Les hurluberlus du FNJ mettent en danger
de mort la sécurité présidentielle
Ce qu’il en coûte de recevoir des
maquignons et des bambochards à Beït-Salam
Par ARM
Pour me prouver qu’il avait
accès au Président de la République, Ikililou Dhoinine, cet ami attendit
jusqu’au moment où il était en conversation avec le chef de l’État pour
composer mon numéro de téléphone et me faire écouter quelques bribes de leur
entretien. Immédiatement, sans citer le nom de mon ami, j’écrivais à l’une des
personnes les plus proches du chef de l’État pour lui signaler l’affaire, lui
rappelant qu’on n’accède jamais à un Président de la République muni d’un
téléphone portable, même éteint parce qu’il s’agit d’un appareil avec lequel on
peut faire des photos, des
enregistrements audiovisuels et même faire déclencher une bombe, notamment à
distance. N’oublions pas les dégâts provoqués par la diffusion des
enregistrements faits clandestinement par Patrick Buisson dans le bureau de
Nicolas Sarkozy, quand il était Président. Toujours est-il que je reçus comme
réponse le mensonge selon lequel personne n’accède au Président Ikililou
Dhoinine muni de son téléphone portable, qu’il soit allumé ou éteint. Je savais
qu’il s’agissait d’un mensonge. C’était en 2011. Toujours en 2011, au cours du
mois de Ramadan, des jeunes Mohéliens invités par le chef de l’État pour faire
la rupture du jeûne avec lui à Beït-Salam et se comportant en véritables
maquignons, se faisaient la joie, en plein dîner, d’appeler leurs amis au
téléphone pour dire: «Vieux![Bako!]. Nous sommes invités chez le Président de la République. En ce
moment-même, nous nous régalons avec lui. Je vais essayer de te passer le
Président pour que tu lui dises un mot». Aujourd’hui, horrifiés,
nous apprenons qu’un certain Mohamed Assaf, qui faisait partie d’une délégation
du Front national pour la Justice (FNJ, un objet politique barbu non identifié)
reçue par le Président Ikililou Dhoinine, a enregistré de manière frauduleuse
les entretiens entre le chef de l’État et les prétendus «islamistes» dans un pays à 100% peuplé de Musulmans. On
est d’autant plus horrifié que ce Mohamed Assaf travaille au Comité Emdad Imam
Khomeiny, à un moment où on se demande encore pourquoi les Comores
acceptent-elles d’abriter de telles institutions sur leur territoire. Comité
Emdad Imam Khomeiny… Il ne manquait plus que Khomeiny!
Cette affaire est très grave,
et le nommé Mohamed Assaf est déjà placé en mandat de dépôt depuis samedi 5
juillet 2014 «pour violation du secret de deux hautes
autorités», la deuxième autorité étant l’«homme-État», le bon Vice-président Nouredine Bourhane,
chargé de toutes les prérogatives gouvernementales passées, actuelles et à
venir. C’est déjà une très bonne chose qu’un tel individu soit arrêté, mais ce
n’est rien du tout parce que la première personne qu’il aurait fallu interroger
et limoger immédiatement est le chef de la Sécurité présidentielle. Dans tout
pays institutionnellement civilisé et développé, on aurait commencé par le
limogeage du chef de la Sécurité présidentielle car il lui appartient de
veiller à ce que personne ne puisse accéder au Président de la République avec
des instruments pouvant mettre en danger sa vie et sa sécurité. Or, le
téléphone portable de l’adepte de l’Imam Khomeiny peut provoquer la mort dans
le Cabinet présidentiel par simple appui sur une touche. Donc, on nous parle de
Mohamed Assaf et on oublie de nous dire un mot sur le chef de la Sécurité
présidentielle.
Sans rire, le brave Procureur
général Soilihi Mahmoud affiche
théâtralement sa tête des mauvais jours pour dire qu’«une enquête a été ouverte pour déterminer si Mohamed Assaf a agi
seul ou si ces deux actes ont été commandités, et si tel est le cas découvrir
par qui». Deux actes pourquoi? Parce que, selon le bon Procureur
général Soilihi Mahmoud, le khomeyniste ne devait pas faire partie de la
délégation des hurluberlus des FNJ, mais s’y serait «infiltré» afin d’accéder au Président de la République.
