jeudi 10 juillet 2014

Un ramadan difficile à Mwali



 
Contrairement aux années précédentes, les mohéliens vivent un ramadan relativement difficile. Les denrées de première nécessité en ce mois sacré se font de plus en plus rares. A Nioumachoi, la population des localités du Parc marin s'insurge contre les mesures prises par les responsables du parc sur la manière de pêcher.

Les bananes, on n'en voit plus au grand marché de Fomboni. «La situation a changé, maintenant nous importons des bananes de Ngazidja » explique un vendeur de manioc au grand marché à un client. Le prix de la banane peut aller jusqu'à 500 fc pour un demi kilo, et de qualité médiocre avec ça. Quant aux poissons, on ne trouve que des bonites à ventre rayé (pwéré) et d'autres types pas très prisés par la population.

Les agents de police ont quadrillé la périphérie de Fomboni et obligent tous ceux qui apportent des produits vivriers de la campagne à les vendre sur place à la population, à un prix qu'ils estiment normal. Ceci tout simplement parce que lorsque les agents de police font une descente au marché pour contrôler les prix, les vendeurs abandonnent le plus souvent leurs produits.

Une situation difficile à gérer pour ces policiers puisque le peu de produits qu'on trouve se voit doubler de leur prix. « Si les produits sont abandonnés, nous les emmèneront à la police et le propriétaire nous suivra là bas pour assister à leur vente » avertit un policier sur les ondes de Radio Mwali. « Pourtant, les prix des produits importés dans les magasins ne sont plus revus à la baisse » déplore un vendeur du marché avant de se demander : « Comment comprendre que les autorités s'acharnent uniquement sur les pauvres » ?

Dans les dix villages avoisinants le parc marin, il est strictement interdit d'utiliser les filets pour la pêche. Ce qui réduit de moitié les chances de capturer les poissons pour la population riveraine, en cette saison sèche (kussi). Des négociations ont été entreprises à Wanani (chef lieu de la région de Djando) entre les responsables du parc marin et la population pour trouver une solution en ce mois sacré, mais sans résultat.

A Nioumachoi, une fois encore, les entretiens se sont soldés par un échec entre la population et les responsables du parc, dans la recherche d'une solution à ce problème. Certaines personnes avaient même menacé de démolir et la structure, et les bâtiments abritant le parc marin de Mwali.

Mouayad Salim

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