mercredi 9 juillet 2014

Un changement de nom pour la Coi : Le débat renvoyé au prochain Conseil des ministres




Communauté des îles ou des Etats de l'Océan indien? Le débat sur la nouvelle dénomination de la Commission de l'Océan indien (Coi) n'en finit pas de diviser les Etats membres de l'organisation régionale. Déjà, en avril dernier à Moroni, les ministres des Affaires étrangères de la zone avaient longuement discuté de la question sans être parvenus à un compromis. «Nous avons tous un destin commun et cela doit se refléter dans la dénomination de notre institution», avait estimé le chef de la diplomatie malgache de l'époque, Jean Ulrich Andriantiana. Et d'ajouter: «les discussions vont continuer; rien n'est tabou».

Mais voilà que quatre mois après, les positions sont restées figées. A seulement trois semaines du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement, les parties ont échoué, une fois encore, à convenir d'une position commune sur le sujet. Et rien ne dit non plus que le 25 juillet prochain, les ministres arriveront à accorder leurs violons. En réalité, le débat est plus complexe qu'il n'y parait. S'il s'agissait d'une simple dénomination, qui ne donnera lieu à aucune revision des textes fondamentaux de l'organisation, peut-être n'y aurait-il pas eu toutes ces réticences. Mais, la réalité est beacoup plus prosaique.

«Sur le principe, nous ne nous opposons pas à ce changement de nom, tout dépend du contenu qu'on veut y mettre», précise un haut fonctionnaire du ministère comorien des Relations extérieures (Mirex). A Moroni, l'on craint, notamment, que ce changement de dénomination n'ouvre la voie à l'intégration, à moyen ou long terme, de l'île comorienne de Mayotte au sein de l'organisation régionale en tant qu'entité à part entière.

A part cette question d'appellation, la France demande que sa délégation porte désormais le nom de «France» au lieu de «France/Réunion». Mais, sur ce sujet, une source du Mirex indique que le protocole d'adhésion de la République française à l'Accord général de coopération entre les Etats de la Coi stipule, en son article premier, que cette adhésion lui a été accordée «pour permettre à son département et sa région de La Réunion de participer à la coopération régionale réalisée au sein de la Coi».

Autrement dit, la requête française n'est plus recevable.

Mohamed Inoussa

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