En d’autres termes, le premier écailleur de poissons du marché de Fomboni, en
face de la Place de l’Indépendance, voit des gens qui entrent à la Présidence
de la République, se joint à eux, arrive devant le Président de la République
et se met à enregistrer frénétiquement tout ce qui se dit autour de lui. Et
pourquoi les hurluberlus du FNJ n’ont pas signalé que Mohamed Assaf ne devait
pas être avec eux? Donc, ils sont complices car ils savaient qui devait être
avec eux et n’ont rien dit. C’est uniquement quand le mauvais garçon a été pris
la main dans le pot de confiture qu’ils regardent ailleurs. Les gens du FNJ ne
pourront jamais avoir le culot et l’outrecuidance de prétendre qu’ils ne
savaient pas qu’il y avait un intrus parmi eux. Il faut donc mener l’enquête y
compris dans les rangs de ces gens à la barbe ridicule. Il est impossible
qu’ils puissent jouer les indignés
car ils savaient combien ils devaient être reçus à Beït-Salam. Mais, il y a
pire: comment Mohamed Assaf savait qu’à telle heure, une délégation du FNJ
devait être reçue par le chef de l’État et se présenter à la grille de la
Présidence de la République?
Cette affaire n’est pas
seulement grave; elle est surtout pourrie et nauséabonde. Comment le chef de la
Sécurité présidentielle et le chef du Protocole à la Présidence de la
République peuvent-ils laisser entrer dans le bureau du Président de la
République une personne qui ne figure pas sur la liste des personnalités devant
être reçues par le chef de l’État? Pourtant, on sait que quand une délégation
doit être reçue quelque part comme la Présidence de la République, la liste de
ses membres est communiquée à l’avance et chaque membre de ladite délégation
doit fournir une pièce d’identité pour accéder à la personne qui reçoit. Qu’on
ne dise surtout pas aux Comoriens que telles mesures de sécurité ne sont pas
applicables aux Comores, et à plus forte raison à Beït-Salam. Ne nous tuez pas
de dépit, peur et honte en nous disant que Beït-Salam est un Volo-Volo où
chacun peut entrer et sortir comme si c’était un moulin!
Prenant son air le plus
dramatique, le Procureur général Soilihi Mahmoud exprime sa grave inquiétude et
préoccupation quand il constate que la sécurité présidentielle est si «défaillante». «Défaillante»? La sécurité
présidentielle aux Comores n’est pas «défaillante», mais
inexistante, surtout à un moment où l’ancien satrape Ahmed Sambi veut entrer de
force à Beït-Salam pour sauver sa peau des gens qui lui réclament deux blocs de
«pétrole», pour lesquels ils lui ont déjà versé de
l’argent, qu’il a mis dans sa propre poche, comme à son habitude.
Le blog RIDJA a repris de
Facebook un billet gravement intitulé «Pour qui joue le FNJ?», un
billet qui met en cause directement Mmadi Ali (Photo), le leader du FNJ, qui se
trouve être également le prédécesseur de Hamada Madi Boléro à la fonction de
Directeur du Cabinet du Président chargé de la Défense: «Mohamed Assaf, du FNJ, a été mis aux arrêts pour avoir
“frauduleusement” enregistré une conversation entre le
Vice-président Nourdine Bourhane et le Président de la République Ikililou
Dhoinine. L’auteur de cet acte très grave risque la peine capitale, si cet acte
est lié à une affaire d’espionnage. Les autorités n’ont de cesse de rappeler
que le prévenu travaillait au “Comité Emdad Imam Khomeiny”...Avant qu’il ne soit remplacé par Boléro, Mmadi Ali a à plusieurs
reprises envoyé des hommes faire des études militaires au Soudan ou ailleurs
sans passer par l’État-major. D’ailleurs à leur retour, plusieurs de ces jeunes
ont eu du mal à intégrer l’armée. Des jeunes dont les parents ou eux-mêmes sont
du FNJ et qu’“on” intègre de force dans l’armée, une sombre affaire d’espionnage, à
Moroni on se demande à quoi joue la formation politique de Mmadi Ali? Et
surtout pour qui elle roule». Les Comoriens attendent des réponses
appropriées à leurs questions, et pour une fois, qu’on n’escamote pas
l’enquête. Que Mmadi Ali soit le Conseiller privé du Président ne doit pas
conduire au laxisme.
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