ami attendit jusqu’au moment où il était en conversation avec le chef de l’État pour composer mon numéro de téléphone et me faire écouter quelques bribes de leur entretien. Immédiatement, sans citer le nom de mon ami, j’écrivais à l’une des personnes les plus proches du chef de l’État pour lui signaler l’affaire, lui rappelant qu’on n’accède jamais à un Président de la République muni d’un téléphone portable, même éteint parce qu’il s’agit d’un appareil avec lequel on peut faire des photos, des enregistrements audiovisuels et même faire déclencher une bombe, notamment à distance. N’oublions pas les dégâts provoqués par la diffusion des enregistrements faits clandestinement par Patrick Buisson dans le bureau de Nicolas Sarkozy, quand il était Président. Toujours est-il que je reçus comme réponse le mensonge selon lequel personne n’accède au Président Ikililou Dhoinine muni de son téléphone portable, qu’il soit allumé ou éteint. Je savais qu’il s’agissait d’un mensonge. C’était en 2011. Toujours en 2011, au cours du mois de Ramadan, des jeunes Mohéliens invités par le chef de l’État pour faire la rupture du jeûne avec lui à Beït-Salam et se comportant en véritables maquignons, se faisaient la joie, en plein dîner, d’appeler leurs amis au téléphone pour dire: «Vieux![Bako!]. Nous sommes invités chez le Président de la République. En ce moment-même, nous nous régalons avec lui. Je vais essayer de te passer le Président pour que tu lui dises un mot». Aujourd’hui, horrifiés, nous apprenons qu’un certain Mohamed Assaf, qui faisait partie d’une délégation du Front national pour la Justice (FNJ, un objet politique barbu non identifié) reçue par le Président Ikililou Dhoinine, a enregistré de manière frauduleuse les entretiens entre le chef de l’État et les prétendus «islamistes» dans un pays à 100% peuplé de Musulmans. On est d’autant plus horrifié que ce Mohamed Assaf travaille au Comité Emdad Imam Khomeiny, à un moment où on se demande encore pourquoi les Comores acceptent-elles d’abriter de telles institutions sur leur territoire. Comité Emdad Imam Khomeiny… Il ne manquait plus que Khomeiny!


      Cette affaire est très grave, et le nommé Mohamed Assaf est déjà placé en mandat de dépôt depuis samedi 5 juillet 2014 «pour violation du secret de deux hautes autorités», la deuxième autorité étant l’«homme-État», le bon Vice-président Nouredine Bourhane, chargé de toutes les prérogatives gouvernementales passées, actuelles et à venir. C’est déjà une très bonne chose qu’un tel individu soit arrêté, mais ce n’est rien du tout parce que la première personne qu’il aurait fallu interroger et limoger immédiatement est le chef de la Sécurité présidentielle. Dans tout pays institutionnellement civilisé et développé, on aurait commencé par le limogeage du chef de la Sécurité présidentielle car il lui appartient de veiller à ce que personne ne puisse accéder au Président de la République avec des instruments pouvant mettre en danger sa vie et sa sécurité. Or, le téléphone portable de l’adepte de l’Imam Khomeiny peut provoquer la mort dans le Cabinet présidentiel par simple appui sur une touche. Donc, on nous parle de Mohamed Assaf et on oublie de nous dire un mot sur le chef de la Sécurité présidentielle.


