Communauté
des îles ou des Etats de l'Océan indien? Le débat sur la nouvelle dénomination
de la Commission de l'Océan indien (Coi) n'en finit pas de diviser les Etats
membres de l'organisation régionale. Déjà, en avril dernier à Moroni, les
ministres des Affaires étrangères de la zone avaient longuement discuté de la
question sans être parvenus à un compromis. «Nous avons tous un destin commun
et cela doit se refléter dans la dénomination de notre institution», avait
estimé le chef de la diplomatie malgache de l'époque, Jean Ulrich Andriantiana.
Et d'ajouter: «les discussions vont continuer; rien n'est tabou».
Mais voilà
que quatre mois après, les positions sont restées figées. A seulement trois
semaines du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement, les parties ont échoué,
une fois encore, à convenir d'une position commune sur le sujet. Et rien ne dit
non plus que le 25 juillet prochain, les ministres arriveront à accorder leurs
violons. En réalité, le débat est plus complexe qu'il n'y parait. S'il
s'agissait d'une simple dénomination, qui ne donnera lieu à aucune revision des
textes fondamentaux de l'organisation, peut-être n'y aurait-il pas eu toutes
ces réticences. Mais, la réalité est beacoup plus prosaique.
«Sur le
principe, nous ne nous opposons pas à ce changement de nom, tout dépend du
contenu qu'on veut y mettre», précise un haut fonctionnaire du ministère comorien
des Relations extérieures (Mirex). A Moroni, l'on craint, notamment, que ce
changement de dénomination n'ouvre la voie à l'intégration, à moyen ou long
terme, de l'île comorienne de Mayotte au sein de l'organisation régionale en
tant qu'entité à part entière.
A part cette
question d'appellation, la France demande que sa délégation porte désormais le
nom de «France» au lieu de «France/Réunion». Mais, sur ce sujet, une source du
Mirex indique que le protocole d'adhésion de la République française à l'Accord
général de coopération entre les Etats de la Coi stipule, en son article
premier, que cette adhésion lui a été accordée «pour permettre à son
département et sa région de La Réunion de participer à la coopération régionale
réalisée au sein de la Coi».
Autrement
dit, la requête française n'est plus recevable.
Mohamed
Inoussa
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