Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a accusé Israël de « surpasser Hitler en barbarie », au douzième jour des opérations de l'armée israélienne contre la bande de Gaza. Les Israéliens « n'ont pas de conscience, pas d'honneur, pas de fierté. Et ceux qui condamnent Hitler jour et nuit surpassent Hitler en barbarie », a-t-il lancé samedi 19 juillet lors d'une réunion publique dans la ville d'Ordu, sur la mer Noire.
Le premier ministre turc a également reproché aux Etats-Unis de défendre les opérations « disproportionnées » menées par l'armée israélienne et a dénoncé l'inertie du monde musulman. Il a toutefois appelé la population à ne pas s'en prendre aux juifs de Turquie, « parce que ce sont des citoyens turcs ».Ces déclarations interviennent alors que Recep Tayyip Erdogan est candidat à l'élection présidentielle d'août en Turquie. Mardi, il avait déjà accusé mardi Israël de « terrorisme d'Etat » et exclu toute normalisation avec ce pays. Les relations bilatérales entre les anciens alliés régionaux se sont nettement dégradées depuis la mort de dix activistes turcs qui faisaient partie d'une flottille humanitaire en route pour briser le blocus de Gaza, tués en mer par un commando israélien.
Lire nos explications : «
Mavi-Marmara », l'affaire qui a consommé la rupture entre Israël et la Turquie
Quatre anciens responsables militaires israéliens,
jugés depuis 2012 par contumace en Turquie, ont été condamnés lundi 26 mai par une
cour criminelle d'Istanbul, qui a demandé à Interpol d'émettre un « bulletin
rouge » pour leur arrestation. Ils étaient jugés pour leur implication en
2010 dans un assaut contre une flottille qui tentait de briser le blocus de la
bande de Gaza. L'attaque contre le navire Mavi-Marmara avait coûté la
vie à neuf militants turcs.
L'affaire du
Mavi-Marmara avait ouvert une grave crise diplomatique entre Israël
et la Turquie, qui entretenaient des relations de coopération assez étroites,
notamment sur le plan militaire.
En
mai 2013, un dégel a été amorcé. Les excuses présentées à la Turquie par
le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, ont ouvert la voie à des
négociations pour une normalisation de leurs relations.
Un accord
entre les deux pays, prévoyant l'abandon des poursuites judiciaires en échange
de compensations versées aux familles par Israël, était jugé imminent en mai.
Israël a conseillé samedi à ses ressortissants d'éviter tout voyage en Turquie en raison de « l'état d'esprit » dans ce pays. Dans la nuit de jeudi à vendredi, des centaines de manifestants avaient attaqué le consulat d'Israël à Istanbul. Le journal turc Yeni Akit a de son côté publié cette semaine une lettre ouverte demandant aux juifs de Turquie de présenter des excuses pour les pertes civiles dans la bande de Gaza.
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