      Sans rire, le brave Procureur général Soilihi Mahmoud affiche théâtralement sa tête des mauvais jours pour dire qu’«une enquête a été ouverte pour déterminer si Mohamed Assaf a agi seul ou si ces deux actes ont été commandités, et si tel est le cas découvrir par qui». Deux actes pourquoi? Parce que, selon le bon Procureur général Soilihi Mahmoud, le khomeyniste ne devait pas faire partie de la délégation des hurluberlus des FNJ, mais s’y serait «infiltré» afin d’accéder au Président de la République. En d’autres termes, le premier écailleur de poissons du marché de Fomboni, en face de la Place de l’Indépendance, voit des gens qui entrent à la Présidence de la République, se joint à eux, arrive devant le Président de la République et se met à enregistrer frénétiquement tout ce qui se dit autour de lui. Et pourquoi les hurluberlus du FNJ n’ont pas signalé que Mohamed Assaf ne devait pas être avec eux? Donc, ils sont complices car ils savaient qui devait être avec eux et n’ont rien dit. C’est uniquement quand le mauvais garçon a été pris la main dans le pot de confiture qu’ils regardent ailleurs. Les gens du FNJ ne pourront jamais avoir le culot et l’outrecuidance de prétendre qu’ils ne savaient pas qu’il y avait un intrus parmi eux. Il faut donc mener l’enquête y compris dans les rangs de ces gens à la barbe ridicule. Il est impossible qu’ils puissent jouer les indignés car ils savaient combien ils devaient être reçus à Beït-Salam. Mais, il y a pire: comment Mohamed Assaf savait qu’à telle heure, une délégation du FNJ devait être reçue par le chef de l’État et se présenter à la grille de la Présidence de la République?


      Cette affaire n’est pas seulement grave; elle est surtout pourrie et nauséabonde. Comment le chef de la Sécurité présidentielle et le chef du Protocole à la Présidence de la République peuvent-ils laisser entrer dans le bureau du Président de la République une personne qui ne figure pas sur la liste des personnalités devant être reçues par le chef de l’État? Pourtant, on sait que quand une délégation doit être reçue quelque part comme la Présidence de la République, la liste de ses membres est communiquée à l’avance et chaque membre de ladite délégation doit fournir une pièce d’identité pour accéder à la personne qui reçoit. Qu’on ne dise surtout pas aux Comoriens que telles mesures de sécurité ne sont pas applicables aux Comores, et à plus forte raison à Beït-Salam. Ne nous tuez pas de dépit, peur et honte en nous disant que Beït-Salam est un Volo-Volo où chacun peut entrer et sortir comme si c’était un moulin!


      Prenant son air le plus dramatique, le Procureur général Soilihi Mahmoud exprime sa grave inquiétude et préoccupation quand il constate que la sécurité présidentielle est si «défaillante». «Défaillante»? La sécurité présidentielle aux Comores n’est pas «défaillante», mais inexistante, surtout à un moment où l’ancien satrape Ahmed Sambi veut entrer de force à Beït-Salam pour sauver sa peau des gens qui lui réclament deux blocs de «pétrole», pour lesquels ils lui ont déjà versé de l’argent, qu’il a mis dans sa propre poche, comme à son habitude.


      Le blog RIDJA a repris de Facebook un billet gravement intitulé «Pour qui joue le FNJ?», un billet qui met en cause directement Mmadi Ali (Photo), le leader du FNJ, qui se trouve être également le prédécesseur de Hamada Madi Boléro à la fonction de Directeur du Cabinet du Président chargé de la Défense: «Mohamed Assaf, du FNJ, a été mis aux arrêts pour avoir “frauduleusement” enregistré une conversation entre le Vice-président Nourdine Bourhane et le Président de la République Ikililou Dhoinine. L’auteur de cet acte très grave risque la peine capitale, si cet acte est lié à une affaire d’espionnage. Les autorités n’ont de cesse de rappeler que le prévenu travaillait au “Comité Emdad Imam Khomeiny”...Avant qu’il ne soit remplacé par Boléro, Mmadi Ali a à plusieurs reprises envoyé des hommes faire des études militaires au Soudan ou ailleurs sans passer par l’État-major. D’ailleurs à leur retour, plusieurs de ces jeunes ont eu du mal à intégrer l’armée. Des jeunes dont les parents ou eux-mêmes sont du FNJ et qu’onintègre de force dans l’armée, une sombre affaire d’espionnage, à Moroni on se demande à quoi joue la formation politique de Mmadi Ali? Et surtout pour qui elle roule». Les Comoriens attendent des réponses appropriées à leurs questions, et pour une fois, qu’on n’escamote pas l’enquête. Que Mmadi Ali soit le Conseiller privé du Président ne doit pas conduire au laxisme.



©www.lemohelien.com – Samedi 12 juillet 2014.

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